J’ai eu le plaisir d’interviewer Claire France Thevenon, championne mondiale de JJB et de Judo. J’ai connu Claire-France, il y a 7 ans lorsque j’ai commencé l’Aikido et qu’elle pratiquait le judo dans le même club, au Kodokan Paris XV. Claire-France est entrée dans le monde des arts martiaux par la porte du judo, qu’elle pratique depuis ses 9 ans. De fil en aiguille, elle s’oriente vers le JJB qui devient une passion, puis une voie de professionnalisation. Investie pour la cause féminine, Claire-France s’est engagée dans son club mais également auprès de la Confédération Française de JJB pour promouvoir l’égalité Homme/Femme dans cet art martial. J’ai choisi d’interviewer Claire-France, car son parcours et sa réflexion peuvent être source d’inspiration pour l’Aikido. Dans cette interview, Claire-France aborde sans filtre différentes problématiques transversales aux arts martiaux : la féminisation, la communication et la professionnalisation. Bonne lecture.

1/ Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Claire-France Thévenon mais on me surnomme souvent Panda. Je suis professeure de Jiu Jitsu Brésilien et j’ai été médaillée mondiale dans cette discipline (auprès de grandes fédérations de JJB:  IBJJF, UAEJJF, UWW et JJIF). 

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J’ai longtemps vadrouillé pour participer à des compétitions internationales alors qu’aucune structure n’existait pour financer mon activité à haut niveau comme ça peut l’être en Judo. Il a fallu être ingénieuse pour réussir à vivre mon rêve d’aller combattre aux championnats du Monde (tous les ans à Los Angeles). 

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J’ai également été retenue lors de sélections nationales en JJB et des disciplines annexes. 

En parallèle, je travaille également au développement du JJB dans le cadre fédéral de la CFJJB (membre de France Judo). J’ai aussi la chance de travailler au développement de ma discipline dans le cadre de mon travail en club avec Infinity qui est aujourd’hui pour moi le plus grand club de France, tant en taille qu’en termes de résultats.

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A côté du JJB, je suis 4ème dan de Judo et me suis imposée en première division durant plusieurs années… mais j’étais loin d’être brillante dans la discipline ! Je suis également professeure de Judo même si je ne donne plus de cours en club.

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Et pour finir, à mes heures perdues, j’écris :  je suis également la co-autrice des livres “Les recettes des films des Studio Ghibli ” et “Les chats dans la popculture” 

Je suis également en train de créer un podcast sur le JJB. Autant dire que j’ai beaucoup trop de temps libre !

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2/ Pourquoi es-tu passée du Judo au JJB ?

C’est mon professeur de Judo, Bruno Louis qui pratiquait le Jiu Jitsu Brésilien qui m’a fait découvrir cette discipline. Depuis mon enfance, il m’avait transmis sa passion pour le combat au sol. En 2011, j’ai commencé le JJB alors que j’avais fait du judo toute ma vie. J’étais alors en première division et personne ne me battait au sol mais en allant faire du JJB, j’ai pu voir qu’il y avait plus fort que moi. Pour résumer, j’ai adoré me faire rouler dessus ! Il fallait que je devienne forte dans cet art martial et depuis, c’est devenu ma vie.

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3/ Pendant le confinement, tu es partie t’entrainer au Brésil, quelle différence dans la pratique et la mentalité du JJB en France et au Brésil ?

Je pense que c’est la vision du sport qui est complètement différente à l’étranger. En France, nous fonctionnons sur un modèle associatif. C’est une bonne chose car plus de gens ont accès au sport mais finalement, c’est compliqué de développer le haut niveau. Le Brésil est un pays où il y a énormément de richesses mais de grandes inégalités. Il existe ce qu’on nomme “projet social” qui permet aux habitants les plus pauvres d’échapper à leur condition par le sport mais de manière générale, le sport est quelque chose pour lequel on a l’habitude de payer. Cela permet de financer des salles, des salariés et du haut niveau. Le Brésil a donc un système privatisé complètement opposé au nôtre qui nécessite d’être adapté d’une manière intelligente pour préserver les avantages de chacun d’entre eux.

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Cobrinha, un grand champion Brésilien, m’a dit un jour ceci dans un séminaire “on peut tout vous enlever mais pas votre savoir”. J’aime qu’au Brésil, le sport ne soit pas un dû mais un investissement sur un savoir. Et j’aime que le sport puisse avoir une dimension sociale dans notre pays.

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4/ Le JJB que tu pratiques rompt avec les codes traditionnels des arts martiaux (musique pendant les cours, pas d’étiquette stricte, choix de la couleur des kimonos) …le JJB reste-il un art martial fondamental japonais ?

