Dans le contexte post-covid, la pratique des sports de contact a pris un coup dur et une grande partie des clubs va très certainement voir ses adhésions chuter à la rentrée. Dans ce contexte, l’Aïkido qui était déjà en déficit de visibilité est encore plus mis en difficulté. Depuis quelques années, des efforts encourageants ont été réalisés, mais il en faudra certainement plus pour renforcer l’attractivité autour d’une discipline non compétitive. C’est pourquoi développer une vraie stratégie de communication est un enjeu crucial pour le renouvellement de la discipline, notamment auprès des jeunes générations, plus tournées vers les sports de combats et arts martiaux de compétition. Pour relever le défi, nous avons décidé de vous présenter des axes de travail qui pourront être mis en pratiques au niveau fédéral, mais également au niveau local (club).

 

1 – La communication, un boulet qui dessert la discipline : 

La communication est une démarche certes initiée en aïkido, mais encore timide. Pourtant cette timidité peut pénaliser la discipline, qui ne se rend pas assez visible ni attractive auprès de nouveaux adhérents. Une prise de conscience au niveau local ainsi que des moyens alloués à la communication pourraient pourtant changer la donne.

 

🔴 Une communication timide au niveau des clubs

🔹 Un cruel manque d’outils de communication

La communication au sens large du terme est un enjeu important pour la visibilité des clubs. Aujourd’hui, une majorité des adhésions vient du renouvellement des anciens adhérents, dont la présence des moins de 30 ans est minoritaire (chez les adultes). Pour attirer de nouveaux adhérents, et notamment des plus jeunes, un travail de communication s’impose. 

Alors comment s’y prendre ?

  • En étant visible sur le web grâce à une vitrine dynamique du club (site web) mais également en utilisant les réseaux sociaux pour donner un aperçu en temps réel de la vie de club. 
  • En rassurant les futurs adhérents grâce à la communication sur les avis positifs laissés par les adhérents sur le club (preuve sociale) 
  • En étant visible localement en distribuant des flyers et prospectus auprès de commerces de proximité.

La qualité de la communication print et web est essentielle pour donner une image jeune et dynamique des clubs d’Aïkido. Bien sûr, toute exigence de qualité implique de mettre des moyens pour obtenir les résultats attendus. Et c’est notre deuxième point.

🔹 Un manque de moyens financiers

Les moyens financiers sont essentiels à la mise en place d’une communication efficace. Ils impliquent de faire appel à des prestataires (ou adhérents volontaires) pour un travail de qualité. 

Pour un site web, payer un hébergement mais également un design moderne fait partie des budgets communication à allouer pour un rendu optimal. Un potentiel adhérent qui a le choix entre plusieurs clubs locaux tranchera plus facilement au regard de l’impression générale qu’il a eu en navigant sur les différents sites web des clubs. Mettre la main à la poche est essentiel pour donner une image professionnelle d’un club, car c’est bien la première impression qui compte ! 

🔹 Un manque de compréhension des enjeux de la communication autour de l’Aïkido 

La communication en Aïkido est un enjeu essentiel pour attirer de nouveaux adhérents. Aujourd’hui, les clubs comptent sur le bouche à oreille pour recruter, mais mais cette pratique sera insuffisante à terme pour donner de la visibilité à la discipline. Une vraie prise de conscience doit émerger pour que les clubs se donnent les moyens de faire connaître cet art martial non compétitif auprès du grand public qui a encore du mal à l’identifier et le visualiser. 

 

🔴 Une communication faible au niveau fédérale et national

 

🔹 Une génération qui compte sur son réseau d’aikidokas pour renouveler ses adhésions 

Aujourd’hui, les clubs comptent sur leurs adhérents pour renouveler leur licence. Seulement, pour faire connaître l’Aïkido, on ne peut pas se contenter de communiquer auprès des seuls pratiquants actuels. La communication de l’Aïkido doit viser un public non sensibilisé à la discipline, ni conquis à ce jour. C’est aux fédérations de définir quel public elle veut accueillir, et aux clubs de mettre en place des actions locales pour toucher ces publics cibles. 

🔹 La peur et le manque de maitrise du marketing et de la communication

Autre handicap en matière de communication : le manque de maîtrise des outils de communication numérique (réseaux sociaux, web). Or, pour toucher un public plus jeune et renouveler les générations d’aikidokas, il faut être présent où le public cible est présent. Cela implique d’avoir une page Facebook à jour, de bons avis Google et d’être bien visible sur le moteur de recherche. La communication numérique peut faire peur à qui ne la maitrise pas, mais des petites actions simples peuvent être réalisées à moindre frais. Nous préconisons de faire appel à un membre du club maîtrisant les outils pour réaliser cette mission. 

🔹 Un enjeu dans le choix des prestataires 

Au niveau fédéral, il s’agit de bien faire attention au choix des prestataires que l’on mandate :  au delà de la comparaison des devis, quelle expérience concrète le prestataire a-t-il de la communication ? Est-il sensibilisé à l’univers des arts martiaux et à ses codes ? La mission qu’on lui a confiée est-elle suffisamment claire pour lui permettre d’atteindre des objectifs mesurables en terme de visibilité pour l’Aïkido ? 

