L’aikido est une discipline martiale qui invite à développer des capacités physiques mais également un état d’esprit particulier. En effet, au delà du respect de l’étiquette, l’aikido renforce la confiance en soi mais également la maîtrise de soi. Seulement, ce travail personnel doit faire fi du poids de notre égo et de nos zones d’incertitudes. C’est seulement en se concentrant sur notre martialité et en travaillant sur notre inconfort, qu’il sera possible de se maîtriser sur les tatamis mais également dans la vie !
La maîtrise de soi mise au défi par l’inconfort dans la pratique
Depuis que je pratique l’aïkido, j’ai dû faire un gros travail sur mon shisei (attitude) sur le tatami.
.
Lorsque je parle d’attitude, il ne s’agit pas de mauvais comportement mais plus d’une capacité à se concentrer, adopter de bonnes postures, adopter les codes de la pratique et respecter l’étiquette sur les tatamis.
.
Me taire et accepter des remarques (surtout quand la forme n’est pas mise) n’est pas mon fort. J’ai pendant un moment adopté (involontairement) une attitude nonchalante que les vidéos m’ont permis de réaliser.
.
Et c’est à ce moment là que j’ai pris conscience que notre pratique était le reflet de notre état d’esprit, mais également de notre personnalité.
.
Dans un souci d’amélioration de mes postures et de préparation aux grades, j’ai donc décidé de me reprendre, mais les mauvaises habitudes posturales et comportementales ne disparaissant pas d’un claquement de doigts.
.
Toutefois, ce travail nous permet une chose importante : dompter ses émotions pour les mettre au service d’une pratique incarnée et personnalisée.
.
Si je prends mon exemple : j’ai beaucoup d’énergie à revendre (et un bon cardio). Je suis également petite (1m55). Cette vitalité couplée d’un centre de gravité bas peut être un avantage pour moi. En travaillant sur mes axes d’amélioration (respiration, concentration, ancrage) je pourrais à terme développer une pratique tonique, tout en travaillant dans ma zone de confort au plus proche du sol.
.
Par ailleurs, me libérer de mon mental et travailler sur mon acceptation du déséquilibre (et de mes appréhensions) me permettra de construire une pratique plus souple, relâchée et agréable (autant pour moi que pour mon partenaire). C’est ce lâcher-prise qui me permettra de m’exprimer pleinement et de prendre plus de plaisir sur les tatamis.
.
Notre pratique reflète notre état d’esprit (ouverture, coopération, ou affront). Notre pratique reflète notre personnalité (dynamisme, perfectionnisme, rigidité…)
.
Certes, il faut attendre des années pour que nous puissions développer une pratique qui nous est propre. L’expérience nous permettra également de développer nos propres formes.
Mais l’attitude, elle, peut tout autant construire les bases d’une pratique “propre” comme de gestes “parasites”.
.
Prendre conscience de l’impact de notre attitude dans le conditionnement de notre pratique dès nos débuts sur les tatamis peut nous faire gagner temps, énergie, martialité, self control et bon nombre d’années !
5 aptitudes inspirées de l’aikido pour développer la maîtrise de soi au quotidien
L’aïkido, à l’instar de l’ensemble des arts martiaux, a pour vertu de renforcer la confiance en soi. Savoir se défendre permet certes de se sentir plus confiant, mais ce n’est pas tout. D’ailleurs, l’aikido n’est pas réputé pour être l’art martial le plus efficace, et pourtant, son impact positif sur la confiance en soi, mais également la maîtrise de soi est évident. Voici donc les 5 clés de la confiance et de la maîtrise de soi permises par l’aïkido.
.
1/ La martialité et l’efficacité
.
La martialité ou la vigilance face au danger permet d’être dans un état de veille permanent et d’adopter les bons réflexes sans se laisser surprendre. Cette vigilance permet en aïkido. d’adopter les bonnes gardes et de réaliser des entrées rapides et efficaces lors d’une attaque. Maîtriser rapidement son partenaire (ou son adversaire) grâce à une bonne dextérité nous permet ainsi de prendre conscience dans notre capacité à gérer un danger et renforce ainsi la confiance en soi.
.
2/ Les chutes et le lâcher-prise
.
Les chutes sont inhérentes à la pratique de l’aïkido. Apprendre à chuter, c’est savoir se réceptionner sans douleur, sur n’importe quel type de sol, mais également lâcher prise en abandonner une partie de son corps pour éviter la douleur. Ce travail nous invite à apprendre à se faire confiance jour après jour dans la pratique du budo.