Pour moi, le JJB est avant tout un art martial. Il est issu du Jujitsu Japonais qui s’est développé au Brésil sous l’impulsion de Maeda et de la famille Gracie. Au Judo, on porte un kimono blanc. C’est la tradition et certains jiujitsukas la pérennisent. Le JJB n’est pas le Judo. Je les aime tous les deux comme on pourrait aimer son père et sa mère mais ils sont très différents. Pour moi, les kimonos de couleurs font partie de la culture JJB.

“Être discipliné ne veut pas dire être rigide”

En dehors du salut, je propose dans mes clubs une pratique très éloignée d’un art martial japonais. Je mets de la musique durant les répétitions et on me pose librement des questions sur la technique. Le JJB est un art martial mais aussi un mode de vie (on parle de lifestyle). Pour moi, il n’y a pas d’antagonisme entre art martial et fun. Être discipliné ne veut pas dire être rigide. En Judo, on parle d’entraide et de prospérité mutuelle. J’aime ces valeurs humanistes et j’ai la sensation que c’est ça qui doit prédominer dans la pratique martiale même quand on essaie de s’étrangler ou de se casser les bras en kimono !

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5/ Les grades en judo et en JJB sont-ils des grades techniques ou honorifiques ? Comment s’organisent les passages de grade dans les deux disciplines ?

Les deux disciplines sont diamétralement opposées en termes de grades. En Judo, le professeur est responsable des grades jusqu’à la ceinture marron. À partir de la ceinture noire, vous devez présenter des épreuves devant un jury ainsi que des katas et gagner des combats en compétition (évidemment il existe des équivalences si vous ne pouvez pas faire de compétition). Ce système, supposé donner de la légitimité au grade, est pourtant régulièrement remis en cause pour la faiblesse du niveau imposé. Autrefois, les grades étaient honorifique passé le sixième dan. Depuis 2 ans, un examen pratique ou théorique a été mis en place pour rendre ces remises de grades moins opaques suite à des décennies d’abus et des grades de complaisance.

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En JJB, c’est le professeur qui juge si l’élève est apte à passer un grade. Il doit seulement respecter des contraintes de temps minimum entre les ceintures. Tout est à l’appréciation des professeurs qui en font parfois un véritable commerce. Dès lors, on peut se demander quel est le véritable degré étalon d’un grade. La compétition est une bonne façon de jauger les ceintures d’une académie de Jiu Jitsu. En effet, les compétitions se font par ceinture (dès la ceinture blanche), par sexe, par âge et par poids. Elles existent pour tout le monde à tous les niveaux (national, européen et mondial). Il y a parfois des abus sur la remise prématurée de ceinture ou en retardant le passage des ceintures pour permettre aux élèves de gagner dans une ceinture plus basse en compétition. La compétition n’étant pas obligatoire, il existe parfois d’importants écarts de niveau sur une même ceinture.

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6/ Vis-tu de ton activité d’enseignante de JJB ? Depuis combien de temps ?

Je vis principalement de mon activité de professeure de Jiu Jitsu. Je suis salariée de club, professeure en cours particulier et je travaille également avec la CFJJB (Confédération Française de Jiu Jitsu Brésilien qui est une discipline de France Judo). J’ai commencé à m’investir pleinement dans le JJB aux alentours de 2015. Ça fait environ 2 ans que ma situation est stable avec mon métier.

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7/Comment devient t-on professeur de JJB et de Judo ? En quoi consiste la formation ? Combien de temps dure – t elle ? Permet-elle d’être payé ?

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En Judo, il existe de nombreux diplômes d’États avec le DESJEPS (9500€), DEJEPS (8300€) ou le BPJEPS (7500€) et des diplômes fédéraux comme le CQP MAM (2000€ pour 150h de formation et 50h en alternance) qui donnent droit à un statut salarié. Il existe aussi des diplômes d’assistants bénévoles. Toutes les modalités sont en ligne sur le site dédié de la formation pour France Judo www.dojoacademy.fr

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En JJB, il n’existe à ce jour qu’un Certificat Fédéral d’Enseignement Bénévole qui va être remplacé par le CAF la saison prochaine.  Il s’agit d’une formation de trois week-end permettant d’enseigner bénévolement le JJB. Elle ne coûte que 300€. La saison prochaine un CQP de Jiu Jitsu Brésilien va être mis en place pour la Fédération. Le JJB s’est structuré ces dernières saisons car durant des décennies, de nombreux clubs proposaient des cours avec des professeurs non-diplômés. Cette pratique est totalement inconsciente mais encore plus dans un sport de combat où les accidents peuvent arriver. Nous cherchons à structurer les choses pour supprimer les pratiques sauvages qui n’aboutissent jamais à de bonnes choses.

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Dans mon cas, c’est mon diplôme en judo qui me permet d’être payée et mon CFEB JJB qui me permet d’accéder à une rémunération. Cependant, ce problème global de rémunération des professeurs de JJB devrait être réglé la saison prochaine avec la création du premier CQP de JJB.