Un premier travail doit être réalisé en amont par les fédérations pour trouver le bon prestataire. 

Par ailleurs, on assiste aujourd’hui à une prise de conscience de la baisse du nombre de licenciés au niveau national, d’un constat de l’élévation de l’âge moyen des pratiquants et d’un manque de ciblage d’un jeune public adulte (à savoir les 18-25 ans)  dans une discipline qui se veut intergénérationnelle  Pour pallier à ce phénomène, un travail a déjà été amorcé en ce sens par la FFAAA , avec notamment une campagne vidéo ciblée sur cette tranche d’aĝe sur les réseaux sociaux. 

Dernière campagne de communication de la FFAAA à destination d’un public plus jeune

 

Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour soutenir les démarches fédérales, au niveau local et régional notamment.

2 – Les secrets des clubs qui augmentent leurs adhésions

Certains clubs recrutent plus facilement que d’autres. En cause : les actions régulières des senseis pour inscrire leur club dans l’histoire de l’aïkido, grâce à une visibilité personnelle (Personal Branding) mais également grâce à des initiatives régulières pour promouvoir le club hors du dojo.

 

🔴 Des professionnels de l’Aïkido qui saisissent les enjeux de la survie de leur club

 

🔹 Une notoriété du sensei construite à travers les années 

Un club génère une partie de son attractivité grâce au nom et à la réputation de son sensei. Certains d’entre eux ont construit leur réputation depuis des années grâce à des stages réguliers, des responsabilités prises au niveau fédéral, mais également des parutions presse et des interviews. Bien sûr, il n’est pas aisé de tout mettre en place d’un coup, mais là n’est pas l’objectif. Ce qui compte est en priorité la prise de conscience du pouvoir d’attractivité d’un club (ou son absence) pour mettre en place des actions pour renforcer cette réputation. Une communication humaine, valorisant un sensei engagé dans l’écosystème de l’Aïkido, mais également proactif avec de nombreuses interventions à l’appui (stages) peut contribuer à valoriser l’image du club. 

Prenons deux exemples concrets : 

Léo Tamaki, 4e dan, a construit une communication ultra personnalisée autour d’une marque qui porte son nom. Ce qu’il vend, ce n’est pas un club, mais une personne, un style et un mode de vie. Très orienté vers une pratique internationale, il opte pour une communication bilingue. 

Qu’est-ce qui explique la visibilité de Léo Tamaki dans l’écosystème Aïkido ?

  • Des articles de blog réguliers qui dérangent mais qui attisent la curiosité
  • Des interviews données en dehors du monde de l’Aïkido 
  • Une communication humaine, en mêlant vie personnelle et professionnelle (et en le rendant accessible)
  • Un style de pratique (un Aïkido à vocation “efficace”) 
  • Un style vestimentaire qui lui est propre (Hakama blanc, cheveux longs..)
  • Un style de vie mis en avant (musculation, pratique des armes…)
  • Une histoire personnelle valorisée (père japonais, frère aikidoka…)
Léo Tamaki 

 

Dans un autre style, Arthur Frattini mise sur une communication moderne pour une génération renouvelée d’aikidokas. Il se sert de sa visibilité médiatique dans le paysage aikidoka pour faire passer des idées neuves : l’Aïkido peut-être une discipline “fun” et notamment pour les jeunes générations. Il n’hésite pas à mélanger plusieurs discipline dans sa pratique avec les jeunes pour leur permettre d’accrocher avec l’aïkido. 

En marketing, on utilise souvent l’adage “Vendez-leur ce qu’ils veulent, donnez-leur ce dont-ils ont besoin” pour définir la relation client. Il faut donc parler à sa cible pour l’appater. Arthur a trouvé la porte d’entrée des jeunes générations.

Sur le plan visuel, il communique avec des affiches non conventionnelles et décalées qui attirent l’attention et rompent avec la communication traditionnelle des aikidokas.

                            Stage jeune organisé par Arthur Frattini en août 2020

 

Aujourd’hui, il ne semble plus possible pour les nouvelles générations d’enseignants d’Aïkido de s’appuyer uniquement sur la qualité de leur formation technique ou la notoriété de leur sensei pour être connus et développer leur structure. Ils doivent se montrer capables d’initiative, en dehors de l’animation de leurs cours réguliers et stages éventuels. 

Proposer des rencontres avec d’autres disciplines sportives, participer à des événements sportifs ou culturels, monter des projets en lien avec le monde l’entreprise, de la culture, du spectacle, du système scolaire, du handicap…afin de faire sortir l’Aïkido de sa propre sphère, lui donner une visibilité plus large et l’ouvrir à des domaines d’application plus divers. La pratique en dojo est le fondement et la base de la discipline, mais pour faire connaître l’Aïkido, le transmettre et le développer les voies sont multiples.

