Depuis que je pratique l’aïkido, je me confronte à des gabarits plus imposants que le mien. Mesurant 1m55 pour moins de 50 kilos, je ne peux clairement pas compter sur ma force pour faire passer mes techniques. Je me suis ainsi retrouvée impuissante à plusieurs reprises face à des partenaires plus grands, plus puissants ou encore plus gradés. Quels sont les blocages que peuvent générer les écarts de gabarit ? Comment s’imposer et rayonner lorsqu’on est un petit gabarit sur le tatami ?
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1/ Des appréhensions physiques liées aux écarts de gabarits

Lorsqu’on est un petit gabarit et que l’on est amené à chuter ou recevoir des attaques d’un partenaire plus imposant, on peut facilement se raidir. C’est personnellement mon cas. Il m’est ainsi arrivée d’avoir l’impression de chuter du 10e étage sur un koshi nage, ou encore de recevoir une massue en pleine tête sur un shomen mal évité. Plus le partenaire est puissant, plus la différence de taille ou de poids est grande, et plus les appréhensions physiques redoublent. Un travail d’anticipation et de préparation permet ainsi de ne plus subir les différents mouvements.
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2/ Un poids de corps moins puissant et des contrôles plus difficiles

Lorsqu’on est lourd, notre poids de corps est naturellement plus puissant. Un simple centrage sans effort peut aboutir à des résultats très efficaces sur son partenaire. Lorsqu’on est léger, il faut redoubler d’attention pour être bien placé, au risque de voir sa technique échouer. De même, on peut constater des difficultés à garder le contrôle de son Uke sur certaines clés lorsqu’on est Tori et que nos mains font la moitié de celle de notre partenaire. Combien de fois ai-je vécu une difficulté à réaliser un sankyo ou un nikkyo ura sur de grosses paluches !
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3/ La rapidité, l’encrage et le placement comme avantages

Mais le tableau n’est pas tout noir pour autant ! Rappelons déjà que le fondateur de l’aikido Morihei Ueshiba était un homme de petite taille ! Ce qui est intéressant dans l’aikido, c’est qu’on peut tous trouver chaussure à son pied. Pour ma part, j’ai compris que je pouvais user de ma vivacité et de ma rapidité pour mieux me placer. Cela me permet de mettre mon partenaire en déséquilibre et réaliser une technique en mouvement plus facilement. J’ai également compris que travailler bas était également un avantage même si je suis déjà plus proche du sol que mes partenaires. Je les mets ainsi dans une zone d’inconfort physique plus grande qui les désavantage. Enfin, il est également possible d’adapter certaines techniques à son gabarit en opérant quelques variations pour mieux réaliser le mouvement (saisir uke à la taille sur un irimi nage en hanmi handachi waza par exemple)
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4/ Le devoir d’être un meilleur technicien (et un meilleur uke)

Mais ces astuces ne pourront pas cacher la problématique principale : le devoir d’être un meilleur technicien. J’ai jusqu’ici évoqué les problématiques que peuvent rencontrer les pratiquants de petite taille, mais ces difficultés surgissent principalement lorsque les écarts de niveau sont conséquents. Un grand sensei de petite taille aura l’expérience, la technique et la dextérité pour parer les attaques d’un uke plus imposant que lui. Sans pour autant être 7e dan, un travail de pratique régulière ainsi que de précision dans le geste permettra de compenser ces écarts physiques. De même, être un meilleur uke permet  de mieux recevoir les techniques sans douleur et ainsi limiter les appréhensions.
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Conclusion

L’aikido est une discipline sans compétition, permettant à deux partenaires de gabarits différents de pratiquer ensemble. Pourtant, il est indéniable que les écarts de gabarits peuvent entraîner des difficultés dans la réalisation des techniques. Il n’est d’ailleurs pas rare que les enseignants proposent une répartition par gabarit sur des techniques spécifiques. Mais être un petit gabarit n’est pas une fatalité. Il nous pousse à trouver des “stratagèmes” pour mieux vivre notre pratique, dans le respect de notre intégrité physique.
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