L’aïkido est une discipline dont l’apprentissage peut en décourager plus d’un.

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Laborieux et cérébral au début, l’aikido implique par la suite un certain lâcher-prise corporel contre intuitif.
Néanmoins, il existe des signes encourageants, révélateurs d’une réelle progression chez l’aikidoka.
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1/ L’adoption des bonnes formes de corps

Au fur et à mesure que l’on avance dans sa pratique de l’aikido, notre corps finit par apprivoiser la discipline en s’adaptant et en se conditionnant à cet exercice.
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Les genoux se fléchissent, les bras se relâchent, le dos se redresse, les hanches deviennent le moteur du corps…bref, l’aikidoka en nous s’éveille.
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Mais cette progression vient avec le temps, car on aura beau nous rabâcher qu’il faut nous détendre, descendre sur nos appuis, mettre moins de force et plus de hanches, il n’en sera rien tant que le corps ne l’aura pas inconsciemment intégré. Ce conditionnement du corps est un travail de temps, combiné avec une certaine régularité dans la pratique.
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2/ La levée des appréhensions physiques 

Lorsqu’on débute un art martial, on peut être sujet à un certain nombre d’appréhensions : peur du coup (atemi), peur de la chute, peur du déséquilibre, peur de blesser…
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Ces appréhensions conditionnent notre mobilité ainsi que la fluidité de nos déplacements sur le tatami.
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Avec les années, on finit par comprendre que le danger est minime, et notre corps comprend qu’il peut se mouvoir sans trop de risques, dans cet espace sécurisé qu’est le dojo.
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Pour ma part, j’ai “dû” commencer par me faire violence pour lutter contre mes appréhensions, en demandant à apprendre les chutes enlevées par exemple. C’est dans ce cadre, que j’ai fini par comprendre qu’en pratiquant avec des aikidokas dignes de confiance, je ne risquais pas grand chose.
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Quelques petites atémis pris pour m’être mal positionnée m’ont permis de mieux réguler mes distances, et ayant moins peur des coups (qui restent légers en aikido).
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3/ La connaissance du répertoire de techniques

Pratiquer l’aikido, c’est aussi mettre des mots sur les gestes.
Un travail de mémorisation des techniques est essentiel à tout aikidoka désireux passer des grades.
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Le travail d’apprentissage est bête et méchant, mais il est indispensable pour passer un cap dans le niveau de la connaissance de la discipline.
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Si la première année, l’annonce des saisies et des techniques à exécuter peut résonner en nous comme la commande d’un restaurant japonais, vous finirez après quelques années par comprendre (et exécuter) la technique correspondant aux termes suivants :
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– Suwari waza, yokomen uchi, gokyo
– Hanmi handachi waza, ryote dori, shiho nage ura
– Tachi waza, ushiro katate dori kubi ikkyo omote
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4/  La visualisation mentale des techniques 

Après la connaissance technique vient la visualisation. Un des signes de progression est notre capacité à nous visualiser mentalement la technique telle qu’elle est réellement. Cela implique de la ressentir dans son corps en se connectant aux sensations du tatami.
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Vaste programme.
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De même, lorsqu’on est capable de reproduire une technique montrée en miroir (à l’envers) par le professeur, et ce, sans s’emmêler les pinceaux, on réalise que notre maîtrise du mouvement est plus affirmée.
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5/ L’humilité liée à notre maîtrise de la discipline 

“Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien” disait Socrate.
En aikido, l’apprentissage est infini. Balayer l’ensemble des techniques n’est que la base de la compréhension de la discipline.
Combien de gradés se font reprendre sur des techniques dites “de base” comme ikkyo ?
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Comment se font encore corriger pour leur raideur ?
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Si l’on parle souvent de perfection du geste en aikido, c’est que la route est encore longue pour tout pratiquant, et ce, quelque soit son niveau.
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Aujourd’hui, sur le tatami, je suis consciente de ce que je sais, en me confrontant à des tout jeunes débutants, mais j’ai aussi conscience de ce que je ne sais pas. Cette nouvelle prise de conscience du chemin à parcourir m’ouvre la voie de l’apprentissage.
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Mais il n’y a rien d’inquiétant dans cette prise de conscience car l’aikido n’est-il pas le travail d’une vie ?
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6/ Le plaisir de la pratique

Apprendre est fastidieux, surtout en aikido, où la progression est lente.
Mais ce qui nous fait tenir et ce qui nous revenir chaque semaine sur le tatami n’est pas tant d’atteindre un but. Car il n’y a pas de but en soi dans un art martial où la compétition n’existe pas et où la dimension spirituelle de la discipline devient (à terme) une philosophie de vie primant sur l’obtention de titres honorifiques.
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Ce qui nous fait tenir et revenir, c’est le plaisir que nous prenons à pratiquer. Et ce plaisir n’est accessible qu’après avoir laissé reposer son cerveau, quand le corps se détend et que l’on sort de la logique de performance.
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C’est notamment après le confinement que j’ai pris le plus de plaisir sur les tatamis : j’avais arrêté de me mettre la pression pour passer des grades, j’avais quelques techniques dans mon répertoire et j’appréciais ces moments de pratique devenus rares, en agréable compagnie.
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Conclusion 

L’aikido est une discipline fastidieuse et un art martial dans lequel les notions de victoire et de réussite ne résonnent pas. Dans ce contexte, la progression ne peut se résumer aux passages de grade. C’est pourquoi, il est important de détecter d’autres signes qui nous permettent de nous accrocher et ainsi donner du sens à notre pratique. Car si la voie nous est ouverte, il faut être prêt à nous lancer dans ce chemin de vie qu’est l’aikido !
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