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7/ Sur quel modèle économique est fondé le Judo /JJB ? Est-ce courant d’en vivre pour les professionnels ?

Le système du JJB étant issu d’un modèle commercial, il est sûrement plus simple d’envisager une professionnalisation. Par exemple, dans de nombreuses villes, les associations de JJB n’avaient pas accès aux dojos municipaux pris par d’autres activités (judo, aikido, karaté, tae kwondo…Etc.). Les clubs ont donc souvent dû payer les loyers onéreux de salles privés, les adhérents ont donc pris l’habitude de payer plus cher… De cela découle des activités de vente (kimono, lycra, açaï…) qui permettent à des professeurs de vivre de leur activité en club. Quand il s’agit de leur club, les professeurs peuvent ainsi générer du profit et davantage salarier leur activité. Pour les salariés, que ce soit dans le Judo ou le JJB, associatif ou privatisé, les deux activités sont trop souvent le théâtre des abus qui existent globalement dans le monde de l’entreprise à emplois sous-payés, environnements toxiques et abus de l’auto-entreprenariat.

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“Je pense que nous devons être une vingtaine à vivre du JJB en France. À ma connaissance, nous ne sommes que deux femmes à en vivre. Cela demande des compétences qui outrepassent celles de simplement donner des cours.”

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Au Judo, en dehors des cadres de la Fédération qui sont salariés, la plupart des professeurs ont un salaire de club qui correspond à une activité complémentaire de leur “vrai” métier.  La professionnalisation va souvent vers des athlètes ayant un statut de haut niveau et cela reste assez marginal. Certaines grosses structures engagent des professeurs sur la base du salariat mais beaucoup abusent dorénavant des statuts d’auto-entrepreneurs qui les dispensent de responsabilités patronales. Cependant, de plus en plus d’emplois souvent liés aux collectivités sont développés. Des programmes sont mis en place avec l’ANS en partenariat avec la Fédération comme sur le programme “1000 emplois sociaux sportifs” qui permet d’aider financièrement à la création d’un CDI. 

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Aujourd’hui, le Judo est à la croisée des chemins entre l’obligation de formations de plus en plus pointues mais une précarisation de l’emploi qui fait qu’il n’est pas forcément simple de vivre de son activité. Environ 75% des licenciés en Judo ont moins de 15 ans, par conséquent, le développement de la discipline est extrêmement important chez les enfants et de vraies réflexions sont menées pour essayer de conserver ces pratiquants passés quinze ans. De nombreux dispositifs fédéraux développent la pratique du Judo en école. Dans cette optique, la Fédération a orienté tout un volet du programme “1000 dojos” (subvention pour créer de nouveaux dojos) sur l’installation de dojos à l’intérieur d’écoles pour faire exploser le judo périscolaire.

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En tant que membre de France Judo, les clubs affiliés à la CFJJB peuvent profiter de certains de ces programmes. Ils existent aussi parfois pour l’Aïkido à condition de se licencier. Quelle que soit la fédération où vous évoluez, le système ne peut pas se développer et vous aider si vous ne jouez pas le jeu des licences.

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8/ Comment trouves-tu tes élèves ?

Sites internet spécialisés pour les cours particuliers, référencement sur google, site internet sur mon activité, Instagram et évidemment le bon vieux bouche à oreille !

Comme dans n’importe quelle profession libérale, la difficulté est de se faire une clientèle au départ. Aujourd’hui, j’ai la chance que tout se passe bien pour moi à ce niveau et je ne diffuse plus d’annonces pour mes cours, ce sont les élèves qui me contactent. 

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9/ Les femmes représentent environ 10% du public du JJB à une époque où elles sont pourtant attirées par les sports de combat : pourquoi sont-elles si peu nombreuses en JJB ?

L’absence de femmes dans le JJB est encore dû à un sexisme très présent dans notre société. Mansplaining, ségrégation, harcèlement, violences sexistes et sexuelles ont longtemps été l’apanage de tous les milieux où les femmes étaient peu nombreuses. Le Jiu Jitsu ne faisait pas exception. Heureusement, les temps changent et nous nous battons pour que le chemin se fasse dans le bon sens avec des femmes comme Laurence Fouillat (seule championne du monde française en ceinture noire adulte), la championne Amandine Layec et des personnes comme Viviana Menagazzo, directrice des opérations à la CFJJB. Je suis la dixième ceinture noire française et il n’ y en a actuellement qu’une vingtaine. Autant dire que nous sommes des pionnières. Notre objectif est bien évidemment d’arriver à la parité.

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10/Pourtant, ton club comprend un public essentiellement féminin (et tu as même consacré des créneaux non mixtes) : comment expliques-tu que tu sois une exception ? 

