Dans l’imaginaire collectif, un club d’Aïkido repose avant tout sur la qualité de son enseignement. C’est vrai — mais ce n’est pas suffisant.

Un club, c’est aussi une association, un groupe humain, une dynamique collective à entretenir. On peut être un excellent technicien… et voir son club s’essouffler. Pourquoi ? Parce qu’il ne suffit pas de montrer des techniques sur un tatami pour faire vivre une structure sur le long terme.

Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon de quatre leviers concrets et essentiels pour maintenir un club dynamique, cohérent et pérenne. Tous sont tirés de mon expérience de pratiquante, communicante et blogueuse engagée dans le développement de l’Aïkido.

 

1/ 10 éléments essentiels pour maintenir une dynamique de club

Dans la vie associative, rien n’est acquis, et l’Aïkido ne fait pas acception à la règle. Par conséquent, pour qu’un club garde la tête hors de l’eau, il est important d’entretenir une bonne cohésion interne. Pour cela, j’ai identifié 10 éléments qui permettent de maintenir une dynamique de club. Les voici ! 

1/ Proposer des stages réguliers 

Trouver l’équilibre entre la mise en avant des enseignants du club et l’intervention d’enseignants externes permet à la fois de mobiliser les adhérents, mais également un public externe. L’équilibre est à la fois économique mais également technique, car il s’agit d’ouvrir ses propres élèves à de nouvelles pratiques (d’où l’intérêt de diversifier les profils d’enseignants externes).

2/ Avoir des enseignants qui entretiennent leur pratique

Comme dans tout métier, pour transmettre sans se répéter, il faut renouveler soi-même sa pratique en s’ouvrant à de nouveaux horizons, où tout simplement en choisissant de continuer à se former tout en transmettant. 

3/ Préparer la relève enseignante

Aucun enseignant n’est éternel et un club a pour mission d’assurer la transmission d’une pédagogie. Par conséquent, former de nouvelles recrues parmi les pratiquants garantit la continuité de l’enseignement au sein du club. Inciter ses élèves à passer un diplôme d’enseignement ou des grades contribue au renouvellement du corps enseignant.

4/ Maintenir ses bénévoles engagés 

Un club est une association, et ne peut fonctionner qu’avec un enseignant (même si celui-ci est la vitrine du club). Comme dans toute association, il faut des membres bénévoles pour assurer les fonctions administratives et financières de l’association (comptabilité, fiches de paie, budgets, projets de club, demandes de subventions, relations avec la mairie, communication, organisation des AG et de la vie de club…). Sans bénévoles, le club s’écroule. 

5/ Assurer renouvellement des événements

Une dynamique de club se maintient grâce à la tenue d’événements réguliers : stages, démonstrations, interclubs, événements locaux etc. Cela permet d’attirer un nouveau public sur les tatamis mais également de garder les adhérents mobilisés en les invitant à pratiquer à l’occasion de ces événements.

6/ Proposer une communication régulière  

La communication est la vitrine du club. Elle ne permet pas directement de recruter des adhérents mais sert de billet de confirmation ou de fidélisation. La communication est le miroir de la dynamique de club et permet à de futurs adhérents de se projeter dans le club. 

7/ Développer une vie sociale

La pratique n’est pas la seule raison qui fait rester les adhérents : un certain nombre d’adhérents reste pour la vie sociale du club : l’ambiance sur les tatamis, et les moments festifs et informels en dehors du dojo. Restaurants réguliers, pique-nique, soirée de club, pot de remise de grades, voyage…tous ces événements permettent de renforcer le lien social interne au club. Dans ce contexte, la communication interne (groupe Whatsapp, mailing list) est un levier de cohésion dans le club.

8/ Ouvrir la vie associative aux adhérents 

L’association sportive qu’est le club a un devoir de transparence vis-à-vis des adhérents : invitation à l’assemblée générale, restitution de comptes rendus…et ces événements peuvent être accompagnés d’un moment de convivialité en parallèle. Vos adhérents savent-ils qui sont les membres du bureau du club et quelles sont leurs fonctions ? 

9/ Assurer un suivi contre le décrochage des élèves

Il n’est pas toujours évident de garder ses adhérents mobilisés surtout pendant les périodes hivernales. Prendre des nouvelles des élèves, mais avant cela, tenir un journal des présents peut également permettre d’identifier ceux qui décrochent et les appeler pour les inviter à revenir pratiquer. Un club dynamique, ce n’est pas un nombre d’adhérents dans un tableau Excel, mais des pratiquants mobilisés sur le tatami ! 

10/ Former des partenaires de révision 

Brevet Fédéral, CQP, passages de grades…ces épreuves sont plus stimulantes lorsqu’elles sont préparées en petit groupe pour se soutenir régulièrement. Le club peut inviter ces pratiquants à organiser des sessions de révision pour se soutenir et se challenger pendant toute l’année ! 

