Ancienne débutante, j’observe souvent les nouveaux pratiquants dans leurs débuts. Le constat est souvent le même : le débutant est largué. Trop d’informations, de mouvements contre intuitifs et peu de de transpiration. Il en ressort souvent déboussolé. Certains d’entre eux s’accrochent, mais d’autres rendent le keikogi.
Ce que l’on oublie, c’est que c’est au club d’assurer un rôle encadrant auprès du débutant.
Voici donc les 7 missions que le club doit remplir auprès des débutants.
.

1/ Prioriser l’apprentissage des déplacements de base

Cela parait évident, mais ce n’est pas toujours fait. Pour éviter les fameux “petits pas”, un débutant doit apprendre les “tsugi-ashi”, “ayumi ashi”, “tenkan” et “henka” et “tai sabaki”. De même, il est important de lui apprendre rapidement à chuter (chutes avant et arrière) pour lever les appréhensions et éviter les blessures. La chute est un déplacement en aikido mais également une manière d’apprendre à se réceptionner en préservant son intégrité physique.
.

2/ Donner le bon conseil au bon moment

Un débutant ne fera pas tout bien du premier coup. C’est pourquoi il est important de ne pas lui farcir la tête de préconisations et de critiques. On peut lui donner jusqu’à 3 consignes mais plus serait vain. Alors soyons concrets dans nos retours : évitons les remarques de type : “c’est pas les bras, c’est les hanches”, “détends toi” ou que sais-je. Donner le bon conseil au bon moment, c’est adapter l’exigence au niveau. N’oublions pas que tout nouveau pratiquant s’inscrit dans l’objectif de prendre du plaisir, alors ne lui enlevons pas !
.

3/ Instaurer un cadre bienveillant au sein du dojo

Un débutant n’a souvent pas confiance en lui et se sent nul d’autant plus qu’il se compare aux autres présents sur le tatami. En aikido, il n’y a pas de cours de niveau (ou peu), c’est pourquoi la bienveillance doit être mise en place par tous. Cela se traduit par le fait d’aller chercher les nouveaux pratiquants sur le tatami, leur rappeler qu’ils n’ont pas à s’excuser d’être là. On peut également leur rappeler nos propres débuts pour les mettre en confiance.
.

4/ Développer une vie de club conviviale

Vie de club à Pantin
Développer une vie de club permet de fédérer tous les pratiquants autours d’événements dans un cadre familial. Les débutants peuvent ainsi plus facilement s’intégrer au club via une participation à des stages (parfois hors du dojo sur plusieurs jours, et cumulant d’autres activités), des soirées de clubs ou autres moments de retrouvailles. C’est personnellement cette vie de club qui m’a permis de m’accrocher en aikido !
.

5/ Challenger les débutants pour leur permettre de progresser 

Olivier Pierre, enseignant 4e dan
Pour qu’un débutant reste stimulé, il peut être intéressant de le challenger pour progresser. Ce challenge passe par le passage de grade, lui permettant d’améliorer son niveau technique. Ce challenge peut également passer par de l’acquisition de compétences ou capacités physiques : levée des appréhensions physiques ou relâchement
.

6/ Aider les débutants à formuler des objectifs et y répondre

Lorsqu’un nouveau pratiquant s’inscrit, il a consciemment ou non des objectifs pour cette discipline :
– Réaliser des prouesses acrobatiques
– Obtenir une ceinture noire
– Développer sa souplesse
– Renforcer sa confiance en soi
– Etc…
Il arrive que ces objectifs ne soient pas conscientisés. Le club peut avoir pour rôle, d’être un guide et une aide dans la réalisation de ces différents objectifs. Pour cela, il peut attribuer des élèves “sempai” aux débutants pour les aider dans leur progression, ou encore établir un contrat (symbolique ou matériel) avec l’élève pour qu’un engagement soit pris par les deux partis dans un but déterminé en amont.
.

7/ Permettre aux débutants de comprendre l’aikido pour en parler avec enthousiasme

Lorsqu’on discute avec son entourage, on a souvent la frustration de ne pas savoir expliquer ce qu’est l’aikido ou encore de faire comprendre l’intérêt d’une discipline, perçue comme artistique, complexe mais peu adaptée à la rue.
Or, si on théorise les bienfaits concrets de l’aikido au quotidien, il est plus facile d’en parler clairement et d‘attirer de curieux visiteurs. Un débutant ne sait pas pratiquer de manière experte, en revanche, il peut, si on l’aide, expliquer l’intérêt de sa recherche dans la pratique de l’aikido, ce qu’il en tire, et ce que la discipline lui apportera à terme, à force d’expérience, de rigueur et de plaisir.
Et vous, comment accompagnez-vous vos débutants ?
.

👉 Si vous souhaitez recevoir mes prochains contenus par mail, abonnez-vous à ma newsletter !

.

Yéza Lucas, auteur du blog Aikido-millennials et coach professionnelle, 

Partager

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *