Il y a quelques temps, j’avais écrit 3 articles successifs proposant des conseils (d’un point de vue d’élève) pour être un bon professeur d’Aïkido. En effet, il ne suffit pas d’être titulaire d’un diplôme d’enseignant pour proposer une pédagogie optimale. 

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L’adaptabilité, la bienveillance, l’observation, l’animation et l’intelligence émotionnelle sont des qualités non négligeables.

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Voici donc 7 nouveaux conseils pour être un bon professeur d’Aïkido (toujours d’un point de vue d’élève).

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1/ Observer une deuxième fois avant de corriger 

Lorsqu’on enseigne, il peut être tentant de vouloir corriger ses élèves à la moindre erreur. Au lieu de cela, il peut être intéressant de faire une pause avant de réagir. L’élève fait-il la même erreur deux fois ? S’est-il auto-corrigé ? 

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Pour reprendre les propos de Bruno Gonzalez dans son interview de novembre 2022 pour Self et Dragon, “l’élève doit cultiver un certain goût pour l’analyse et développer sa capacité d’auto-observation afin de questionner sa pratique”.

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Par ailleurs, lorsqu’un enseignant corrige son élève à la moindre erreur, ce dernier peut se rigidifier et ne plus savoir quoi faire ou encore, comment se placer.

2/ Expliquer régulièrement mais sur un temps court

Hombu dojo – avec Michael Thai

Expliquer par des mots ce que l’on fait permet aux élèves de bien comprendre les étapes de la réalisation d’une technique ou d’un mouvement. Cependant, plus l’explication est longue, plus les digressions sont nombreuses, et plus l’élève perd le fil conducteur de l’enseignant.

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Lorsque j’ai pratiqué l’aïkido au Japon, à l’Aikikai, les enseignants proposaient des reprises après une première explication synthétique. A la reprise, un détail était corrigé, puis les pratiquants étaient invités à travailler à nouveau. A la fin du cours, les pratiquants ont pratiqué plus…et transpiré plus ! 

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3/ Faire des exercices isolés pour aider les élèves à progresser 

Il peut être intéressant sur un plan pédagogique de déconstruire une technique ou une attaque en la transposant dans des petits exercices annexes. On peut ainsi travailler son rôle de Uke, grâce à des exercices applicatifs spécifiques sur les chutes, sur les frappes ou sur sa posture. 

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De même, les armes sont un matériel pédagogique intéressant, pour illustrer une coupe par exemple.

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C’est en décomposant les détails qu’on construit toutes les étapes d’une technique.

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4/ Donner du sens à la technique 

Pourquoi fait-on cette technique ? Avec quel sens martial ? Ce sont des questions que les élèves peuvent se poser sans toujours oser interroger leur enseignant. On peut certes imiter sans comprendre, mais d’un point de vue pédagogique, le travail de l’enseignant reste de clarifier les étapes de la réalisation d’une technique mais également son sens ! Et pour cela, on peut rappeler le contexte historique dans lequel est née la technique, ou encore, son lien avec la pratique des armes. 

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5/ S’appuyer sur des sempais pour prendre en charge les débutants 

Le rôle des sempais (élèves avancées) est important pour intégrer les débutants (kohai) dans le club, prendre connaissance des règles du dojo et de l’étiquette (Reishiki) mais surtout,  être présents sur les tatamis. 

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Ces gradés vont pouvoir aider les débutants à réviser leurs grades, et même assister l’enseignant lors d’un passage de grade.

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6/ Proposer des interrogations surprises 

Pour faire progresser ses élèves, il peut être intéressant de les mettre en condition réelle d’examen. Pour cela, une interrogation surprise peut s’avérer efficace, si elle demeure bienveillante. L’enseignant peut ainsi interroger un élève sur un technique, jusqu’à réaliser un passage blanc. De cette manière l’élève peut apprendre à gérer son stress, et l’enseignant de lui faire prendre conscience de ses capacités dans ces conditions précises.

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7/ Bonus : faire transpirer 

Faire transpirer ses élèves n’est pas une qualité pédagogique à proprement parler. 

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Toutefois, lorsque l’élève transpire, c’est qu’il s’investit dans la pratique et que l’enseignant lui donne matière à mobiliser son corps. Un bon enseignant sait qu’un élève qui se dépense est un élève qui lâche son mental. Et c’est bien ce qu’il faut pour pratiquer l’aïkido.

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Conclusion 

Voici donc 7 nouveaux conseils pour devenir un bon professeur d’Aïkido (d’un point de vue d’élève). La pédagogie s’enseigne mais les capacités d’adaptation sont propres à chacun. Pour devenir un bon professeur d’Aïkido, il est également important de garder son esprit de débutant : pour maîtriser son ego, pour apprendre continuellement, mais surtout pour ne pas se lasser de son propre enseignement.   

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