🔹 Une visibilité grâce aux stages réguliers (France, mais aussi international)

Des stages réguliers en France, mais également à l’international permet d’attirer un grand nombre de participants et d’accroître  la visibilité d’un sensei mais également de son club. 

Les stages permettent en effet d’ancrer la notoriété d’un sensei et contribuent au développement de son propre club. Cependant, c’est un processus long, qui se met en place de manière progressive, au fil des liens qui se tissent entre les clubs, la confiance qui s’installe avec de plus en plus d’enseignants (au niveau local, puis régional et national, voire international), car la reconnaissance d’un enseignant vient de ses pairs et de ses sempaï, et se construit avec le nombre d’élèves qu’il contribue à former notamment. 

De plus, la visibilité reste toute relative lorsque l’on sort de la sphère dans laquelle on évolue (l’Aïkido), et reste à construire en dehors, dès lors que l’on cherche à nouer des relations avec les collectivités territoriales, les institutions, les entreprises dans le cadre des actions et projets que l’on souhaite voir se concrétiser. La visibilité de l’enseignant s’efface alors au profit de celle du club, de l’association, de la fédération par exemple, pour laquelle on s’engage à développer la discipline. 

🔹 Des initiations hors dojo (démonstrations)

La communication n’est pas simplement en ligne. Elle se passe également sur le terrain, et en dehors du dojo ! Réaliser des démonstrations régulière d’Aïkido dans des commerces spécialisés, mais également en plein air permet de révéler la discipline auprès du grand public (exemple du Matsuri festival) . C’est également le moment de recruter en direct à la suite de ces démonstrations. Un bon exercice serait d’inciter les clubs à réaliser des actions de communication de terrain, et d’évaluer avec les années, la part de nouveaux adhérents venus ce ces démonstrations. De manière générale, tracker la provenance des adhérents permet de prendre conscience d’où ils viennent mais surtout, de savoir où mettre le focus pour les nouveaux recrutements !

🔴 2020 : la résilience des clubs à l’heure du Covid

                  Deux générations d’aikidokas confinés, en pleine session Zoom

 

Le Covid a porté un coup énorme à la discipline, entrainant une chute du nombre d’adhérents. Bien sûr, l’efficacité de la communication ne dépend pas uniquement de la notoriété de son sensei. Elle dépend surtout de la capacité de résilience des clubs, et surtout en période de crise. 

🔹 Les cours Zoom pendant le Covid

Pendant le confinement, un certain nombre de clubs a décidé de remotiver ses adhérents en proposant des cours en visioconférence en direct via des logiciels spécifiques (Zoom, Facebook Live). D’autres ont choisi de créer des vidéos sur Youtube pour permettre à leur adhérents mais également à leur club de développer leur visibilité en ligne via ce canal 

Fabrice Croizé, sensei au dojo des Guilands, qui a produit 7 vidéos pendant le confinement est ainsi très bien positionné sur le moteur de recherche YouTube (mais également Google) sur la requête “confinement aikido”. 

Eléonore Lemaire, sensei des enfants au Kodokan Paris 15 a également su remotiver les enfants et adolescents de son club grâce à des cours en Zoom mais également grâce à des vidéos diffusées sur Youtube, également bien référencées sur la requête “Aïkido enfants confinement” 

Ces rendez-vous réguliers ont permis de recréer du lien entre le club et les adhérents en période de confinement. L’enjeu est pour les clubs de conserver leurs adhérents à la rentrée dans ce contexte post-covid. 

Bien sûr, il serait vain de comparer cette pratique alternative à de l’Aïkido “de dojo”, mais la résilience consiste à s’adapter à une situation bouleversante et inédite. Et c’est ce que ces clubs ont réussi à faire. 


🔹 Déconfinés, une organisation régulière pour rester attractif 

Pour remotiver les adhérents, dans la période post-confinement, des cours ont également été proposés dans des parcs ou autres lieux en plein air en suivant un protocole stricte. Une organisation régulière et cadrée permet ainsi de remotiver les adhérents grâce à : 

  • Des emails envoyés régulièrement aux adhérents pour les tenir au informés des nouvelles prises aux niveau fédéral
  • Des rendez-vous réguliers organisés à l’avance, pour permettre aux adhérents de se rendre disponibles, mais également prévoir le nombre de participants grâce à des sondages en ligne (Doodle)
  • Une communication régulière sur les réseaux sociaux pour montrer l’activité du club et le rendre attractif même dans l’adversité 

Les cours en plein air sont également un excellent moyen de préparer la rentrée et recruter de nouveaux adhérents sur le terrain, grâce à la curiosité suscitée par cette démonstration en plein air (armes) 

Ne l’oublions pas, en matière de communication digitale, le silence est signe d’oubli. 