Conclusion

Voici 10 éléments permettant de maintenir une dynamique de club tout au long de l’année. Rien de magique mais un travail régulier de mobilisation interne des adhérents et de communication externe au club. La vie associative est un travail régulier qui demande une véritable cohésion entre les adhérents autour d’un projet commun. L’harmonie est donc le fer de lance de la dynamique des clubs d’Aïkido. 


2/ Assurer la transmission de l’aïkido : un enjeu sous-estimé ?

Au-delà de la dynamique présente, encore faut-il préparer l’avenir. Car un club qui fonctionne aujourd’hui peut s’écrouler demain s’il n’a pas anticipé la relève. Voici un éclairage indispensable sur un sujet souvent mis de côté : la transmission.

Former des enseignants, c’est plus compliqué que simplement leur délivrer un diplôme.

Il ne suffit pas de leur donner un brevet fédéral, il faut aussi leur donner la confiance et la légitimité d’enseigner.

Stéphane Ethève, invité du podcast Aiki Talk parle d’un sujet majeur : la relève en Aïkido.

📌 Comment encourager la nouvelle génération à transmettre ?

📌 Comment éviter qu’ils décrochent après avoir obtenu leur diplôme ?

À La Réunion, Stéphane (DFR de la ligue) a mis en place un Pôle Jeune (aujourd’hui Pôle Espoir) qui prépare les jeunes à l’enseignement dès maintenant. Mais former ne suffit pas, il faut aussi leur faire de la place. Et c’est ce qui est mis en place à la Réunion où les jeunes enseignent devant un public hétérogène !

Car le piège de l’enseignement jeune (qu’a su éviter la Ligue de la Réunion), c’est qu’on organise souvent des stages “entre jeunes” sans jamais les confronter à un public plus large.

Si ces jeunes enseignants ne sont pas intégrés dans des stages adultes, s’ils ne sont jamais mis face à des élèves de différents profils, comment peuvent-ils se sentir légitimes ?

Former, c’est bien. Encourager et intégrer, c’est mieux.

👉Et vous, avez-vous déjà été encouragé à enseigner ? Ou au contraire, avez-vous ressenti un manque de reconnaissance ?


3/ Clubs : parlez-vous vraiment à vos adhérents ?

Mais tous ces efforts n’ont de poids que s’ils sont visibles. La communication est un levier sous-estimé par les clubs d’Aïkido. Elle ne remplace pas la technique, mais elle permet de donner envie de pousser la porte du dojo. Voici pourquoi il est essentiel de s’y intéresser.

Il y a quelques jours, j’ai donné un conseil en story Instagram.

Ce conseil a pris la forme d’un message vocal que j’ai envoyé à un ami pour l’aider à développer la visibilité de ses publications sur l’Aikido.

Il est super important d’introduire le sujet de vos articles lorsque vous publiez,

Partez du principe que les gens sont submergés de contenus, et que si vous ne leur donnez pas un petit teasing de ce que vous allez proposer dans vos articles ou dans vos publications, ces derniers vont passer à la trappe.

Ensuite, il est très important de partir du principe que pour qu’un message rentre dans la tête des gens, il faut publier régulièrement et répéter le message.

J’ai peut-être tendance à publier de manière excessive sur Aikido Millennials, mais cette manière de procéder m’a permis de développer ma visibilité et aujourd’hui je suis l’un des blogs les plus visibles dans le secteur de l’Aikido, je touche toutes les fédérations et également d’autres arts martiaux.

Pourquoi ?

👉 Parce que même si je parle essentiellement d’Aikido, j’ai un message universel que l’on peut appliquer à d’autres arts martiaux.

👉 Je parle avec mon cœur, et ça peut toucher humainement des pratiquants, de tous horizons et de toute discipline.

👉 Je communique massivement en publiant régulièrement, en diffusant sur différents canaux et dans des groupes spécialisés sur les réseaux sociaux, ce qui me permet d’occuper l’espace médiatique de manière régulière et importante.

Est-ce que ça me prend beaucoup d’énergie ?

Oui et non.

La créativité est un muscle et c’est en exerçant cette gymnastique intellectuelle que l’on peut produire des contenus réguliers sans y passer des heures et des heures.

Ce qui prend de l’énergie c’est plutôt de recevoir des notifications ou de lire des commentaires malveillants, mais j’ai réglé le problème en arrêtant de les lire.

👉Et tous les conseils que je vous donne et qui partent de mon blog peuvent également s’appliquer à vous, si vous êtes un professionnel de l’Aikido, ou à votre club si vous souhaitez le développer.

