L’aïkido est un choix au sein d’un large panel d’arts martiaux pour qui voudrait franchir les portes d’un dojo. A un époque où l’immédiateté des résultats prédomine, l’aïkido est-il vraiment le choix le plus pertinent pour commencer la pratique d’un art martial ?
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Dans cet article, je vous propose quelques éléments de réponses en révélant 10 réalités sur la pratique de l’aïkido à destination des néophytes. Bonne lecture.
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1/ C’est long : oubliez l’immédiateté, l’aïkido est le chemin d’une vie
Ne comptez pas savoir vous défendre en cas d’attaque dans la rue après 3 cours d’aïkido. Vous n’êtes pas au Krav Maga, ni dans un atelier self-défense. L’apprentissage de l’aïkido est long.
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Il y a d’abord les déplacements, l’apprentissage des chutes, et un large panel de techniques à retenir puis à savoir réaliser.
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Il est d’ailleurs fort possible que votre cerveaux chauffe plus que votre corps dans vos débuts.
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2/ C’est dur : coordination et précision technique ne vous rendront pas la tâche facile
Ce qui fait qu’une technique est réussie, ce n’est pas seulement le fait de l’appliquer comme un Kata.
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Une technique réussie prend en considération la connexion entre les deux partenaires (le regard, la distance, la coordination, l’engagement physique) ainsi que la dextérité avec laquelle elle est réalisée, Sans la connexion avec le partenaire, l’aïkido n’est plus.
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Pour rester dans la pratique de l’aïkido, il faut prendre en considération son partenaire, et préserver son intégrité (on ne tape pas, on n’humilie pas). Si l’aïkido est un art martial dit “non violent”, c’est que la dimension éthique fait partie des fondements philosophiques de la discipline (lorsqu’une clé de bras fait mal, le partenaire qui subit la technique doit taper avec sa main sur le tatami, et celui qui réalise la technique doit arrêter immédiatement).
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On peut en effet être martial sans être agressif.
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Et c’est toute la différence avec un sport de combat ou de self-défense qui a pour but d’apprendre à neutraliser son partenaire.
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3/ Ce n’est pas toujours applicable dans la rue.
Aujourd’hui, beaucoup de néophytes n’ont qu’une question en tête : quel est l’art martial le plus efficace ?
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L’aïkido apparait souvent dans le listing et remonte dans les moteurs de recherche. Toutefois, attention, si l’aïkido peut être efficace, dans les techniques qu’il propose (pour exercer une contrainte articulaire), il ne sera pas aussi efficace qu’un bon sprint si vous vous faites agresser dans la rue.
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Encore une fois, l’aïkido demande une certaine dextérité de pratique avant de pouvoir ressortir une technique dans un contexte d’agression.
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De plus, si on catégorise facilement l’aïkido dans les arts martiaux proposant de la self-défense, rappelons qu’il a été crée dans les années 20, et que la philosophie du fondateur restait la non violence dans une volonté de rendre le monde meilleur. On est loin du contexte actuel de harcèlement de rue que l’on peut retrouver au XXIème siècle.
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L’aïkido se pratique principalement dans un dojo dans lequel, deux partenaires (et non deux ennemis ou adversaires) pratiquent ensemble.
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Art martial ne proposant pas de compétition, l’aïkido n’a pas de gagnant ni de perdant.
Sa philosophie n’est donc pas forcément adaptée à l’idée de prendre le dessus sur un agresseur. Et dans les faits, s’il permet de neutraliser, il faudra des années pour qu’une technique vue au dojo deviennent un réflexe efficace face à un adversaire inconnu et imprévisible hors du dojo.
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4/ C’est protocolaire : si la culture traditionnelle japonaise et ses règles strictes vous gonflent, passez votre chemin
Il existe plusieurs chemins pour arriver à l’aïkido.
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- Apprendre à se défendre (self-défense)
- Développer sa confiance en soi
- Développer sa souplesse et sa mobilité corporelle
- Réaliser des prouesses artistiques (chutes, démonstrations)
- Etc
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Mais qu’importe la raison. L’aïkido demeure un art martial aux valeurs traditionnelles japonaises.
