Dans notre premier chapitre, nous (Yéza Lucas et Stéphane Ethève) avons partagé notre réflexion sur la vision moderne de l’Aïkido, en réponse aux commentaires “traditionnalistes” que nous avons observés sur Facebook. Pratiquants et enseignants d’Aïkido, nous avons défendu l’idée que notre art martial devait évoluer pour rester pertinent en 2024. Figer l’Aïkido dans le passé peut freiner son développement et limiter son attrait pour les jeunes générations. À travers un dialogue, nous avons exploré les thèmes de la transmission, et de l’adaptation de l’Aïkido à notre époque.

Dans ce deuxième chapitre, nous aborderons la question de la communication et pourquoi l’Aïkido manque d’attractivité aujourd’hui auprès du grand public.

Notre réflexion sur l’Aikido s’articule en 4 grandes thématiques (et fera l’objet de 4 articles) : visions plurielles de l’aïkido, enjeux de la communication pour l’aïkido, incarnation de l’esprit “Aiki” dans la pratique et au-delà, et professionnalisation Vs Bénévolat dans l’Aikido. Voici donc le chapitre 2 : Communication, pourquoi l’Aikido n’est pas attractif aujourd’hui.

Bonne lecture.

L’aïkido et le grand public en 2024 : 

 

Pourquoi l’aïkido n’est pas assez attractif auprès des jeunes aujourd’hui ?

 

Yéza Lucas : 

 

Je pense qu’on a tardivement réalisé à quel point la communication pouvait rendre la discipline attractive. On s’est reposé sur une vague médiatique des années 80 pour l’aïkido, puis plus rien. Aujourd’hui, le vent tourne et la Fédération met en place des actions de com’ pour rectifier le tir. Et gardons en tête que l’ensemble des arts martiaux perdent en popularité, et pas seulement l’aïkido ! Il n’y a qu’à faire une recherche depuis 20 ans sur Google Trend (c’est le MMA qui monte en flèche en revanche, et le judo qui maintient la barre) 

 

(les derniers mois correspondent aux JO, donc tendance exceptionnelle à la hausse des  recherches sur Google).

 

Pour être attractif, il faudrait un lien entre l’aïkido et la culture populaire (existant mais faible), et surtout,  être présent en tant que partenaire d’événements ou autres lieux physiques ou virtuels où le sont les jeunes également. En gros, nous devons être une discipline visible ! Combien de fois ai-je dû expliquer ce qu’était l’aïkido à mon entourage. Par ailleurs, il faut miser sur une communication axée sur l’explosivité car les “jeunes” recherchent souvent un entrainement sportif, cardio, et efficace.

 

Stéphane Ethève : 

Il y a beaucoup à dire. Je vais essayer de faire court mais … je ne suis pas certain d’ y arriver.

Aujourd’hui, si l’Aïkido n’attire pas assez les jeunes, c’est en grande partie parce que nous avons pris énormément de retard en termes d’adaptation à ce public. Pendant des décennies, les enseignants ne se sont pas vraiment adressés aux jeunes, avec l’idée bien ancrée que “l’Aïkido, ce n’est pas pour les enfants”. J’ai souvent entendu cette phrase, et je pense que beaucoup d’experts de l’époque ne savaient tout simplement pas comment s’y prendre. En parallèle, des disciplines comme le judo et le karaté ont su s’adapter, allant même jusqu’à intégrer les programmes scolaires, gagnant ainsi en visibilité et popularité auprès des jeunes. En comparaison, l’Aïkido est resté figé, accumulant presque 30 ans de retard dans son approche.

Je pense vraiment que l’Aïkido a tout ce qu’il faut pour plaire aux jeunes, mais à condition d’adapter notre manière de le transmettre. Quand je parle de retard pédagogique, c’est avant tout parce que je constate que les méthodes d’enseignement actuelles ne correspondent plus aux attentes des adolescents d’aujourd’hui. Les jeunes ont évolué, et leurs attentes vis-à-vis du sport également. Selon moi, ce n’est pas tant la discipline elle-même qui est en cause, mais bien la manière dont on la présente et la fait vivre aux nouvelles générations.

Des besoins spécifiques des jeunes

Les jeunes d’aujourd’hui ont des attentes très précises lorsqu’il s’agit de sport. À mon avis, ils ne se contentent plus de suivre un cours sans comprendre pourquoi ils le font. Ils cherchent avant tout un environnement qui leur permet de s’épanouir, de se défouler physiquement, mais aussi de se sentir valorisés et soutenus dans leur progression. D’après Isabelle Queval, les jeunes veulent désormais des pratiques sportives qui ne se limitent pas à la simple performance physique. Ils recherchent un cadre où ils peuvent s’exprimer, se challenger tout en se développant personnellement. C’est un besoin que l’Aïkido peut parfaitement satisfaire si on adapte notre pédagogie.