🔹 L’opération “Soutien ton club”  

Pour soutenir son club et le rendre visible, l’opération “Soutien ton club” lancée par le Ministère des sports permet aux clubs de s’inscrire sur une plateforme dédiée et récolter des fonds pour compenser le manque à gagner de la rentrée 2020. Seulement, pour que la cagnotte d’un club grossisse, il faut que le club communique après de son réseau, de ses adhérents mais également auprès du grand public pour bénéficier de généreux donateurs. Similaire à une opération de communication d’une campagne de financement participatif (crowdfunding), “Soutiens ton club” invite les clubs à prendre leurs responsabilités pour faire passer un message auprès d’un grand nombre de personnes. 

🔹 Une pédagogie rassurante autour de l’Aïkido post-Covid

Un certain nombre de pratiquants et futurs pratiquant appréhende de monter sur les tatamis par peur de la conformité de la pratique avec les règles d’hygiène post-Covid.

L’enjeu est de montrer que la sécurité sanitaire est assurée au sein des clubs.

Une communication claire à été proposé par l’Union des Fédérations d’Aïkido (UFA). grâce à un protocole écrit qui préconise les choses suivantes :  

  • Masque porté dans l’enceinte du dojo, jusqu’aux tatamis 
  • Désinfection des mains à l’entrée sur le tatami 
  • Nettoyage des tatamis après chaque cours
  • Ouverture des vestiaires  
  • Signalement de tout élève malade

Au tour des clubs de le mettre en application ! 

 

3 – Comment la communication peut-elle sauver et renouveler la pratique de l’Aïkido en 2024?

La communication est un véritable enjeu pour l’attractivité et la visibilité de l’Aïkido. Elle implique d’être réceptif et d’accepter le changement pour prendre le tournant au bon moment et se mettre à niveau. Mais au delà des actions de communication du quotidien, c’est une véritable vision stratégique et partagée autour de l’Aïkido qui doit émerger.

 

🔴 Produire des contenus réguliers pour développer la visibilité des clubs

 

🔹 Des articles réguliers pour développer notoriété et visibilité 

Pour faire connaître l’Aïkido sur le web, en dehors de son cercle d’adhérent, un club doit être visible sur la toile. Et pour cela, avoir développé des bases en SEO (référencement naturel) est important pour se mettre à la place d’un futur adhérent en recherche de son nouveau club. 

Deux actions peuvent être mises en place : 

  • Travailler sur son référencement dit “local” sur une requête de type “Aïkido paris 12”. Un club bien référencé sera visible en première page, s’il a travaillé les textes de la page d’accueil de son site avec des phrases de type “club d’aikido, à Paris 12e”. Le club est également visible sur le web, s’il a créé un compte Google My business (gratuit) et demandé à ses adhérents d’y mettre des avis. Plus le nombre d’avis est important, plus le club remonte dans les résultats de recherche 

Dans cette image, on voit que l’A.C.C est à la fois bien positionnée sur Google my Business grâce à de bons avis, mais en 3e position des requêtes Google 

 

  • Travailler son référencement naturel grâce à des articles de blog sur l’aikido, et le champ lexical autour de l’Aïkido. Une stratégie au niveau du choix des mots est importante et permet de se positionner sur des requête tapées par les internautes. Par exemple, écrire un article sur  “pourquoi l’Aïkido est le meilleur art martial” peut toucher un internaute cherchant à trouver l’art martial qui lui correspondra pour la rentrée, car il tapera “meilleur art martial”. Bien sûr, un travail sur le choix des mots clés s’impose pour définir en amont pour rédiger l’article de blog. Vaste sujet, mais pourtant très stratégique pour développer la visibilité de son club sur le web dans la durée !

 

Sur la requête “Aïkido débutant”, aikido-kohai le blog de Pierre Fissier est ainsi très bien positionné grâce à un travail régulier de publications d’articles de blog et un choix pertinent de mots clés. 

 🔹 Une communication maîtrisée les réseaux sociaux 

En parallèle de la visibilité sur Google, la communication sur les réseaux sociaux a son importance. Au delà de la régularité, c’est également la qualité des contenus publiés qui rentre en jeu. Publier régulièrement permet aux publications d’une page Facebook (réseau social principalement utilisé par les clubs) de toucher plus de personnes. Générer de l’engagement (commentaires, likes, partages) permet également d’accroître cette visibilité, qui est pourtant très réduite par l’algorithme Facebook (qui mine la portée dite “organique” des pages et pousse les utilisateurs à faire de la publicité payante pour être visible). Pour rester visible sans payer, mieux vaut partager des contenus de qualités, dont des vidéos (favorisées par l’algorithmes) en interagissant avec les abonnés de la page, en leur posant des questions ou en trouver le moyen d’interagir avec eux ! 

Instagram pourraient être un bon moyen pour les clubs de se faire connaître car l’algorithme, qui permet aux publications d’être visible avec un système de hashtag, pourrait toucher d’autres potentiels adhérents, de nouvelles générations. 

🔹 Mettre un budget communication pour faire connaître la discipline au delà de son cercle d’adhérent 

Investir dans la communication et le marketing peut en refroidir plus d’un mais c’est pourtant essentiel pour développer la visibilité d’un club. Investir en publicité Facebook permet à son club de se faire connaître auprès d’internautes vivant à proximité, grâce à une publication propulsée directement sur leur film d’actualité. 

