Qui dit nouvelle année dit nouvelle activité ! Parmi les activités qui ont le vent en poupe, la self-défense émerge. En revanche, les arts martiaux non compétitifs se font plus discrets. Et pourtant, ils comportent de nombreux atouts souvent méconnus : au delà de faciliter l’auto-défense, ils permettent de développer de nombreuses capacités physiques et mentales. Dans ce contexte (et sans surprise), je vais vous parler d’Aïkido. Pourquoi faire de l’Aïkido en 2023 ? Pourquoi peut-il séduire les jeunes générations ? C’est tout le sujet de cet article. Voici mon retour d’expérience après (seulement) quelques années de pratique.
1 – “La confiance est en moi” un slogan fédéral bien justifié
Au delà de la capacité de se défense, les arts martiaux peuvent renforcer la confiance en soi. Et c’est totalement le cas de l’aïkido. Quand j’ai débuté l’Aïkido en 2017, j’étais l’incarnation du doute sur les tatamis : je m’excusais de ne pas savoir réaliser les techniques, j’avais peur de faire perdre leur temps aux gradés. En dehors du dojo, je me laissais écrasée par ma cheffe tyrannique et je subissais un job que je détestais.
Puis, les mois se sont écoulés et j’ai persévéré dans ma pratique de l’aïkido (qui au début est plus fatigante mentalement que physiquement). Je commençais à mémoriser quelques techniques et ai découvert quelques clés (encore approximatives bien sûr) qui m’ont permis de me sentir plus en confiance. En parallèle à cette progression, j’ai eu le courage (dans ma vie professionnelle) de quitter ce boulot que je détestais tant.
Rajoutons que la confiance en Aikido opère dans les deux sens : la confiance en soi (confiance dans la précision de ses attaques notamment) et la confiance en l’autre (en dépassant ses peurs des frappes et des chutes par exemple). Apprendre à accepter le déséquilibre est une marque de confiance en soi, et en l’autre.
Aujourd’hui, j’ai encore des doutes mais je me sens plus accomplie sur le plan professionnel, plus rassurée dans la rue, et je sens que j’ai toute ma place sur les tatamis.
2 – La patience, une vertu intrinsèque à l’Aïkido
Je ne suis pas quelqu’un de patient. Je n’aime pas attendre et j’aime voir des résultats rapides quand je passe à l’action. Et pourtant, l’Aïkido m’a appris la patience…tout comme l’entrepreneuriat, que je mène de front avec l’Aïkido depuis 2017. L’Aïkido est un projet de vie. C’est ce que j’ai compris après quelques années de pratique. Lorsqu’on s’engage, on n’est certes pas obligé de rester car personne ne nous retient. En revanche, si on veut progresser, ressentir de nouvelles sensations ou réussir le geste parfait (tout dépend de son objectif), il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer.
Comme dans l’entrepreneuriat, il faut accepter de semer des graines et en voir les résultats plus tard.
Comme dans l’entrepreneuriat, il faut comprendre que le succès n’est pas linéaire et qu’une période de stagnation peut précéder une période de progression. On fonctionne par palier. Et dans ce cadre, seule la patience, le plaisir, et la visualisation d’un objectif peut nous permettre de tenir.
C’est après l’échec de mon 1er kyu que j’ai compris que l’Aïkido allait être un projet de vie car j’avais encore une vie pour progresser. L’aïkido m’a donc appris patience et sagesse : et je n’y aurais jamais cru il y a quelques années 😉
3 – L’humilité, en prenant conscience que l’on ne sait rien
Plus on progresse dans sa pratique de l’Aïkido, plus on apprend. On se rend ainsi compte de l’étendue de ce qu’on ne sait pas en le conscientisant. Cette conscience nous apprend l’humilité.
Lorsqu’on est débutant, on pense que l’on saura tout en maîtrisant les techniques.
Lorsqu’on maîtrise les techniques, on comprend qu’on les fait mal.
Lorsqu’on les fait mieux, on réalise qu’on peut les perfectionner en les ressentant.
Lorsqu’on les ressent, on réalise qu’elles prennent tout leur sens en connexion avec son partenaire.
L’Aïkido est ainsi un art martial qui est en recherche permanente de la voie de l’harmonie entre les énergies de Uke et Tori.