À mon avis, l’un des besoins fondamentaux des jeunes aujourd’hui est la dépense énergétique. Ils veulent se dépenser, transpirer, sentir qu’ils se dépassent. Je pense que l’Aïkido peut parfois apparaître trop lent, trop statique pour répondre à cette demande. C’est une discipline où les mouvements sont souvent exécutés avec beaucoup de contrôle et de lenteur pour bien comprendre la technique, mais cela peut être perçu comme monotone ou trop répétitif pour des adolescents en quête d’action. Selon moi, il faudrait intégrer des exercices plus dynamiques, des séquences d’échauffement plus intenses, ou encore des mises en situation plus physiques pour répondre à ce besoin de mouvement et de dépense. Je dis souvent qu’un adolescent qui ne transpire pas s’en va chercher la dépense énergétique ailleurs !

L’importance de la reconnaissance et de la valorisation

Je pense aussi qu’un autre aspect essentiel pour les jeunes est la reconnaissance. Ils veulent se sentir valorisés, que leurs efforts soient reconnus. Dans de nombreux sports, des systèmes de grades intermédiaires, de récompenses ou même de compétitions amicales permettent aux pratiquants de mesurer leurs progrès. En Aïkido, la progression est plus discrète, avec des passages de grades moins fréquents et souvent perçus comme plus difficiles à atteindre. Je pense qu’il serait intéressant de créer des jalons plus visibles, des moments de reconnaissance réguliers pour motiver les jeunes à rester investis. Cela peut passer par des démonstrations publiques, des remises de diplômes ou des moments où l’on met en avant leurs progrès, pas seulement au niveau technique, mais aussi dans l’attitude et l’implication.

Une approche plus bienveillante dans la transmission

Ce qui, selon moi, peut aussi jouer un rôle fondamental, c’est la manière dont on transmet les savoirs. Aujourd’hui, les jeunes ne veulent plus seulement recevoir un enseignement descendant, où l’enseignant montre et l’élève reproduit sans poser de questions. Ils veulent être impliqués dans leur apprentissage, comprendre pourquoi ils font telle ou telle technique, et avoir un retour personnalisé. À mon avis, la relation enseignant-élève doit évoluer vers plus de bienveillance et de dialogue. Il ne s’agit plus seulement d’imposer une discipline, mais d’accompagner les jeunes dans leur développement personnel en valorisant leur individualité et en prenant en compte leurs besoins spécifiques.

Un sentiment d’appartenance

Ce qui fonctionne très bien dans des initiatives comme le pôle espoirs à La Réunion par exemple, c’est l’implication des jeunes dans la vie du club et même de la ligue. Je pense que cela montre que les jeunes ont besoin de se sentir partie prenante de quelque chose de plus grand. Ils veulent être impliqués dans la gestion, l’organisation, et même la transmission des valeurs de la discipline. En les intégrant davantage dans la vie du dojo, en leur confiant des responsabilités, comme organiser des événements, accueillir des nouveaux membres ou encore transmettre aux plus jeunes, on leur donne un sentiment d’appartenance qui peut être très motivant. À mon avis, c’est aussi une manière de leur faire comprendre qu’ils sont l’avenir de la discipline.

Un apprentissage rigoureux mais souple

Pour moi, il est évident que l’Aïkido, en tant que discipline martiale, a des exigences techniques importantes. Les jeunes apprécient la rigueur, mais je crois qu’il faut aussi trouver un juste équilibre entre cette rigueur et une certaine souplesse dans l’enseignement. Un apprentissage trop rigide risque de décourager ceux qui n’arrivent pas à suivre le rythme. Je pense qu’il faut davantage individualiser l’approche, en prenant en compte les capacités et les difficultés de chacun, et en proposant des corrections adaptées et bienveillantes. Cela pourrait passer par des ateliers spécifiques, des séances de révision ou même des échanges en binômes pour permettre aux jeunes de progresser à leur rythme, sans pression excessive.

Des valeurs fortes, mais mal exploitées

Je suis convaincu que les valeurs de l’Aïkido sont parfaitement en phase avec ce que recherchent les jeunes aujourd’hui. Respect, non-violence, discipline, entraide : ce sont des concepts qui résonnent particulièrement bien dans un monde où les jeunes sont souvent en quête de repères. Mais pour que ces valeurs les touchent vraiment, je pense qu’il est nécessaire de mieux les mettre en lumière dans notre enseignement. Il ne suffit pas de dire que l’Aïkido est une discipline de respect, encore faut-il le démontrer dans la manière dont on enseigne. Cela passe, selon moi, par une transmission plus bienveillante, où chaque élève est vu comme un individu à part entière et où l’on valorise non seulement la technique, mais aussi l’esprit et l’attitude.