.
3/ Le shisei et le pokerface
.
Le shisei est un travail d’adoption de bonnes postures en aïkido. Ces postures contribuent à renforcer nos aptitudes martiales. Mais le shisei ne se limite pas aux postures physiques. Il implique également un travail sur l’esprit, et notamment l’état d’esprit à adopter dans un dojo (moralité, humilité, respect). Cette aptitude exemplaire teintée de neutralité faciale (poker face) nous invite encore une fois à nous faire confiance pour ne pas laisser le doute s’emparer de notre attitude et de nos aptitudes.
.
4/ La gestion de la pression (l’attaque) même sans compétition
.
L’aïkido n’est pas un art martial compétitif, mais la pression n’en demeure pas moins présente. Lorsqu’il attaque, uke exerce une pression sur tori. Sans préparation et sans anticipation, cette attaque mène à des aptitudes nerveuses et non contrôlées.
Pour pallier ce stress, il est important de savoir gérer ces moments d’intensité sur les tatamis grâce à un travail d’anticipation. Adopter les bons réflexes en situation d’inconfort nous redonne ainsi confiance en nous.
.
5/ la confiance en l’autre pour augmenter la confiance en soi
.
L’aïkido est avant tout une relation entre deux partenaires. Dans cet art martial, l’affront laisse place à la coopération : sans cette complicité, impossible de pratiquer. C’est pourquoi, il est nécessaire de faire confiance à l’autre pour lui abandonner une partie de son corps (main, bras, coude, hanches…) pour s’abandonner à la chute. Lorsqu’on fait confiance à l’autre pour qu’il préserve notre intégrité physique, on adopte nous-même une attitude bienveillante envers notre partenaire, en se faisant confiance pour préserver son intégrité physique. On crée ainsi un climat de confiance mutuelle propice à la confiance en soi.
.
Voici donc 5 aptitudes issues aikido pour développer et renforcer la confiance en soi.
.
👉En voyez-vous d’autres ?
.
La posture compte autant que la compétence technique même en dehors des tatamis
J’ai débuté l’aikido en 2017, tout comme l’entrepreneuriat. Au fur et à mesure de ma progression, j’ai pris conscience que formation technique et attitude adéquate allaient de paire.
.
Dans l’entrepreneuriat, on ne peut atteindre sereinement ses objectifs sans avoir le bon mindset (un état d’esprit d’entrepreneur).
.
En aikido, on ne peut faire abstraction du shisei pour incarner au mieux sa pratique.
.
Alors pourquoi cette composante non technique est-elle essentielle à deux activités si distinctes ?
.
Dans l’entrepreneuriat, le mindset nous permet de développer une grande souplesse intellectuelle pour prendre des risques (mesurés), faire pivoter son entreprise, mais également rebondir après un échec.
.
Dans l’aikido, le shisei nous permet d’acquérir des aptitudes mentales comme l’humilité, l’impartialité, mais également la maturité.
Ces postures martiales et entrepreneuriales renforcent la confiance en soi, et inspirent la confiance autour de soi.
.
Les résultats sont probants dans les deux disciplines :
– Avec un bon mindset, un entrepreneur devient plus fort, et plus résilient
– Avec un bon shisei, le pratiquant développe un aikido plus exemplaire (de part son attitude), plus martial (verticalité), tout en préservant son intégrité physique (postures) et mental (en contenant ses émotions)
.
Aikido et entrepreneuriat mènent le même combat. Dans ces deux disciplines, le mental et l’attitude sont aussi importants que les compétences techniques : ils avancent de paires et consolident notre expertise et savoir-faire au quotidien.
,
Conclusion :
La maîtrise de soi est un travail de longue haleine. Sur les tatamis, elle passe par un travail d’auto-discipline, en suivant une étiquette protocolaire. Mais l’inconfort dans lequel peut nous mettre la pratique fragilise notre calme flegmatique. Afin de s’économiser, il est important de se concentrer sur l’essentiel : la relation avec son partenaire, les aptitudes physiques à développer pour adopter une pratique plus fluide et surtout notre capacité à appliquer les apprentissages du dojo hors des murs.
.
Si vous souhaitez recevoir mes prochains contenus par mail, abonnez-vous à ma newsletter !
.
Yéza Lucas, auteur du blog Aikido-millennials et coach professionnelle,