Investir dans un logo, ou plus généralement un prestataire pour faire des affiches peut leur donner un caractère plus professionnel. Bien sûr, cela peut être le rôle d’un adhérent du club, mais attention au travail réalisé sur la base du volontariat qui peut être incertain. 

Penser son club comme une entreprise peut permettre de penser à ce qui lui permettra de survivre au quotidien. Dans une entreprise, il existe 3 principaux départements : 

  • La livraison client, ce pourquoi les adhérents payent : ici, les cours dispensés en club. 
  • L’administratif, une tâche obligatoire pour être en règle : ici, les relations avec la Ligue, la Fédération, les adhésions etc
  • Le marketing & la communication, pour assurer l’attractivité et à la visibilité de l’Aïkido auprès de nouveaux adhérents (clients). 

Sans ce troisième pilier, la venue de nouveaux adhérents peut baisser drastiquement, à terme. 

🔴 Développer une vraie vision stratégique commune pour la communication autour de l’Aïkido 

Création en 2023 de l’entité France Aikido, commune à la FFAAA et la FFAB pour faire connaitre l’Aikido auprès du grand public

🔹 S’accorder sur un message commun impactant pour toucher le grand public (partir de ses besoins dans la pratique d’un art martial)

Pour avoir un impact important massif auprès du grand public, mieux vaut avoir une vision commune, partagée par l’ensemble des Fédérations et clubs. Que veut-on pour l’Aïkido dans les prochaines années ? Comment rendre l’Aïkido attractif pour les nouveaux adhérents ? Que recherchent-ils dans la pratique d’un art martial ?

L’idée n’est bien sûr pas d’adapter l’Aïkido à la demande d’un consommateur, comme une entreprise pourrait le faire, mais de trouver les axes à mettre en avant pour “vendre l’Aïkido”. Et pour cela, un travail de communication permettrait de les mettre en avant avec les mots justes. 

Un futur jeune aikidoka ne recherchera pas la même chose qu’un aikidoka d’un plus ancienne génération : comment faire pour qu’il ne se tourne pas vers un autre art martial ? Se mettre à la place du futur adhérent et le toucher avec un argumentaire émotionnel sera plus efficace pour lui faire sauter le pas, avec un premier cours d’essai ! 

 🔹 Penser long terme : comment évoluera la visibilité de l’Aïkido dans 20 ans si on ne fait rien ? 

Au delà des recrutements du quotidien, il s’agit de penser à long terme l’évolution de l’Aïkido. L’Aïkido a t-il vocation à être mise en pratique dans la vie de tous les jours ? A se pratiquer en milieu scolaire de manière généralisée ? De devenir une discipline compétitive ? Les questionnements sont vastes mais la vision permet d’orienter la communication. Comme une entreprise, un art martial peut réaliser des pivots pour s’adapter à un monde en plein changement, et se renouveler. Qu’en sera-t-il de l’Aïkido ? La question peut être posée ! 

🔹 Populariser la pratique de l’Aïkido en milieu scolaire  

Parmi les défis de la communication en Aïkido reste la popularité de la discipline chez les jeunes générations. Et pour cause, peu de leurs références (animés, héros) ne pratiquent l’Aïkido. Si l’Aïkido était présent dans leur univers, l’adhésion serait plus facile. 

Le fait que l’Aïkido ne soit pas proposé en milieu scolaire limite aussi l’attractivité auprès des jeunes. 

Perpétuer et développer l’Aïkido commence auprès des jeunes générations, qu’ils faut sensibiliser et initier à la discipline de manière plus large que ce qu’il existe aujourd’hui. Tout comme les autres arts martiaux traditionnels (notamment le Judo), l’Aïkido porte dans son message et son mode de transmission des valeurs éducatives fortes. De nombreux enseignants du système scolaire ont déjà initié à titre personnel des projets en lien avec les écoles, collèges et lycées. Aujourd’hui une réflexion est menée au niveau fédéral pour faciliter l’entrée de l’Aïkido en milieu scolaire, qui demande à être poursuivie et concrétisée à court terme.

Quant à la popularité de l’Aïkido auprès des jeunes adultes, elle existe bel et bien, certes de manière trop confidentielle mais ne demande qu’à trouver sa voie pour accroître sa visibilité. Nombre de jeunes sont, avant de devenir pratiquants d’arts martiaux, sensibles à la culture japonaise sous de multiples formes (jeux vidéos, mangas, anime, culture pop,…). Une simple visite dans un événement tel que la Japan expo permet de se rendre compte de l’ampleur du phénomène et du nombre de jeunes amateurs ou connaisseurs de culture japonaise au sens large. D’autre part, la popculture, à travers l’industrie du cinéma, des séries télévisées, de la bande dessinée entre autres, utilisent régulièrement l’image et les codes de l’Aïkido, soit comme clin d’oeil au Japon, soit comme élément au service d’un scénario (The Walking Dead, la Casa de papel, The man in the high castle…). A charge ensuite pour les fédérations de trouver, parmi les nombreux angles de présentation de l’Aïkido les éléments qui pourront faire écho à cette sensibilité, dans le respect de la tradition mais sous un angle résolument moderne.