En résumé, je pense que l’Aïkido a pris du retard dans son approche pédagogique, mais il a tout ce qu’il faut pour rattraper ce retard. Il suffit, selon moi, d’adapter notre manière de transmettre, d’être plus à l’écoute des besoins spécifiques des jeunes, et de rendre nos cours plus dynamiques, plus interactifs, tout en valorisant les efforts de chacun. Si l’on parvient à conjuguer les valeurs profondes de l’Aïkido avec une approche plus moderne et plus flexible, je suis convaincu que cette discipline peut de nouveau séduire les jeunes et retrouver une place centrale dans leur vie.

Une communication défaillante

La communication dans le monde de l’Aïkido a longtemps été un point faible, notamment face aux autres arts martiaux et sports de combat qui ont su rapidement adopter des stratégies numériques efficaces. Il est vrai que l’Aïkido a pris du retard, et qu’il a souvent été perçu comme figé dans une approche trop institutionnelle et peu visible sur les plateformes où les jeunes se retrouvent. On voit encore aujourd’hui des contenus qui pour moi sont trop rigides, trop ancrés dans des codes qui ne parlent plus aux jeunes. Les vidéos sont parfois trop longues, sans rythme, et les sites internet des clubs sont souvent mal entretenus ou dépassés en termes de design. On ne capte plus l’attention, et on ne transmet plus efficacement les valeurs de notre discipline

Toutefois, cette tendance est en train de changer, heureusement. De plus en plus de clubs adoptent des modes de communication plus dynamiques, adaptés à l’ère numérique, et renforcent leur présence sur les réseaux sociaux.

Certes, des disciplines comme le judo, le MMA ou le karaté ont su capitaliser sur des champions emblématiques et des événements de compétition pour alimenter des contenus attractifs. Cependant, l’Aïkido a ses propres atouts. De nombreux clubs commencent à mettre en avant la beauté des techniques, la richesse des valeurs de cette pratique et le témoignage de jeunes pratiquants, à travers des formats plus adaptés aux attentes actuelles : vidéos courtes, visuellement percutantes, et témoignages authentiques.

Certes, il reste encore du chemin à parcourir pour que l’Aïkido rattrape son retard, mais la dynamique est clairement positive. Le défi réside désormais dans la capacité à maintenir cet élan, en continuant de renouveler les formats de communication et en mettant davantage en lumière les aspects contemporains et universels de l’Aïkido.

Vers une communication plus adaptée aux jeunes générations 

Pour que l’Aïkido parvienne à attirer un plus grand nombre de jeunes pratiquants, il est indispensable de poursuivre cette modernisation de la communication. Les clubs doivent renforcer leur présence sur les plateformes numériques les plus fréquentées par la jeunesse (TikTok, Instagram, YouTube), avec des contenus diversifiés et adaptés aux attentes des jeunes. Cela inclut des formats vidéo courts, des images fortes et des campagnes de communication qui mettent en valeur les valeurs et les aspects modernes de l’Aïkido, tout en restant fidèles à ses racines.

Collectif de jeunes Aikidokas – budo no Ichimi qui produit des vidéos sur les réseaux sociaux

Ce retard dans la communication, selon moi, s’explique possiblement par une certaine inertie institutionnelle qui a perduré longtemps et un manque d’investissement dans ce domaine. Bien que les choses évoluent aujourd’hui au niveau fédéral grâce à une réelle prise de conscience des enjeux de communication pour l’Aïkido (après des années à avoir ignoré ce problème), beaucoup de sensei de l’ancienne génération et certains dojos ont souvent été trop ancrés dans des pratiques traditionnelles.  Ces pratiques sont certes respectables mais ne correspondent pas aux modes de consommation d’aujourd’hui. Je pense qu’il faut trouver un juste équilibre entre le respect des traditions et l’adaptation à la modernité. En tant qu’art martial riche en valeurs et en enseignements, l’Aïkido a un message fort à transmettre, mais encore faut-il que ce message soit diffusé avec des outils modernes et adaptés.

Une communication qui valorise les jeunes

Selon moi, il est indispensable de donner la parole aux jeunes eux-mêmes. Si nous voulons attirer une nouvelle génération de pratiquants, nous devons montrer des jeunes en action, des jeunes qui expliquent ce qu’ils trouvent dans la pratique de l’Aïkido, et comment cela les aide dans leur vie quotidienne. Les réseaux sociaux sont l’endroit idéal pour partager ce type de contenu, mais encore faut-il que les clubs et les enseignants soient formés à ces outils de communication et aient envie de les utiliser.

Je pense qu’il est aussi important de moderniser notre vocabulaire et nos supports de communication pour que les jeunes se sentent concernés. Cela passe peut-être par la création de contenus en ligne, des vidéos qui montrent comment l’Aïkido peut être un atout dans la gestion du stress, la défense personnelle, ou encore le développement de la concentration et de la confiance en soi, etc … C’est un travail de fond à mener et il faut bien y réfléchir, mais qui est indispensable si nous voulons combler ces 30 ans de retard.

