La professionnalisation de l’aïkido est un parcours passionnant, mais semé d’embûches. Entre la recherche d’un modèle économique viable, la nécessité de se démarquer dans un environnement concurrentiel, et l’importance croissante d’une présence en ligne, nombreux sont les défis à relever pour un pratiquant souhaitant transformer sa passion en métier. Trouver sa voie dans ce monde exige non seulement une expertise technique, mais aussi une réelle réflexion entrepreneuriale. Il ne s’agit plus simplement d’enseigner un art martial, mais de penser comme un entrepreneur, en faisant face aux impératifs de visibilité, de communication et de développement d’une véritable stratégie pour pérenniser votre activité. Dans cet article, nous explorerons ensemble ces enjeux pour vous aider à tracer votre propre chemin vers la réussite.
.
Aikido : comment se faire une place dans la rude concurrence des stages
En Aïkido, la concurrence est rude en matière des stages.
.
Il faut réussir à se faire une place entre :
.
Les stages validants Les stages donnés par les entités fédérales, régionales et départementales Les stages donnés par les “grands senseis” (Shihan).
Il suffit de se rendre sur le site web Stage-Aikido.fr pour prendre conscience du nombre de stages proposés durant les week-ends.
.
Lorsqu’on est enseignant et que l’on veut proposer un stage (en dehors du cadre mentionné plus haut), il peut être intéressant de se démarquer (l’entrepreneure en moi reprend la main sur cette publication).
.
Voici quelques manières de sortir du lot :
.
Proposer des stages thématiques (Prépa grade, Ukemi, démonstrations) Proposer des co-animations avec un autre enseignant, dans le cadre d’une invitation ou d’un interclub (stage d’aikido inter-disciplinaire ou inter-fédération) Proposer des stages hybrides, mixant pratique et moments de réflexions (comme on a pu le voir à l’occasion de l‘Université d’été de la FFAAA…ou des stages se rapprochant de la formation) Proposer des stages greffés à des événements, comme c’est le cas du Festival Japonais de Pantin ou de Brétigny sur Orge.
Enfin, il est important de surveiller le calendrier national des stages pour prendre en considération les dates de vacances scolaires, ou encore, le nombre de stages proposés le même jour que vous.
.
L’ensemble de ces paramètres peut favoriser le succès d’un stage.
Pour faire le parallèle avec l’entrepreneuriat, il est important de comprendre que le succès d’un stage n’est jamais garanti même si les conditions sont réunies pour.
.
Pour autant, proposer des stages régulièrement permet à l’enseignant d’asseoir son expertise auprès de ses élèves et de l’ensemble des pratiquants grâce aux approfondissements proposés.
.
Proposer des stages régulièrement permet d’être visible grâce à une communication elle aussi régulière. Dans ce contexte, on pourrait imaginer qu’une restitution puisse être réalisée et communiquée sur les réseaux sociaux pour attiser la curiosité des aikidokas.
.
Pour conclure, il est important de rappeler l’importance de laisser son ego hors du tatami car ce n’est pas le nombre de participants qui fait la qualité de la prestation. Il faut également garder en tête que la rentabilité d’un stage ne sera pas toujours assurée, et que par conséquent, la motivation première pour la tenue d’un stage ne peut pas être seulement financière. Le professionnel de l’Aikido peut en effet diversifier son modèle économique, ce qui lui permet de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier mais également de se renouveler !
.
Les professionnels de l’Aikido devraient-ils être sur LinkedIn ?
.
Linkedin est d’abord un réseau social professionnel. Son objectif est de développer son réseau en direct, grâce à des échanges via la messagerie instantanée, mais également de développer sa visibilité grâce à des interactions sur des contenus de qualité.
.
C’est là qu’être présent sur Linkedin devient intéressant en tant qu’aikidoka :
.
En étant présent sur Linkedin, les aikidokas pourraient partager des retours d’expérience sur les bénéfices que leur apporte l’aikido dans leur quotidien personnel et professionnel.
En étant présent sur Linkedin, les aikidokas professionnels pourraient développer l’aikido en entreprise.
En étant présent sur LinkedIn, les aikidokas en recherche d’emploi pourraient ajouter une corde à leur arc sur leur CV.
En étant présent sur LinkedIn, les aikidokas blogueurs pourraient produire des contenus grand public sur l’aikido pour le faire connaître auprès de leur réseau professionnel..
