Depuis que je pratique l’aikido, je n’ai cessé de me poser la question du sens de ma pratique. La réflexion a évolué depuis mes débuts, et prend des formes différentes. Voici donc 3 réflexions données au sens de ma pratique à trois moments clés de mon parcours d’aikidokate.

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Une réflexion initiale : pourquoi faites-vous de l’aikido ?

Il y a quelques jours, un ami m’a demandé pourquoi je faisais de l’Aikido.

Vaste sujet.

​​La question semble simple mais nous invite, pour y répondre, à mettre du sens dans notre pratique. En effet, nous ne pratiquons pas l’Aikido pour les mêmes raisons, et depuis nos débuts sur les tatamis, nous avons peut-être trouvé de nouvelles raisons de pratiquer.

Chacun a ses raisons de pratiquer, et toutes sont respectables.

Alors pourquoi ai-je commencé l’aikido ?

J’ai commencé l’Aikido car j’étais en quête d’une discipline martiale esthétique, efficace, mais préservant mon intégrité physique :

💢 J’ai donc enlevé de ma liste les arts martiaux “de santé” comme le Tai Chi
💢 J’ai supprimé les arts martiaux nécessitant des protections comme le Taekwondo, la boxe ou le Krav-maga
💢 J’ai également enlevé de ma liste le Judo, que je ne trouvais pas “esthétique” et violent pour les articulations.

Le JJB me faisait pourtant de l’œil, et j’aurais pu choisir la Capoeira mais ce n’est que partie remise.

La culture japonaise de l’Aikido m’avait vraiment séduite.​​

Aujourd’hui après 6 ans de pratique, j’ai un autre regard sur la discipline.

Et à la question “Pourquoi pratiques-tu l’Aikido ?”, je répondrais ceci :

✅ Parce que je veux améliorer mes capacités physiques (lâcher-prise, chutes)
✅ Parce que c’est une activité sociale (j’ai créé de belles relations avec l’Aikido)
✅ Parce que la progression technique et honorifique me challenge (le hakama puis la ceinture noire m’ont stimulée, et aujourd’hui le Brevet Fédéral)
✅ Parce que je m’inspire de ses principes dans ma vie quotidienne (humilité, rigueur, vigilance, absence de compétition…)
✅ Parce que j’aimerais mieux le comprendre pour y intéresser plus de monde

C’est également pour cette dernière raison qu’Aikido Millennials trouve sa raison d’être 🙂

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Pendant la pratique : imiter sans comprendre, une étape indispensable ?

Depuis que je pratique l’aikido, j’ai souvent reproduit des gestes que je ne comprenais pas. Qu’il s’agisse de déplacements, de techniques ou de postures, j’ai imité sans comprendre, et par conséquent, sans incarner.

Or mon corps ne sait faire semblant : si je ne comprends pas un mouvement, je ne peux y mettre toute l’intention nécessaire à son efficacité.
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💢 Ça a longtemps été le cas de l’échauffement pour moi.

💢 Ça a également été le cas de certaines attaques et techniques non contextualisées

💢 Ca a été le cas de déplacements complexes
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Alors faut-il reproduire et imiter sans comprendre ?
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🔹 Imiter et répéter permet au corps d’intégrer un mouvement ou sensation
🔹 Contextualiser permet de donner du sens à la pratique
🔹 Questionner permet d’innover : c’est à force de questionnements que l’on peut voir émerger de nouvelles formes, de nouveaux mouvements, plus adaptés à un gabarit, un type de pratique ou encore une époque,
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Le corps a besoin d’être formé et forgé. La formation passe par l’imitation et la répétition, mais l’aikido ne forme plus des soldats et des automates, il invite à une recherche personnelle sur la pratique pour vivre de nouvelles sensations, et s’ouvrir à de nouvelles réflexions.

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Avec les années : cette chose essentielle qu’on n’apprend pas aux pratiquants 

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion d’échanger avec Michael Thai, 5e dan aikikai, qui pratique l’aikido au Japon depuis maintenant 18 ans.

Au Japon, les pratiquants doivent, pour passer des grades, rédiger un mémoire sur un sujet lié à la pratique de l’aikido. En France, nous sommes principalement évalués sur notre pratique (examen technique).

Par conséquent :
💢 On n’enseigne pas (ou peu) l’Histoire de l’aikido
💢 On n’apprend pas aux pratiquants à mener une réflexion sur l’aikido (hormis ceux qui passent un diplôme d’enseignement, ou maintenant, l’examen du 5e dan)

Hors fédérations, certaines écoles comme le Birankai invitent leurs élèves à soumettre un mémoire qui permettra d’évaluer le pratiquant au-delà de ses compétences techniques.

Aikido Millennials quant à lui, est né d’une réflexion personnelle.

En dehors des écrits des “grands maîtres” de la discipline, d’autres initiatives personnelles existent comme c’est le cas du blog de Léo Tamaki, les écrits de Coralie Camilli, Aïki-kohaïCorps et Esprit Martial ou Paresse martiale par exemple.

Mais ces initiatives isolées ne sont encore que des exceptions. Beaucoup de pratiquants se contentent encore d’imiter sans questionner.

Pourtant, entamer une réflexion sur l’aikido permettrait de :
✅ Faire évoluer la pratique
✅ Remettre en question l’obsolète
✅ Faire de l’aikido une discipline riche et accessible à tous sur le plan intellectuelle

Dans ce cadre, des évolutions pourrait être amorcées dès maintenant :

✅ Les clubs pourraient ainsi développer une rubrique “blog” ou une chaine youtube pour leur canaux de communication.
✅ Des stages comprenant des moments de réflexions ou des exercices rédactionnels pourraient être considérés
✅ Les passages de grade pourraient comprendre une épreuve de réflexion sur la pratique

Si nous voulons que l’aikido se renouvelle, démocratisons dès aujourd’hui la réflexion martiale !

 

Conclusion : 

La question du sens de notre pratique peut-être renouvelée à tout moment de notre évolution. Il s’agit d’une réflexion qui nous accompagnera en tant que pratiquant débutant, gradé ou même enseignant. Cette réflexion que nous pouvons tous mener à titre personnel, est la plus belle opportunité de faire évoluer notre discipline, pour l’adapter à son temps et à ses pratiquants.

 

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