Conclusion : 

Pour conclure, il faut donc accepter que la visibilité de l’Aïkido et de sa survie passe par des actions de communication et de marketing.

On peut donc s’appuyer sur les indices vus précédemment pour montrer qu’il existe un vrai intérêt pour l’Aïkido et ainsi proposer une communication moderne de notre discipline, ancrée sur des valeurs fondamentales qui traversent le temps, et qui peuvent résonner de manière d’autant plus forte en cette période de crise sanitaire et d’incertitude économique et sociale (entre autres : le respect, la bienveillance, l’absence de compétition, la confiance mutuelle…). 

En relayant les contenus existants, en créant et diffusant de nouveaux contenus, en utilisant de manière intelligente les réseaux sociaux, en extériorisant la pratique du dojo, en participant à des événements culturels et sportifs, chaque club peut contribuer à diffuser une image vivante et contemporaine  de l’Aïkido.

Pour aller plus loin, nous avons élaboré un manifeste de la communication en Aïkido  pour que chaque club et fédération pourrait s’approprier de manière à être guidé dans ses démarches de modernisation de sa communication.

 

Yéza Lucas – pratiquante d’aikido et communicante  : https://yezalucas.com/

En collaboration avec Hélène Doué – Enseignante d’aikido  : https://www.helenedoueaikido.com/

 

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19 thoughts on “La communication en Aïkido : un enjeu capital à la survie de la discipline”

  1. Très bon article. J’ai pour ma part mis en application la plupart des recommandations émises par cet article il y a longtemps mais je constate aujourd’hui encore, beaucoup de clubs en retard de ce point de vue là, pareil pour la ligue (en tout cas en Alsace).

    J’apprécie énormément cette discipline mais il y a à mon sens un problème par rapport aux buts réels de notre discipline, de mon point de vue ce n’est pas assez clair. Certaines promesses non tenues, etc… Il me semble d’ailleurs que Pierre Fissier avait écrit un article là dessus ou alors de Léo Tamaki, j’ai un doute… 🙂

    Il y a encore bien d’autres problèmes qui selon moi freinent la potentielle attractivité de l’Aïkido voir même peuvent provoquer des départs chez des pratiquants plus jeune.

    En attendant, continuez comme ça, c’est je pense sur la bonne voie 🙂

    1. Merci Kevin! Ça m’intéresserait d’avoir votre retour sur les autres blocages que vous constatez en Aikido qui créent cette rupture entre jeunes et adultes !

      1. Je ne suis pas enseignant pour les enfants mais je constate cependant quelques dérives. Je vais comparer l’Aïkido au Karate ou aux sports de combat. Ce que je vois c’est que dans ces disciplines, ce n’est pas seulement l’adulte qui est respecté par les enfants, mais aussi l’enseignant et la discipline pratiquée. En Aïkido c’est rarement le cas malheureusement et cela me donne l’impression de plus voir une garderie qu’un réel cours d’Aïkido. Alors qu’en Karate et sports de combat, il y a une ambiance de travail qui est bien plus forte et la discipline est de mise. Cela fait parti à mon sens justement de l’art martial. (toujours lui oui).

        Le soucis c’est qu’avec ça, même les élèves motivés ont d’office une image bancale de l’Aïkido et cela ne va peut-être pas leur donner envie de faire la transition enfant->adulte.

        Il y a encore bien sûr d’autres facteurs comme les études, les envies qui changent ou même encore la crainte mais en 8 ans de pratique dans différents club, je n’ai pour l’instant vu que très rarement des jeunes aller vers la section adulte. C’est très souvent l’arrêt pur et simple. Après j’avoue ne clairement pas avoir un recul suffisant sur la question, sachant qu’en plus je ne participe que très rarement aux cours pour enfants.

        Il y a cependant un club que je connais qui propose une solution intéressante c’est à dire qu’ils intègres parfois les adultes dans le cours pour enfant, histoire de leur montrer comment ça se passe l’Aïkido adulte mais aussi qu’ils voient que ce n’est finalement pas la mer à boire. Dans mon club on propose depuis peu aux jeunes qui approchent de l’âge pour passer aux cours adultes, de faire quelques cours chez les adultes pour qu’ils voient comment ça se passe et on en discute avec les parents, histoire qu’ils leur donne la petite pichenette qui leur fera sauter le pas.

        Maintenant je vais parler des jeunes (15-25 ans) qui d’office rejoignent les cours adultes. L’Image de l’Aïkido qui en ressort est que cela n’est pas très dynamique et ce dans beaucoup de clubs. Il y a un réel manque d’engagement physique dans la pratique, sans compter la martialité parfois absente qui donne l’impression d’un manque de sérieux. Heureusement ce n’est pas le cas de tous les clubs et dans les clubs tenu par un enseignant “pro”, je constate qu’il y a une réelle énergie de travail. J’ai pu pratiquer au dojo des Guilands tenu par Fabrice Croizé ainsi qu’au cercle Tissier pendant une formation pour le travail et c’était très plaisant de pratiquer là-bas tant l’engagement était élevé. Je constate la même chose dans les stages mais je pense que ce n’est pas trop comparable.