Dans ce contexte, j’ai décidé de partager des contenus vulgarisés sur l’aikido auprès de mes abonnés, afin de leur faire connaître cet art martial, et leur donner envie de tenter l’expérience sur les tatamis.
.
Et vous, êtes-vous présent sur LinkedIn ?Contribuez-vous à faire connaître l’aikido sur ce réseau social ?.
PS : vous pouvez m’ajouter sur LinkedIn en tapant “Yéza Lucas”
.
7 principes de l’entrepreneuriat dont pourraient s’inspirer les professionnels de l’Aikido.
J’ai commencé l’entrepreneuriat en même temps que l’Aikido en 2017.
.
Je réalise souvent des parallèles entre les deux disciplines même si elles ne sont pas comparables.
.
Toutefois l’une peut se nourrir de l’autre et inversement.
.
Aujourd’hui, je vous partage 7 enseignements que l’entrepreneuriat pourrait apporter aux professionnels de l’Aikido.
.
Dans un marché, il y a de la place pour tout le monde à condition de savoir se démarquer.
Ce n’est pas parce qu’un modèle économique n’a jamais été testé qu’il ne faut pas essayer de le créer.
Pour perdurer, il faut savoir se renouveler.
La seule personne dont vous devriez attendre la validation, c’est de vous-même.
Pour qu’un message soit marqué dans les esprits, il faut au moins communiquer dessus 7 fois.
Échanger avec sa communauté permet de mieux comprendre ses besoins et de lui proposer une offre adaptée.
Pour plus d’efficacité dans la gestion quotidienne, il est important de savoir déléguer.
À bon entendeur,
.
Club professionnel versus club de loisir : un faux débat.
Récemment, j’ai entendu à plusieurs reprises, qu’on opposait des clubs dits “professionnels” à des clubs de loisirs.
.
Je comprends la distinction qui peut être faite.
.
L’un serait plus focalisé sur la préparation aux grades alors que l’autre serait plus porté sur le plaisir de la pratique.
.
Pour moi, il ne devrait pas y avoir de distinction car un club devrait pouvoir faire les deux, même si les adhérents ont des aspirations différentes.
.
Ce qui compte c’est que le « contrat » tacite entre l’enseignant et l’élève soit clair. Un élève qui décide de pratiquer une fois par semaine pour le plaisir est libre de le faire. Un élève qui souhaite passer un grade doit en parler avec son enseignant pour voir quel accord ils peuvent trouver quant à cet objectif.
.
Aujourd’hui, nous avons de la documentation qui nous permet de savoir quels sont les délais pour passer des grades, et quelle est la fréquence de pratique nécessaire par rapport à ces délais.
.
Le devoir de l’enseignant et du club, est d’informer les élèves sur l’existence des passages de grade (kyu et dan), des diplômes d’enseignants (BF, CQP), des formations proposées par la fédération ou les ligues, et les conditions pour y accéder.
.
Bien sûr, un enseignant peut dissuader un élève, si le niveau n’est pas à la hauteur des exigences demandées. Inversement, un élève n’est pas obligé de suivre les ambitions de son enseignant pour lui.
.
Mais le plus important reste le devoir d’information pour que chacun puisse choisir en pleine connaissance de cause.
.
Pour ma part, j’ai eu la chance d’être bien accompagnée tout au long de ma pratique et d’avoir pu bénéficier d’un suivi régulier.
.
Mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde.
.
Pour revenir au sujet des clubs professionnels versus clubs de loisirs, je conclurai en disant que le débat n’est pas celui de l’opposition, mais celui du devoir d’information.
.
Conclusion
.
Penser comme un entrepreneur est essentiel : cela signifie adopter une vision stratégique, savoir se différencier, et construire une marque personnelle forte. Que vous choisissiez de vous concentrer sur un enseignement traditionnel, de diversifier votre offre avec des stages spécialisés, ou de créer une structure plus moderne, la clé est de trouver l’équilibre entre votre passion pour l’aïkido et la réalité économique.
.
Mon observation m’a montré que la professionnalisation demande une approche structurée et proactive. Cela implique de ne pas craindre de sortir des sentiers battus, de saisir les opportunités de communication et de penser à long terme. En trouvant votre propre modèle économique et en vous affirmant dans ce rôle, vous pourrez non seulement vivre de l’aïkido, mais aussi contribuer à son rayonnement avec force et authenticité.
.
