Je viens d’obtenir mon Brevet Fédéral (BF) qui me permet aujourd’hui d’enseigner l’aikido. Le BF, c’est une année de préparation intensive, pour se former sur le plan technique et pédagogique, accessible dès le 1er dan. Après un an de travail, me voici récompensée. Voici donc une réflexion sur les apprentissages personnels de cette année de formation intensive.
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1/Une véritable progression technique même si mon niveau reste à consolider
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J’ai obtenu mon premier dan après 5 ans de pratique, en juin 2022.
En juin 2023, j’obtiens mon BF. Pour obtenir ce diplôme, j’ai dû mettre les bouchées doubles pour préparer l’épreuve technique. Précision du geste, entrée, shisei et martialité, tout a dû passer au crible.
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En un an, de gros progrès ont ainsi pu être réalisés :
– Grâce aux exigences de la formation
– Grâce à mon investissement personnel
– Grâce à mon professeur, Arthur Frattini, aux sempais de mon club et à mes partenaires d’entraînement.
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Mais soyons honnête : mon niveau technique reste à consolider. Et pour cause, mes six années d’expérience de pratique.
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On peut se former pour répondre aux exigences d’un examen (shodan, BF) mais le travail de fond, lui, demande plus d’années d’entraînement, un travail de recherche personnel, et une découverte de nouveaux enseignants et enseignements.
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2/ Une méthodologie pour construire et animer un cours
Avant ma préparation au BF, je n’avais aucune connaissance pédagogique sur la manière de construire et animer un cours.
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A travers une diversité de thématiques proposées, la formation BF m’a permis de réaliser une multitude de plans de cours, et d’en animer une grande partie.
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Bien sûr, l’expérience de terrain nous permettra d’adapter un plan de cours théorique à une réalité de terrain, mais les bases sont posées.
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A Pantin, les enseignants nous ont libéré les créneaux nécessaires à l’animation de cours, et la bienveillance des élèves a renforcé notre assurance.
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Pour coller et répondre aux exigences de l’examen, les élèves doivent être proactifs pour :
– Rédiger un plan de cours
– Demander à son tuteur et/ou à ses formateurs de le corriger
– Demander des créneaux aux enseignants du club pour animer
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Cette démarche permet d’éviter tout “hors sujet” sur les thématiques abordées.
Gardez en tête que si chaque enseignant diplômé est libre d’animer son cours comme il le souhaite, un enseignant en formation doit répondre aux exigences de la formation et ainsi éviter les quelques erreurs éliminatoires à l’examen.
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3/ Une réflexion sur les grands principes de l’aikido
La formation BF m’a permis de mener une réflexion personnelle sur les grands principes de l’aikido : shisei, martialité, maai, irimi, atemis, centrage, unité du corps…toutes ces thématiques ont ainsi fait l’objet d’une étude approfondie pour animer des cours.
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Au delà de la formation, ces réflexions permettent aux élèves de développer une culture générale de l’aikido et de s’enrichir personnellement en tant que pratiquant :
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– Qu’est-ce que la martialité ?
– Comment se traduit le centrage dans la pratique ?
– Qu’apporte la pratique en Hanmi Handachi Waza ?
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Ces thématiques apportent également une réflexion pratique sur l’animation de cours :
– Comment proposer une pédagogie différenciée ?
– Comment sécuriser la pratique dans son dojo ?
– Comment proposer un bon échauffement ?
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Les écoles des cadre et les week-end BF ont ainsi permis de brasser des thématiques plus générales dépassant les critères d’évaluation de la formation.
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4/ De belles rencontres et une véritable bienveillance entre élèves
La formation BF, c’est également de bonnes surprises sur le plan relationnel. La bienveillance entre élèves a favorisé des élans de solidarité, et les interactions sociales.
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J’ai ainsi eu la chance de préparer l’examen technique avec les deux des majeurs de promo, Arthur Melon et Laura Pizarro, mais également préparer l’épreuve orale avec des échanges avec Yohan Marie, et bénéficier de fiches synthétiques réalisées par Karim Cheaibi.
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Les covoiturages avec Tom, de mon club, et les points réguliers sur la formation m’ont également permis de rester motivée !
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Ces rencontres permettent de développer son réseau d’aikidoka, de rendre visite à de nouveaux clubs, ou de partager des moments de convivialité hors du tatami !
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5/ Quelques pistes de réflexion pour faire évoluer la formation
La formation BF m’a clairement permis de monter en compétence et en assurance.
Si je devais la confronter à la réalité de terrain, je dirai qu’il pourrait être intéressant de l’enrichir de 2 points :
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– Apprendre à faire passer des grades en tant qu’enseignant : sur quels critères évaluer un élève ? Comment l’interroger ?
Une formation Evaluation existe, mais il est toujours intéressant pour un professeur fraichement diplômé d’avoir des bases pour les passages de kyu dans son club. Peut-être un volet “évaluation” issu de cette formation pourrait-il être intégré à la formation BF?
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– Apprendre à recruter des adhérents dans son club : comment développer la visibilité de son club ? Comment rassurer un futur adhérent dans sa communication ? Quelle politique commerciale appliquer ? Ce sont des questions que je soulève régulièrement dans mes articles.
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Conclusion :
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Voici donc mes 5 apprentissages, découvertes et réflexions de la formation au Brevet Fédéral. Le diplôme obtenu ne va pas me permettre de me reposer sur mes lauriers : au contraire, il m’invite à continuer à pratiquer pour renforcer mon niveau technique, ma pédagogie et me confronter à de nouveaux examens pour évaluer mon niveau régulièrement. Le chemin est encore long, mais les rencontres rendront la route agréable !
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