        A mon sens l’enseignant à une importance capitale sur la qualité de travail, c’est à lui de transmettre son énergie aux autres élèves pour leur donner envie d’aller plus loin. Et cela à un impact très important selon moi auprès des jeunes.

        1. Bonjour, votre analyse est pertinente et applicable également pour le karaté lorsqu’on a une vision globale. Je veux dire part là que, malheureusement, certains dojo ne sont plus que des clubs sportifs et n’ont plus d’approche martial. Pourtant, selon moi, le karaté devrait être pratiqué dans son entièreté. L’aspect purement sportif n’est qu’un passage dans la vie d’un pratiquant.
          L’enseignant a, en effet, une grande responsabilité dans les arts martiaux à travers le message qu’il véhicule et la manière dont il le fait.

  2. Bonjour, je viens de lire avec interet cet article tres complet au sujet duquel je voudrais faire quelques remarques.
    Avant d’essayer de “vendre” l’Aikido, il faudrait que tout le monde en donne une definition claire tant les federations que les enseignants. Or chacun dit la sienne… untel vend un “aikido de self defense”, tel autre un aiki pieds poings, un autre un “aiki philo”…etc..etc..j’en passe et des meilleures.
    Nous sommes incapables de definir de maniere unanime notre Art, hors du commun que nous voulons voir s’etendre. Alors vendre quoi?
    Je ne suis pas pour donner aux gens, futurs pratiquants,ce qu’ils veulent, nous ne sommes pas au supermarché, je suis pour enseigner un Art Martial authentique celui que j’ai appris de mes Senseï, C.Tissier dont je suis les stages et surtout Micheline Vaillant Tissier dont je suis l’eleve depuis plus de 15 ans. Des cours ou j’essaye de faire en sorte que tous les eleves y trouvent leur compte, en alternant des seances de recherche avec des seances qui “demenagent” un peu pour qu’on puisse sentir toutes les façettes de notre Art Martial.
    Pendant le confinement j’ai donné des cours en direct video via Zoom à raison d’un cours par semaine, ensuite cours d’armes tous les samedis dans un parc public.
    J’ ai gardé un contact regulier avec l’ensemble de mes eleves.
    Resultat aujourd’hui non seulement je n’en ai perdu aucun mais nous aurons de nouvelles inscriptions cette saison.
    Le secret?
    des cours ou la rigueur est presente avec des sourires et la joie de pratiquer. A l’image de mon Senseï M.Tissier j’ai essayé d’ instaurer un veritable esprit club, ou nous nous voyons en dehors des entrainements autour de differentes festivités et sorties.
    Je n’ai pas hesité non plus à donner des responsabilités à mes eleves gradés et à les mettre en avant en leur confiant par ex une partie du cours et en les presentant au BF et en leur donnant par ex la responsabilté des cours “enfants”.
    Les gens s’inscrivent par le bouche à oreille et grace à la journée “portes ouvertes’ à laquelle nous participons chaque année organisée par la Mjc à sein de laquelle nous vivons. C’est la seule fois ou nous faisons une petite demonstration au cours de laquelle tout le monde participe car je considere qu’il n’y a pas que l’enseignant qui doit etre mis en avant mais l’ensemble des pratiquants et surtout les gradés qui m’assistent.
    Pour le reste, je ne suis pas fan des demos à outrance qui pour moi ne donne pas toujours une veritable image de ce qu’est l’Aikido.
    Soyons clairs avec nous memes et avec ceux que nous voulons attirer, et nous aurons des pratiquants.
    Amitiés
    Michel Pellegrin
    5eme Dan
    Enseignant à Plan de Cuques( petite commune à coté de Marseille)
    Intervenant au CTR de la Ligue Paca.

    1. merci pour votre retour Michel,
      Je suis d’accord avec vous sur une vision commune de l’aikido, mais j’ai l’impression que ça va mettre un certain temps à se mettre en place, et en attendant le nombre d’adhérents chute d’année en année.
      Je suis également en accord avec les différentes actions que vous avez mis en place, notamment les cours zoom pour garder le lien avec les adhérents.
      Pour moi le but des démos est surtout de donner envie , et de potentiellement recruter, que de donner un aperçu réel des cours. Les journées portes ouvertes sont plus adaptées pour cela 😉