Je ne dirais pas que mon public est essentiellement féminin mais j’ai une bonne proportion de femmes (cela peut aller jusqu’à 50%). Je pense que c’est dû à plusieurs facteurs. Déjà, je suis une femme et ça aide. En effet, outre l’aspect d’exemplarité, je pense que ça rassure les féminines de savoir qu’elles sont dans un espace safe pour pratiquer en toute quiétude. L’esprit de sororité est également quelque chose que j’encourage et qui fidélise les femmes.

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Actuellement, je ne donne plus de cours exclusivement féminins mais cela constituait souvent un espace rassurant pour commencer la pratique avant d’intégrer des cours mixtes.

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Aujourd’hui, je suis très fière d’avoir des pratiquants et des pratiquantes qui prennent du plaisir à s’entraîner ensemble dans un cadre amical.

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11/ Par ailleurs, tu travailles pour la Confédération Française de JJB : en quoi consistent tes missions ? 

Si au départ, j’ai commencé à travailler avec la CFJJB dans le cadre de la commission sur l’égalité hommes-femmes, mes missions sont aujourd’hui multiples : formation aux diplômes, gestion du personnel sur les lieux de compétitions (recrutement, RH), organisation….J’apprécie vraiment qu’avec mon expérience sportive, la Fédération ne m’ait pas uniquement assignée aux sujets concernant les femmes. Je suis également formatrice sur les formations enseignantes du CFEB de JJB. Je gère le staff des compétitions et je suis chargée de mission sur le programme “1000 dojos”: il s’agit d’un prêt de 50 000 euros avancés par France Judo pour construire un dojo, dont seulement 20% sont remboursables sur 5 ans. Avec la CFJJB, tout travail est rémunéré car c’est le choix de la Fédération de payer ses experts. 

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12/ Quel public France Judo cherche-t-elle à recruter ? Quelles actions mettent-elles en place ? Les clubs sont-ils soutenus financièrement dans leur communication ?

Développer la pratique sur un public féminin est clairement une des priorités fédérales. Pour cela, la CFJJB investit en organisant des open mats (rencontres martiales amicales) caritatifs dont les bénéfices sont reversés à la lutte contre le cancer. Le 11 Novembre, plus de 150 femmes se sont réunies pour apprendre des techniques puis combattre et souder la communauté des pratiquantes.

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Sur le Jiu Jitsu, on a une communication beaucoup plus virale et moderne basée sur les réseaux sociaux. 

“Stéphane Nomis (Président de la Fédération de Judo)  est arrivé comme un astéroïde et les dinosaures ont disparu !”

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Au Judo, jusqu’au changement de gouvernance lors de la dernière olympiade, c’était l’âge de pierre ! Mais heureusement, Stéphane Nomis (le Président actuel)  est arrivé comme un astéroïde et les dinosaures ont disparu ! Comme il était chef d’entreprise, il a apporté une vision entrepreneuriale moderne à la Fédération. Un effort à été fait à de nombreux points de vues dans la communication avec les clubs. La Fédération de Judo a procédé à la refonte de son site et la mise à dispositions de visuels pour présenter ses nouvelles initiatives fédérales. Par exemple, tous les ans, France Judo met à disposition des clubs des PDF très bien conçus expliquant comment faire une demande de PSF (subvention ANS qui existe aussi à l’Aikido).

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13/ En tant qu’enseignante, arrives-tu à t’entraîner régulièrement ? Comment progresses-tu ? Continues-tu à te former (que ce soit sur le tatami ou en dehors) ?

Depuis cette saison, j’ai tellement de cours et de responsabilités que je peine à m’entraîner pour progresser et me faire plaisir. De mon point de vue, il est possible de s’entraîner en même temps que vos élèves mais si je m’entraîne, je ne les regarde pas et c’est moins bon pour leur progression. J’essaie de m’entraîner deux fois par semaine en dehors de mes cours mais ce n’est pas toujours possible ! Deux fois par an, je m’enfuis au Brésil où je m’entraîne quatre fois par jour tous les jours  durant des périodes de trois à cinq semaines. C’est ça les vacances ! Je m’entraîne à Sao Paulo dans une académie dirigée par de grands professeurs qui permettent aussi d’élever mon bagage technique. En tant que coach, je me tiens au courant des tendances techniques de ma discipline et je cherche toujours à progresser dans la transmission du savoir aux élèves. Ce que vous savez est toujours moins important que ce que vous parvenez à transmettre.

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14/ Où peut-on te trouver ?

Je travaille pour l’Association Infinity (Paris 12 et la Défense) qui est double championne de France de JJB.  Vous pouvez aussi me retrouver dans mon club le Panda Supa Crew (Paris 12 et à l’École d’Arts Martiaux de l’Haÿ les Roses).

Je suis aussi présente sur Instagram à Panda JJB. Mon podcast Panda JJB Podcast sera prochainement diffusé sur YouTube et Spotify.

 

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