La communication en aïkido n’est pas chose facile. Elle est subtile car elle vise deux cibles différentes : d’un côté, un public d’aikidoka initié, de l’autre, un public de néophytes. Lorsque l’on vise un public de pratiquants, il est important de prendre en compte un certain nombre de codes dans les messages que l’on véhicule. De même lorsque l’on s’adresse à un public totalement étranger à la discipline, il est important de rester accessible et attractif.
Cet article s’adresse donc aux chargés de communication de clubs, aux gérants, ou encore aux organisations fédérales de notre discipline pour les aider à adopter une communication ciblée, efficace et écologique (en termes d’énergie dépensée).
1/ Mieux cibler la communication à destination des aikidokas
Voici quelques éléments à prendre en compte lorsqu’on s’adresse à des pratiquants :
– Les aikidokas ne sont pas présents sur tous les réseaux sociaux : seul Facebook (dont les groupes comme Aikido France) peut toucher une grande partie de ce public. En France, Instagram reste anecdotique pour la communication des aikidokas, tout comme Youtube.
– Les aikidokas ne sont pas des webdesigners (en général): inutile de passer des heures à fignoler des affiches, des visuels simples mais propres, réalisés avec des logiciels gratuits (comme Canva) feront largement l’affaire pour faire passer un message. C’est ce que j’ai choisi de faire pour la charte graphique d’aikido-millennials sur les réseaux sociaux.
– Les aikidokas font beaucoup de veille événementielle pour participer à des stages : il est donc important que vous ayez vous aussi en tête les dates des prochains stages avant de communiquer sur le vôtre : allez-vous le lancer le même jour qu’un stage fédéral ? Allez-vous rentrer dans une querelle de clocher sur votre “territoire” ? Attention donc au chevauchement d’agenda dans votre planning événementiel. Consulter un site comme Stage-aikido peut être intéressant dans ce cadre.
–Les aikidokas ont besoin d’une source d’information fiable et régulière : à vous de la relayer auprès de votre club/de votre liste de diffusion, les prochains événements grâce à un mailing régulier/Un groupe whatsapp, en pensant à mettre à jour votre liste email, et surtout en apprenant à déléguer, si vous avez l’impression d’être au four et au moulins (avis aux gérants de clubs couteaux-suisses).
2/ Réussir sa communication auprès du grand public (néophytes)
Voici quelques éléments à prendre en compte lorsqu’on s’adresse à un public diversifié :
– Il est important de donner une image moderne de l’aïkido : l’aïkido est un art martial dont le nombre d’adhérents est en chute libre depuis 10 ans. Son image n’est pas assez attractive, sa pratique n’étant pas compétitive n’attire pas le jeune public (millennials), et pour combler ces lacunes, un travail de redynamisation de la communication est indispensable (voire salutaire).
Il faut donc adopter une communication visuelle propre (utiliser des design déjà pré-faits sur Canva par exemple), claire (sur la forme, une lisibilité du message, sur le fond, des informations pratiques) et régulière sur les réseaux sociaux (oser l’instantané dans la communication des photos de stage sur Facebook par exemple) mais également sur le site web (mise à jour des dernières affiches de stages par exemple).
– Être présent sur Google (avec des avis) : une partie des adhérents trouve son club via une recherche sur le web. La requête tapée est souvent “aikido + nom de la ville/arrondissement : c’est pourquoi, il est important que votre site web et votre fiche Google My business apparaissent dans la première page des résultats de recherche. Les avis reçus sur votre Google My business vous permettront d’être mieux référencé sur Google. Faites travailler vos adhérents en leur demandant un témoignage !
– Etre présent à des événements physiques : vos futurs adhérents sont potentiellement présents dans les manifestations sportives de votre ville/quartier : réaliser des démos d’aikido dans votre ville, être présent au forum des associations sont des démarches non négligeables pour recruter en direct grâce à l’aperçu que vous aurez donné de la discipline. Tout le monde n’a pas l’âme d’un commercial, alors si ce n’est pas votre cas, à vous de trouver un bénévole qui a cette “tchatch” naturelle pour interagir avec vos futurs potentiels adhérents.
– Avoir un site web fonctionnel : lorsqu’un curieux visiteur arrive sur votre site, il émettra un jugement sur la forme et le fond de la plateforme. Le template (aspect) de votre site web est-il dynamique, responsive sur mobile et tablette ? Par ailleurs, les informations importantes sont-elles visibles ? Enseignants et parcours, fédération, lieu et horaires des cours, tarifs etc…il m’est arrivée à plusieurs reprises de chercher des informations pratiques sur des sites web de clubs d’aïkido à l’occasion de déplacements, et ne pas trouver les informations de base (nom de l’enseignant ou fédération, date du prochain stage…). Certes, cela concerne moins les néophytes, mais donne un avis général sur votre présence en ligne ! Alors oui, chaque détail compte !
Conclusion
La communication est complexe et subtile dans l’écosystème de l’aïkido en ce qu’elle est double. C’est pourquoi, il est essentiel d’être au clair sur le public que l’on vise à chaque action de communication. Une stratégie de communication rodée permet ainsi de prendre du recul, de s’organiser et de déléguer cette tâche déterminante dans le développement d’un club mais plus généralement, dans la survie de la discipline. Mais le manque de moyens et de compétences laisse beaucoup de chargés de communication dans l’impuissance. Dans ce cadre, la création de formations de communications par les instances fédérales et départementales pourrait assurer cette compétence technique. A l’heure actuelle, le Codep 93 Aikido a proposé il y a un peu plus d’un an, une première formation pour développer la communication des clubs. Une expérience concluante, à renouveler.
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