 

L’exemple du pôle espoir de La Réunion

L’exemple du pôle espoirs de La Réunion est une parfaite illustration de ce que peut être une approche moderne et adaptée aux attentes des jeunes en Aïkido. Là-bas, les jeunes sont pleinement engagés parce que l’on a su répondre à leurs besoins spécifiques. Ils trouvent dans la pratique de l’Aïkido une dépense énergétique intense, avec des séances dynamiques qui leur permettent de se défouler physiquement tout en perfectionnant leur technique. Mais surtout, on leur offre un environnement de transmission basé sur la reconnaissance et la bienveillance.

Les jeunes du pôle espoir de La Réunion ne se contentent pas de suivre des cours ; ils sont aussi impliqués dans la vie du club, et même de la ligue. Ils participent à l’organisation d’événements, prennent des responsabilités, et deviennent acteurs de la discipline. Cela leur permet de se sentir valorisés, de comprendre qu’ils sont l’avenir de l’Aïkido. Selon moi, c’est un aspect fondamental : faire en sorte que ces jeunes se sentent importants dans le développement de la discipline. On ne les considère pas seulement comme des élèves, mais comme des futurs ambassadeurs de l’Aïkido.

Ce qui fait la force de ce pôle espoir, c’est aussi la manière dont on transmet les valeurs de l’Aïkido. On ne se contente pas d’enseigner la technique de manière rigide. Au contraire, il y a une véritable souplesse dans la pédagogie, avec des corrections personnalisées et une approche bienveillante, des projets vivants en dehors du dojo, où chaque jeune est accompagné dans son propre parcours, à son rythme. Cette reconnaissance de leur personne, combinée à un cadre exigeant mais juste, permet aux jeunes de s’épanouir pleinement.

Je pense que l’Aïkido a beaucoup à apprendre de ce type d’initiatives. Cela montre bien que les jeunes s’intéressent à cette discipline lorsqu’on leur propose un cadre adapté à leurs besoins : une dépense physique importante, une transmission bienveillante, une reconnaissance de leurs efforts, et une implication active dans la vie du club. À La Réunion, ces jeunes ne sont pas seulement des pratiquants d’Aïkido ; ils sont véritablement les porteurs de l’avenir de cette discipline, parce qu’on leur a donné les moyens de se sentir investis et responsables.

 

L’absence de compétition est-il un inconvénient pour attirer le grand public sur les tatamis ?

Pole Espor d’Annecy

 

Yéza : 

 

Je ne pense pas que tout le monde recherche la compétition. Au contraire, l’absence de compétition peut être un argument séducteur ! On a tout intérêt à communiquer sur les valeurs de l’aïkido avec une communication efficace et des témoignages de pratiquants ! 

 

L’esprit de compétition peut certes apporter une forme de reconnaissance mais peut être source de stress et tensions. La recherche de compétition n’est pas fait pour tous les tempéraments et tous les âges, contrairement à l’aïkido, qui peut être pratiqué à tout âge, en adaptant la pratique à sa condition physique.

 

Personnellement, je déteste la compétition car je ne cherche pas à me mesurer aux autres ! En revanche, passer des grades m’a permis de renforcer ma confiance en moi, et ça, c’est une force que je peux exploiter dans tous les domaines de ma vie ! 

 

Stéphane : 

L’absence de compétition en Aïkido peut être perçue comme un frein pour attirer le grand public, mais je pense qu’il est important de nuancer cette idée. En effet, tous les jeunes ne recherchent pas nécessairement des activités compétitives. Selon moi, beaucoup d’entre eux privilégient des sports qui favorisent leur bien-être et leur épanouissement personnel, et l’Aïkido, avec ses principes de respect et d’harmonie, a beaucoup à offrir à cette génération, à condition de savoir le présenter de manière engageante.

Je crois que les valeurs éducatives de l’Aïkido sont très riches. Elles englobent non seulement le respect de soi et des autres, mais aussi des compétences essentielles comme la maîtrise de soi, la gestion des émotions et le développement de l’empathie. Ces aspects, je pense, sont cruciaux pour les jeunes, car ils les aident à mieux gérer le stress et à acquérir des compétences relationnelles importantes. En intégrant des activités collaboratives et des défis en groupe, l’Aïkido peut attirer les jeunes, même sans la structure d’une compétition.

On dit souvent que les jeunes abandonnent l’Aïkido pour se concentrer sur leurs études. Cependant, je trouve intéressant de noter qu’ils continuent à pratiquer d’autres sports tels que la natation, le judo, le karaté, le MMA, l’équitation, le tennis, les échecs ou encore la danse. À mon sens, cela démontre que le problème n’est pas tant lié aux études qu’à la manière dont l’Aïkido est perçu et promu. Il semble, à mon avis, que la discipline n’ait pas su se montrer aussi accessible ou attrayante qu’elle l’est réellement.