L’apprentissage y est infini.
C’est pourquoi l’Aïkido est l’un des rares arts martiaux où les pratiquants peuvent pratiquer des décennies sans se lasser, à condition d’adapter la pratique à sa condition physique mais aussi de recevoir le bon conseil au bon moment.
4 – La bienveillance, pour progresser en toute sérénité
Lorsqu’on débute l’Aïkido, ce sont les autres pratiquants plus gradés qui nous permettent de progresser rapidement. Leurs remarques nous permettent d’avancer en parallèle des remarques du sensei. Cette bienveillance est souvent couplée d’une volonté de transmettre de manière pédagogue aux plus débutants. Il m’est arrivée de parfois mieux comprendre les explications d’un élève “fraichement” gradé qui se rappelait encore de ses questionnements d’anciens débutants. L’entraide et la pédagogie vont souvent de pair sur le tatami.
Aujourd’hui, lorsque je suis avec des tout débutants, je prends du plaisir à leur transmettre (le peu) de ce que je sais pour les aider à mon niveau, tout en précisant bien sûr que seul l’enseignant pourra valider la technique. Qui veut transmettre doit être pédagogue et empathique. Ce sont des qualités que l’aïkido encourage à développer, et c’est là tout le rôle des sempais, ces élèves plus expérimentés dont le “devoir” est de transmettre aux moins gradés.
C’est cette entraide qui m’a permis de m’accrocher à mes débuts lorsque l’apprentissage était difficile. Aujourd’hui, en dépit de quelques remarques malveillantes à l’égard de mon blog, ce sont les nombreux soutiens d’aikidokas plus expérimentés et bien attentionnés qui m’ont permis de ne plus douter et de continuer à publier des articles, malgré ma faible expérience (assumée) de l’aïkido.
5 – Le lâcher-prise, pour rebondir sans se faire mal
L’Aïkido est un art martial qui nous aide à rebondir : en chutant pour mieux revenir mais aussi en acceptant le déséquilibre pour ensuite mieux se repositionner. Accepter le déséquilibre n’est pas facile car il implique de se faire confiance et se faire confiance à l’autre comme nous l’avons vu plus haut.
Ce n’est d’ailleurs qu’en lâchant prise, et en relâchant ses muscles que l’on peut commencer à ressentir des sensations. Mais soyons honnête, arriver à ressentir les choses prend un peu de temps. Il faut d’abord lever les appréhensions des chutes et de la peur de se faire mal.
Le lâcher-prise intervient plus globalement sur le tatami qui est un espace que je qualifierai de sanctuarisé, devant lequel on laisse nos zoris, mais également nos soucis. Lorsque l’on pratique, on oublie les tracas du quotidien et on se concentre sur son Aïkido, que ce soit la mémorisation des techniques, des déplacement ou le ressenti de nouvelles sensations.
Si l’Aïkido n’a pas pour principale vocation de développer la souplesse, le corps, lui, finit par se relâcher avec le temps, et c’est ce relâchement qui nous permet d’être à l’écoute de leur corps.
Conclusion
L’Aïkido permet de développer de nombreuses qualités physiques et mentales souvent sous-estimées dans les arts martiaux. Au delà de l’aspect “défense”, il permet surtout de devenir une meilleure personne en apprenant des leçons de vie d’année en année. Il permet ainsi la remise en question, la progression grâce à la découverte de nouvelles sensations, mais aussi la considération pour autrui, en étant à l’écoute de l’autre pour nous accompagner vers cette voie de l’harmonie des énergies qu’est l’Aïkido. On n’avance pas seul, ni dans la vie, et ni sur les tatamis.
Si cet article vous a plu et que vous souhaitez découvrir l’Aïkido, je vous invite à vous abonner à ma newsletter 😉
Très bonne présentation et description du ressenti. Je m’en inspirerai dans mes rapports.
Merci Marc 🙂
Quand, je commence a pratiquer l’aïkido, je me trouve comment dans un sphère, que me projeter Al extérieur, 1,2,3 fois sans comprend rien. Aujourd’hui, je suis dedans. Avec plaisir dans le recherche d’un bon geste.
DE LOS RÍOS Francisco Javier
Très bel article !
Bonne présentation de notre art martial.
Bravo!