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Ces valeurs s’incarnent dans un protocole strict (le Reishiki), qui soumet les pratiquants à une certaine hiérarchie et aux respect des traditions (saluer le portrait du fondateur, réaliser des saluts protocolaires au début et en fin de cours, poser un genou à terre lorsque l’enseignant (Sensei) explique une technique, ne pas corriger un pratiquant plus gradé que soi…etc.
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Lorsqu’un pratiquant monte sur le tatami, il s’engage à respecter ce protocole.
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Alors pourquoi pratiquer un art martial aussi “contraignant” que l’aïkido ?
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1/ Plus qu’un art martial, l’aïkido est un art de vivre qui nous accompagne tout une vie
La philosophie de l’aïkido nous permet de devenir une meilleure personne : faire taire notre ego, savoir que l’on ne sait rien, ne pas manifester d’impatience, Par ailleurs, le pendant de la complexité, c’est la stimulation intellectuelle. Il n’est pas rare de voir des 4e dan estimer qu’ils ont encore une vie d’apprentissage. D’ailleurs pourquoi continueraient-ils la pratique de l’aïkido s’ils ne croyaient pas qu’une progression soit encore possible ?
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Bien sûr, l’aïkido n’est pas que philosophie, toutefois, il permet une progression personnelle infinie.
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D’ailleurs, l’aïkido nous permet également de développer des relations interpersonnelles solides basées sur le respect de l’autre.
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2/ L’aïkido permet d’entretenir sa condition physique à tout âge
On peut commencer l’aïkido enfant, et rester sur les tatamis jusqu’à plus de 75 ans. Pourquoi ? Parce que la pratique de l’aïkido est écologique pour le corps (à condition de prendre soin de intégrité physique au quotidien).
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Lorsqu’on est jeune, on travaille son cardio, lorsqu’on est rigide, on travaille au lâcher-prise sur les tatamis, et lorsqu’on est plus âgé, on entretient sa mobilité, et on travaille sur la coordination entre mouvement et respiration.
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Les chutes peuvent être réalisées à l’allure que l’on souhaite, et si notre condition physique ne nous permet plus de chuter, on peut toujours pratiquer l’aïkido et travailler sur d’autres aspects (concentration, déplacements, travail des armes….)
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L’aïkido fait d’ailleurs l’objet de prescriptions médicales pour entretenir sa condition physique dans le cadre du dispositif Sport Santé
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3/ L’aïkido permet de travailler en même temps le corps et l’esprit
L’aïkido comprend des principes philosophiques qui trouvent une application martiale sur les tatamis. Parmi eux :
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- Le respect de l’intégrité physique de l’autre
- La martialité (rester prudent et attaquant quoi qu’il arrive)
- L’unité du corps (coordination entre le haut et le bas, entre les jambes et les bras)
- Le Shisei (la verticalité, l’adoption d’une posture martiale et neutre)
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En appliquant ces principes, les pratiquants peuvent ainsi développer, à travers des postures corporelles et des aptitudes physiques, leur confiance en eux, leur concentration et la maîtrise de leurs émotions.
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4/ L’aïkido permet de se challenger, même sans compétition
Certes, l’aïkido ne propose pas de compétition, par conséquent pas de vainqueur.
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Mais comme le souligne bien son fondateur Morihei Ueshiba, la meilleure victoire est la victoire sur soi.
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C’est pourquoi, on peut se challenger en passant des grades (sur examen jusqu’au 5e dan), des diplômes d’enseignants (Brevet Fédéral, CQP), mais également développer des habilités physiques pour apprendre à chuter de manière spectaculaire et réaliser des démonstrations.
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Conclusion
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Vous voilà prévenu. Si vous ouvrez la porte du dojo pour une séance d’essai d’aikido, vous aurez l’occasion de découvrir par vous-même cet art martial complexe et stimulant à la fois. Mais ce sera surtout votre premier contact humain qui sera déterminant dans votre engagement sur cette voie martiale. Car pour rendre le monde meilleur, comme le souhaitait le fondateur de l’Aikido, il est essentiel de créer des synergies humaines fortes et durables entre pratiquants, mais également avec son enseignant.
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Pour trouver un club près de chez vous, je vous encourage à consulter le site de la FFAAA, la plus grande fédération française d’Aikido bénéficiant d’un agrément d’Etat.
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