  3. Merci pour votre dossier, c’est une analyse d’un état des lieux alarmant et si nous ne faisons rien l’Aikido deviendra un art martial confidentiel. Vous nous donnez d’excellentes pistes que je vais dés aujourd’hui utiliser pour mon dojo.
    Il manque a mon avis dans vos recommandations de communications un axe stratégique, vous nous parlez d’outils mais pas de stratégie. Actuellement les arts martiaux traverse en évoluant l’histoire de l’humanité . Ils sont vivant, s’adressent a tous spontanément. Cela se passe au niveau de l’émotion, de la passion.
    Quels stratégies pourrions nous développer pour susciter dans notre art de l’émotion et de la passion ? Doit il pour cela évoluer ?
    Je me garderai bien d’y répondre par mail sur un sujet aussi complexe, je serai ravis d’échanger avec tous ceux qui souhaitent faire bouger les choses, comme par exemple les auteurs de cet article .
    Encore merci
    François

    1. merci pour votre retour François ! Il faudrait en effet une vision et une définition commune de l’aikido pour communiquer de manière claire…mais j’ai l’impression que ce consensus mettra des années à exister…du coup, je propose des pistes en matière de communication à mettre en place plus rapidement 🙂

  4. Très bon article
    En effet l’Aïkido doit sortir du cercle de ses pratiquants sans se dénaturer bien sûr.
    Dans le club où je pratique nous avons un site, une page Facebook et depuis 1 an un Instagram dont je m’occupe avec plus de 2000 abonnés c’est du travail mais ça vaut le coup !
    Nous organisons aussi des interclubs interdisciplines avec le Viet vo Dao et l’Hapkido, c’est important car parfois les autres pratiquant d’art martiaux connaissent peu ou mal notre pratique.
    Je pense que chaque Aïkidoka peut et doit être à son niveau un ambassadeur de sa discipline.

  5. Je vais aller à l’essentiel : l’aïkidô est un do, une voie ancrée dans les traditions, la philosophie, les religions et les arts martiaux japonais (en l’occurrence le daytoryu avec un apport plus important du cercle). Pour qui connaît le Japon, il y a là-bas quelque chose d’immuable caché derrière toute modernité et les japonais ont réussi le pari difficile – à ce jour – de conserver cette âme au coeur de leur être. On est déjà sur ce point en fort décalage avec notre éducation occidentale sublimée par les apports grecs et romains. Même si Morihei affirmait déjà que ces uchideshis ne pratiquaient pas le véritable aïkidô et qu’eux-mêmes ont révélé ne rien comprendre à ce qu’il faisait ou disait, les seuls senseï qui ont pu transmettre l’esprit du budo en France ne peuvent être que ceux qui ont cotoyé un sensei japonais. Pour les héritiers de cet Aïkidô les valeurs du travail, de l’effort, de l’humilité voire finalement de l’effacement (merci le zen) apparaîssent désormais comme peu compatibles avec nos sociétés modernes qui imposent l’efficacité dans un temps record car il n’y a plus de temps pour soi (hormis devant son écran!) et une simplification de tout ce qui peut prendre la tête grâce aux techs. On n’a tellement plus de temps qu’on se fait livrer nos kebabs à domicile alors comprenez le décalage avec les anciens de l’Aïkidô! Parlons efficacité justement. Tout pratiquant chevronné reconnaîtra qu’elle est douteuse. Ce n’est d’ailleurs pas le but ultime de l’Aïkidô voulu par Morihei. L’Aïkidô transforme la personnalité. Son efficacité se révèle après bien des années de pratique, et encore si le senseï pratique effectivement un budo. De plus faut prendre le mot efficacité dans un sens très large et ne pas parler uniquement d’aptitude à se défendre dans la rue. N’importe quel collégien qui fait de l’Aïkidô a pu le constater : son Ikkyo et son nykkyo ne marchent pas quand il veut frimer sur ses copains malgré ses 5 années de pratique et d’investissement alors que son pote qui fait de la Thaï, du kokyushin ou du MMA depuis 6 mois est déjà assez efficace pour le mettre par terre! Le “do” des générations après 2000 c’est “efficacité”: on a peu de temps car on est hyper-sollicités, on ne fournira pas des efforts continus dans une seule direction car il y a tant à faire, et la concurrence m’oblige trouver des outils efficaces rapidement. Alors doit-il “évoluer” quitte à se couper du Hombu dojo et de sa doctrine ? Doit-on encourager ces nouveaux enseignants qui n’hésitent pas à s’exposer de leur propre chef sur les réseaux sociaux quitte à tranmettre auprès d’un public peu exigeant une approximation de cet art ? Bientôt un shihan 2.0 qui maîtrise la com?! Personnellement je pense que non. A peine structuré, l’Aïkidô a finalement peut-être déjà connu son âge d’or en Europe et il faut admettre qu’il ne correspondra plus pendant un temps aux préoccupations de nos jeunes. La roue tournera. Il faut rester sûr de ce qui a été transmis et savoir être patient. Le do s’intéresse au soi, il est au coeur des choses et veille patiemment, témoin des excursions. Il doit rester présent et immuable, non dénaturé, pour ceux qui auront retrouvé le désir de vivre autre chose que ce que la société moderne nous propose. Pardonnez mes raccourcis, mais je n’ai que peu temps devant moi et ubereats vient tout juste de sonner à ma porte! 😉

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