Autre fait: une étude menée par le ministère des Sports en France souligne que près de 46 % des jeunes pratiquants privilégient des activités non compétitives axées sur le plaisir, la détente et le bien-être plutôt que sur la compétition. Pour moi, cela témoigne d’un changement dans la manière dont les jeunes envisagent le sport : ils cherchent avant tout des expériences positives et enrichissantes. C’est ce que nous avons tenté de faire en mettant en place le pôle espoir à La Réunion.

Le sociologue Jean-Pierre de Bresson a mis en lumière cette évolution. Selon lui, les pratiques sportives orientées vers le loisir et la convivialité prennent de plus en plus de place. À mon avis, les jeunes d’aujourd’hui sont attirés par des activités qui leur permettent de se sentir bien, de se connecter avec les autres et de s’épanouir en dehors d’une logique de compétition.

Ainsi, bien que l’absence de compétition puisse sembler un obstacle, je crois qu’elle représente également une opportunité d’attirer une population jeune en quête de pratiques sportives enrichissantes. L’Aïkido, avec ses valeurs éducatives et sa capacité à répondre aux besoins des jeunes générations, peut offrir une expérience positive sur les tatamis. Je pense donc qu’il est crucial que cette discipline sache se promouvoir de manière plus efficace, en mettant en avant ses atouts et en répondant aux attentes des jeunes d’aujourd’hui.

 

Comment populariser la discipline auprès du grand public ?

image générée par Dall-E 3

Yéza : 

 

J’ai déjà parlé de l’intérêt de valoriser l’aïkido dans la pop culture et je persiste ! Pour rendre l’aïkido attractif, il faut faciliter l’identification avec la culture populaire et jouer sur l’imaginaire. On peut également mettre en avant des aspects de la discipline qui répondent aux besoins du grand public : 

 

  • Self défense, avec les clés articulaires
  • Confiance en soi, pour mieux vivre son quotidien
  • Obtention d’une ceinture noire, même sans compétition
  • Préservation de l’intégrité physique (efficacité sans être amoché)
  • Préservation du corps, pour pratiquer toute une vie
  • Etc

 

Les arguments ne manquent pas, à nous de les exploiter ! 

 

Personnellement, mon choix de l’aïkido s’est fait sur des considérations esthétiques (c’est beau, ça vole) et un soucis d’efficacité (les clés articulaires)

 

Stéphane : 

Je n’ai pas de réponse précise ou définie sur la manière de populariser l’Aïkido auprès du grand public, mais je pense qu’il est essentiel de montrer cette discipline telle qu’on la pratique réellement sur le tatami. À mon avis, les démonstrations et les vidéos spectaculaires, bien qu’utiles en termes de communication, ne sont pas idéales. Elles peuvent souvent être perçues comme des chorégraphies bien répétées, ce qui n’est pas tout à fait faux, ou comme des performances inaccessibles aux capacités physiques du commun des mortels. Cela peut créer un fossé entre ce qu’est réellement l’Aïkido et ce que les gens en imaginent.

Je pense que nous devons davantage insister sur les valeurs éducatives de l’Aïkido. C’est vraiment sur ce terrain que je crois que nous devons mener la bataille pour sa popularisation. Les valeurs de respect, de maîtrise de soi et d’harmonie sont, à mon avis, les points forts de l’Aïkido et ce qui peut réellement séduire le grand public. N’ayons pas honte de montrer l’Aïkido pour ce qu’il est : un véritable art de vivre, plus qu’un simple sport.

Je crois fermement que l’école est le lieu idéal pour populariser l’Aïkido. La discipline répond parfaitement aux attentes de l’institution éducative en matière de développement personnel et social. Cependant, je constate que l’institution ne la connaît pas vraiment et fait souvent preuve de réticences face à ce qu’elle ne maîtrise pas. Cela rend les choses difficiles. Mais pour moi, l’école est le cadre où nous pourrions vraiment ancrer l’Aïkido, mais il reste encore beaucoup à faire avant qu’elle n’intègre complètement le champ des APSA (Activités Physiques, Sportives et Artistiques) dans les programmes d’Éducation Physique et Sportive.

En somme, je pense qu’en mettant l’accent sur la pratique authentique et les valeurs éducatives, tout en ciblant les établissements scolaires, nous pourrions grandement contribuer à populariser l’Aïkido et à attirer un public plus large.

Par ailleurs, je pense qu’il est important de souligner que mettre l’accent sur l’aspect self-défense n’est peut-être pas la meilleure approche pour rendre l’Aïkido plus populaire. Nous n’offrons pas un kit de défense personnelle en Aïkido ; ce que nous avons à offrir, ce sont des valeurs. Pour moi, l’Aïkido n’a absolument rien à avoir avec la self-défense, même si cela ne signifie pas qu’elle n’est pas efficace dans ce domaine. Cependant, la self-défense n’est pour moi pas du tout son terrain de jeu.