Je ne suis pas une technicienne, je suis une communicante et une pratiquante, ce qui me permet de vous donner des conseils avisés pour développer votre visibilité et surtout celle de l’Aikido sur les réseaux sociaux.

Dans ce cadre, j’ai créé un kit de communication, à destination des clubs et des professionnels de l’Aikido et des disciplines associées pour vous aider à gagner du temps au quotidien et toucher le public que vous aimeriez voir sur vos tatamis.

Le kit est accessible ici : https://yezalucas.podia.com/kit-communication-ai-kido-l…


4/ Tout n’est pas gratuit dans le milieu associatif sportif et voici pourquoi

Enfin, quand on parle de communication et d’outils adaptés aux clubs, on tombe souvent sur une confusion très répandue dans le monde associatif : tout devrait être gratuit. Et pourtant, transmettre une compétence, produire des supports de qualité, former… ça a un prix, une valeur, et un temps de travail.

Quand on me dit que mon kit de communication, c’est trois pauvres visuels vendu à 100 balles, et bien non en fait.

Savoir faire des visuels et produire des posts avec ChatGPT, ce sont 2 petits points sur l’ensemble de la formation.

Maintenant, posons-nous la question du prix. En effet, dans le prix il y a l’expertise. Savoir faire, c’est une chose, mais le transmettre de manière digeste et pédagogue, s’en est une autre. Et c’est même un métier : formateur.

Pour information, j’ai déjà été organisme de formation, et j’ai été amenée à réaliser des déroulés pédagogiques.

Ensuite, il y a le temps de formation. Lorsque vous tournez des vidéos, lorsque vous choisissez les bons visuels, lorsque vous travaillez votre marketing et votre page de vente pour rendre votre produit attractif… tout ça, c’est du temps !

Dans l’entrepreneuriat, ce sont des choses que l’on apprend assez rapidement.

Dans le milieu associatif, c’est beaucoup plus compliqué.

Pour ma part, lorsqu’il s’agit de dépenses professionnelles, ma fourchette est beaucoup plus large que lorsqu’il s’agit de dépenses personnelles. Ce n’est pas du tout la même trésorerie engagée.

De plus, lorsque je fais le pari sur un objectif, je raisonne en termes d’investissement et non de dépenses.

Parce que ce que vous investissez à un moment clé vous sera retourné à un autre moment, et parfois en plus grande quantité !

Personnellement en tant qu’entrepreneure, lorsqu’il s’agit de mon propre développement, je préfère investir parce que ça m’engage à agir et à avancer.

Lorsque quelque chose est gratuit, on a tendance à moins voir la valeur de ce qu’on nous offre.

Ceci étant dit, profitez-en, car vous avez du contenu proposé par une pratiquante qui maîtrise à la fois la communication et la formation.

Dernière chose : tout le temps que je passe à rédiger des posts sur les réseaux sociaux et à écrire des articles de blog, c’est beaucoup de temps bénévole pour le développement d’Aikido.

Certes, écrire est quelque chose de fluide pour moi car c’est une gymnastique intellectuelle que j’entretiens. Mais la fluidité n’efface pas le temps de travail.

Lorsque j’ai créé mon blog en 2020, c’était avant tout dans l’objectif de communiquer sur mes réflexions personnelles de la pratique.

Quatre ans plus tard, je travaille avec des clubs et une fédération.

Aujourd’hui, je propose même un kit de communication.

Je fais partie d’une génération d’entrepreneurs qui croit que l’on peut générer des revenus de quelque chose qui nous plaît et où on est compétent.

C’est d’ailleurs ce que font les professionnels de l’Aïkido.

Entreprendre est un choix : celui de la liberté, celui de la précarité, mais aussi celui de pouvoir développer tout type de projet.

Aikido Millennials restera un blog avec des contenus accessibles à tous. Je sais qu’il est aujourd’hui une source d’inspiration pour un certain nombre de jeunes (et pas que).

À côté de cela, je vends mon expertise sur d’autres volets de communication, de conseil et de formation.


Conclusion

Faire vivre un club d’Aïkido ne se limite pas à dispenser des cours techniques, aussi bons soient-ils. Cela suppose un engagement collectif, une gestion associative rigoureuse, une communication claire, et une vision à long terme.

Il ne s’agit pas de professionnaliser tous les aspects d’un club, mais bien de reconnaître que la vitalité d’un dojo dépend de bien plus que la seule présence d’un bon enseignant.

Les clubs qui tiennent dans la durée sont ceux qui ont su faire vivre l’association, impliquer les membres, transmettre une pédagogie, et s’adapter aux évolutions du monde extérieur.

Et cela, ça demande du temps, de l’énergie… et une vraie vision.

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