L’Aïkido se concentre avant tout sur le développement personnel, la maîtrise de soi et l’harmonie avec les autres, ce qui, à mon avis, est beaucoup plus en phase avec ce que nous pouvons offrir au grand public. En mettant l’accent sur ces aspects, plutôt que sur l’idée de se défendre, nous pourrions attirer un public qui cherche davantage à s’épanouir et à apprendre des valeurs bénéfiques pour leur vie quotidienne. C’est sur ce terrain que je pense qu’il serait plus judicieux de construire notre message.

 

L’aïkido et les valeurs traditionalistes : 

 

Qui est légitime pour parler de l’aïkido ?

Pole Espoir d’Annecy

Yéza : 

 

Tout le monde ! Car tout le monde a sa propre expérience du tatami. Parler d’Aïkido, ce n’est pas uniquement s’exprimer sur la technique. Parler d’Aïkido, c’est parler de son ressenti, de ses peurs, de ses appréhensions mais également parler de ce qu’on aime ! 

 

Parler d’Aïkido, c’est également apporter son regard sur la communication, sur la pédagogie, et sur l’ensemble de la pratique ! A partir du moment où on décide d’exprimer un point de vue personnel, personne ne peut nous empêcher de prendre la parole. 

 

C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours fait avec Aikido Millennials, que j’ai créé à partir de ma vision personnelle de l’aïkido. Le problème aujourd’hui, c’est que certains pensent encore que j’affirme des vérités quand je persiste à dire que ce ne sont que mes opinions. 

 

Stéphane : 

 

Pour moi, la question de qui est légitime pour parler d’Aïkido est à la fois simple et complexe. En fait, je dirais que tout le monde et personne peut en parler. C’est un peu surprenant, mais voici ce que j’en pense.

D’une part, il y a ceux qui sont légitimes

Je pense d’abord aux techniciens haut gradés, comme ceux qui ont atteint le 5ème DAN et plus. Ils ont l’expérience et la connaissance, et leur avis est légitime car il est représentatif d’une certaine expertise. Ils incarnent également une éthique et des valeurs qui sont essentielles à la discipline. Ils sont, en quelque sorte, les premiers représentants de l’Aïkido.

Ensuite, il y a le sensei. C’est lui qui transmet la discipline, et de fait, il est légitime aux yeux de ses élèves. Il peut argumenter tant sur le plan technique que pédagogique, ce qui lui confère une légitimité indéniable.

Je crois aussi que le pratiquant débutant a une voix qui mérite d’être entendue. Même s’il manque d’expertise et de connaissance approfondie, il peut apporter un témoignage précieux sur ses ressentis, sa progression et sa représentation de la discipline. 

De même, le néophyte, qui a vu l’Aïkido à la télévision ou assisté à une belle démonstration à Bercy, a aussi son point de vue à partager. Sa perception peut être différente, mais elle est tout aussi valable, car elle est basée sur ce qu’il a vu et compris.

Enfin, il y a l’administratif, dont le point de vue peut être plus politique et donc différent. 

Tous ces individus sont légitimes, mais le vrai problème ne réside pas tant dans la légitimité que dans l’acceptation de l’avis de l’autre. Je pense qu’il est regrettable que souvent, les gradés se croient les seuls légitimes et refusent d’entendre des arguments qui pourraient remettre en question leur approche ou leur conception de l’Aïkido. À mon avis, les gradés devraient écouter davantage les moins gradés, tout comme les techniciens devraient prêter attention aux administratifs et vice versa.

Cependant, il est essentiel de garder à l’esprit qu’aucun de nous ne détient la vérité absolue. Chacun a sa propre vérité du moment, façonnée par ses expériences et sa compréhension. Ce n’est pas parce qu’on est gradé qu’on a nécessairement raison. Un idiot, même 7ème DAN, reste un idiot si sa vision est étroite. Cela souligne l’importance d’une approche ouverte et respectueuse des diverses perspectives qui existent dans cette discipline.

Enfin, je pense qu’il y a un point crucial à souligner : personne n’est véritablement légitime pour parler d’Aïkido, si ce n’est le fondateur, Morihei Ueshiba. C’est lui qui a conçu cette discipline et qui a véritablement compris ce qu’il voulait mettre en place. Son approche, ses intentions et sa vision de l’Aïkido étaient uniques, et malheureusement, il est décédé. Depuis sa disparition, tous les Aïkidokas du monde ont tenté d’interpréter et de transmettre son enseignement, mais je pense que personne n’a jamais pu avoir son point de vue originel (même si certains le revendiquent). Chacun d’entre nous interprète à sa manière, ce qui signifie que nous n’avons qu’une part de la vérité.

En résumé, je crois qu’il est essentiel de garder à l’esprit que notre compréhension de l’Aïkido est toujours limitée par notre propre expérience et notre contexte. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas en parler, mais cela souligne l’importance d’une approche ouverte et respectueuse des diverses perspectives qui existent dans cette discipline.

 

Les valeurs de l’aïkido sont-elles compatibles avec la communication grand public ?

image générée par Dall-E 3

 

Yéza : 

 

Tout à fait ! Aujourd’hui, le marketing rebute encore un peu le milieu associatif, et notamment une  partie des aikidokas. Mais nous sommes au XXIème siècle, à l’ère de l’intelligence artificielle, et il est temps de prendre la marche d’une communication moderne ! 

 

La tradition et le respect de l’étiquette n’empêchent pas de communiquer pour ouvrir l’aïkido à un plus grand nombre. Certains ont encore la nostalgie d’un âge d’or où les tatamis étaient remplis, alors communiquons ! 

 

A titre d’exemple, The online dojo Aikido, plateforme promouvant les arts martiaux, filme des plans 3D de l’Aikikai et des grands sensei dans un objectif de ressentir l’essence du dojo depuis son ordinateur  ! 

 

Stéphane : 

Je pense que les valeurs de l’Aïkido sont tout à fait compatibles avec la communication grand public, à condition de bien choisir les outils et le message que l’on veut transmettre. Aujourd’hui, il existe une multitude d’outils de communication à notre disposition, allant des réseaux sociaux aux plateformes vidéo, en passant par des applications et des blogs. Chacun peut les utiliser selon ses besoins et ses conceptions pour atteindre le grand public.

Pour moi, il est essentiel d’adapter notre communication aux différents publics. Les jeunes générations, par exemple, sont souvent attirées par des contenus visuels et engageants. Même si les valeurs de l’Aïkido peuvent sembler traditionalistes, je crois qu’il est crucial de ne pas les ignorer et de les intégrer dans notre communication. Si on me demande si l’intelligence artificielle est un outil acceptable pour cela, je dirais OUI, bien sûr ! L’IA ne doit pas se substituer à l’humain, mais si elle peut aider à gagner du temps dans nos productions et à mieux cibler nos messages, alors pourquoi ne pas l’utiliser ? Après tout, rien ne l’interdit, du moins je crois.

Le véritable problème ne réside pas dans l’outil de communication que l’on choisit, mais plutôt dans le message que l’on veut faire passer. Chaque club, chaque enseignant peut exprimer sa vision, mais je crois sincèrement qu’il est essentiel d’insister sur les valeurs fondamentales de l’Aïkido, comme le respect, l’harmonie, et le développement personnel. Certaines personnes pourraient arguer que ces valeurs ne s’accordent pas avec les moyens de communication modernes, mais je pense au contraire qu’elles doivent en être le fondement. Ce sont ces valeurs qui donnent sens et profondeur à notre pratique et qui peuvent vraiment résonner auprès du grand public.

Je pense aussi qu’il est important de raconter des histoires autour de l’Aïkido. Les témoignages d’élèves sur leurs parcours, les expériences vécues sur le tatami, ou encore des anecdotes qui illustrent l’esprit de l’Aïkido peuvent créer un lien émotionnel fort avec le public. Cela permettrait de mettre en lumière non seulement l’aspect technique, mais aussi l’impact positif de la pratique sur la vie quotidienne des pratiquants.

En fin de compte, je suis convaincu que, si nous savons présenter ces valeurs de manière accessible et engageante, nous pouvons véritablement toucher les gens et leur donner envie de découvrir l’Aïkido. C’est, à mon avis, un enjeu majeur pour sa popularisation et son intégration dans le paysage sportif et culturel contemporain. L’Aïkido a tant à offrir, et je pense qu’il est temps de le montrer sous un jour nouveau, tout en restant fidèle à ses principes fondamentaux

 

En termes de communication, que peuvent attendre les clubs de la fédération, de leur ligue, et quels sont les investissements propres qu’il peut réaliser pour leur propre développement ?

image générée par Dall-E 3

Yéza :

Je n’ai pas une grande expérience dans la gestion de club, mais je me suis déjà engagée au bureau des clubs dans lesquelles j’ai été inscrite. Si les clubs associatifs ne sont pas des entreprises, elles ont tout de même un budget et peuvent demander des subventions de plusieurs natures pour développer leurs projets d’aïkido. 

 

En premier lieu, les cotisations des adhérents sont une ressource financière.

Sur le plan fédéral, certes, les clubs payent une cotisation à la fédération, mais cela ne leur donne pas le droit à toutes les prises en charge de la part de la fédération, sinon cette dernière serait endettée. En revanche, un club peut demander des subventions auprès de la municipalité, peut bénéficier de subventions des fonds européens, et de financement, via le projet sportif fédéral.

La FFAAA à d’ailleurs, rédigé un article synthétisant l’ensemble des aides auxquelles les clubs avaient le droit. Par conséquent, chaque club décide en pleine conscience de faire des choix sur la nature de ses investissements : certains choisissent d’investir massivement dans l’invitation de technicien pour faire bénéficier leurs élèves d’une autre pratique. Certains investissent dans des outils de communication pour attirer un public jeune sur les tatamis, et d’autres investissent dans d’autres domaines. 

En résumé, un club, même avec un petit budget peut investir dans son développement, en se faisant aider pour cela.

 

Stéphane : 

En matière de communication, les clubs peuvent attendre plusieurs choses de la part de la fédération ou de leur ligue. Tout d’abord, je pense que la fédération peut offrir des supports de communication standardisés, comme des visuels, des flyers ou des vidéos promotionnelles, qui faciliterait la tâche des clubs pour attirer de nouveaux adhérents. Peut-être que la mise à disposition de conseils stratégiques sur la communication (digitale ou classique), l’utilisation des réseaux sociaux, ou l’organisation d’événements locaux pourraient être bénéfique. 

Quant à la ligue, de son côté, peut-être qu’elle pourrait jouer un rôle d’accompagnement en facilitant des  formations en communication ou en aidant à la mise en place d’initiatives communes à l’échelle régionale.

Cela dit, il est crucial de ne pas attendre une prise en charge à 100 %. Je dirais même : “Aide-toi et le ciel t’aidera”. En effet, je crois qu’un club doit être proactif et investir dans sa propre communication. Qu’un club investisse des milliers d’euros dans la communication ne me choque absolument pas. En réalité, je dirais que c’est une nécessité ! Aujourd’hui, la visibilité et l’attraction de nouveaux membres passent par des stratégies bien pensées et des ressources dédiées. Pourtant, en Aïkido, on a souvent cette attente que tout soit gratuit, et on voudrait que la fédération fournisse sur un plateau ce que nous ne savons pas ou ne voulons pas faire nous-mêmes. Ce n’est tout simplement pas réaliste.

Les clubs, tout comme les associations, peuvent tout à fait inclure une ligne budgétaire dédiée à la communication. Après tout, ils ont droit à des subventions et ils peuvent également organiser des actions concrètes pour générer des fonds, comme la vente de tee-shirts ou de goodies. Certes, cela demande un investissement initial, mais c’est essentiel pour assurer leur propre développement à long terme.

De la même manière, la fédération, en tant qu’association, peut elle aussi vendre des produits dérivés ou des kits de communication pour accroître ses ressources. Après tout, elle vend déjà des stages et des formations et ça ne choque personne.

Pour assurer véritablement le développement de l’Aïkido, je pense que la communication ne peut plus reposer uniquement sur la fédération. Bien sûr, la fédération peut offrir des outils, des ressources et un soutien institutionnel, mais les clubs eux-mêmes doivent s’investir activement et prendre des initiatives concrètes pour leur propre croissance. Cet engagement ne se fait pas sans effort. Les clubs doivent s’approprier les outils de communication modernes, et surtout comprendre leur potentiel. Cela signifie développer une stratégie de communication réfléchie, qui ne se limite pas à une simple présence en ligne.

Je suis convaincu que pour être efficace, un club doit aller au-delà des publications sporadiques. Il faut créer des messages impactants, pertinents pour les membres potentiels, qu’ils soient jeunes, adultes, ou familles. Cela demande de produire des contenus engageants, que ce soit sous forme de publications sur les réseaux sociaux, de vidéos, ou de newsletters ciblées. Mais il ne s’agit pas que de contenu digital, les supports plus traditionnels comme des flyers, affiches ou des brochures bien conçues ont encore leur importance, surtout pour toucher des publics qui ne sont pas forcément connectés.

Je comprends bien que pour de nombreuses petites structures, comme certains petits clubs d’Aïkido, cela peut sembler une tâche immense. Beaucoup n’ont ni les compétences ni les ressources nécessaires pour mettre en place une communication efficace. C’est là que l’intelligence artificielle (IA) peut être un allié précieux. Aujourd’hui, l’IA permet de faciliter la création de contenu, de générer des visuels attractifs, et même d’automatiser certaines tâches de gestion de communication. L’IA peut suggérer des modèles de flyers, analyser l’impact d’une campagne, ou encore optimiser des posts sur les réseaux sociaux pour toucher une audience plus large.

Cependant, je tiens à le rappeler, l’IA reste un outil, et comme tout outil, il nécessite un apprentissage. Apprendre à s’en servir correctement est primordial pour en tirer le meilleur parti. Ce n’est pas un remède miracle, mais elle peut être un levier efficace pour gagner du temps et améliorer la visibilité d’un club. Selon moi, les clubs ne doivent pas hésiter à investir dans ces solutions. Investir dans la communication est une nécessité ! 

 

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Suite, au prochain épisode…

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