L’Aïkido ne bénéficie pas d’une grande publicité médiatique. C’est un fait. Dans ce contexte, il est essentiel de communiquer une image attrayante de la discipline pour la faire connaître auprès du grand public.
Or, aujourd’hui encore, la communication de l’Aïkido renvoie à une réalité figée.
Des évolutions émanent mais pour que l’Aikido puisse véhiculer une nouvelle image, il est essentiel d’identifier les freins à sa communication. Dans cet article, j’actualise ma réflexion sur la communication autour de l’aikido, entre freins historiques et nouveau départ.
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1/ Les 5 freins au développement d’une communication plus dynamique pour l’Aïkido.
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Sans passer par quatre chemins, voici les 5 freins qui court-circuitent la communication de l’Aikido :
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– Le geste parfait, dont on ne cesse de faire la promotion.
Une perfection qui se matérialise à travers des photographies et des captations vidéos passées au crible avant publication.
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Pourtant, l’Aïkido pratiqué n’a rien de parfait : les pratiquants font des erreurs techniques, et les enseignants également. Par conséquent, publier des contenus visuels imparfaits montrant des postures imparfaites (du moins chez les pratiquants) pourrait rendre la discipline plus accessible à un public qui ne la connaît pas encore.
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A quand un bêtisier de l’Aikido pour faire de l’autodérision sur nos imperfections ?
A quand des contenus décalés pour rendre l’Aïkido plus attractif ?
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La réflexion est ouverte !
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– Le mot figé, qui emprisonne l’Aïkido dans une réalité obsolète.
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Le fondateur n’a certes pas dit que l’Aïkido était un sport, mais en 2024, l’Aïkido est une pratique sportive comme beaucoup d’arts martiaux. L’Aïkido n’est pas une danse, mais il possède une dimension esthétique indéniable. Lorsque je parle d’Aikido sur mon blog, et que je partage ma vision de la discipline, certains crient au blasphème. Et si nous posions le mot imparfait ? Gardons en tête que la meilleure manière de libérer l’Aïkido et de le rendre plus accessible, est d’en parler avec nos propres mots !
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– Les mêmes têtes d’affiche et public représentés.
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La réalité évolue, certes, mais ce sont très souvent les mêmes techniciens qui font les têtes d’affiche. Or, il est important que les pratiquants ou néophytes se sentent représentés à travers un(e) technicien(ne). De même, les quinquagénaires blancs de sexe masculins sont encore majoritaires sur les tatamis. La recette est pourtant simple : pour attirer des jeunes, il faut mettre en avant des jeunes, pour attirer des femmes, il faut mettre en avant des femmes, et pour attirer des personnes issus de milieux populaires, il faut montrer une diversité ethnique et sociale.
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– Les mêmes formats de stage proposés.
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Il s’agit du format classique d’une demi-journée comprenant une heure d’arme et deux heures d’Aïkido à main nue, pour 20 euros (je caricature à peine). Et si nous proposions des formats originaux ? Des formats plus courts ? Des formats mêlant pratique, réflexions et exercices en petits groupes ? C’est ce qui a déjà été amorcé au niveau fédéral avec l’Université d’été de la FFAAA.
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– La peur d’innover et de se faire juger.
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Pour innover, il faut oser. Oser dire ce qui ne va pas. Oser proposer quelque chose sans garantie de. succès. En somme, oser s’exposer pour faire évoluer la discipline. Or, le poids de la hiérarchie ou tout simplement la peur de la critique étouffe souvent les initiatives des pratiquants.
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Voici donc 5 freins au développement d’une communication plus dynamique pour l’Aïkido.
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Pour rendre l’Aïkido plus attractif, il faut le faire vivre avec son temps !
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2/ Quatre initiatives pour une communication renouvelée de l’Aikido
Heureusement, c’est ce chemin qu’emprunte la nouvelle communication de l’Aïkido en 2024 :
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– En faisant le choix d’une communication commune entre les fédérations, avec l’émergence de l’entité France Aïkido qui regroupe des contenus de la FFAAA et FFAB.
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– En faisant le choix d’une communication valorisant l’ensemble des disciplines associées à l’Aikido, notamment à l’occasion du Kagami Biraki de la FFAAA, qui a fait la promotion du Wanomichi, du Takemusu Aikido, du Kinomichi et de l’Aikibudo. Pour cette édition 2024, les femmes étaient d’ailleurs à l’honneur dans les démonstrations !
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– En faisant le choix d’une communication à destination des nouvelles générations, via des contenus originaux pour la discipline : on pense à la vidéo fédérale de la FFAB tournée par Greg Habert, mettant en avant des jeunes pratiquants hors dojo devant la Tour Eiffel.
On pense également aux vidéos au format court des jeunes du collectif Budo no Ichimi très populaires sur Instagram.
On pense également aux vidéos décalées des combats de sabre laser dans le cours d’armes d’Aïkido Pantin.
Enfin, en 2024, l’intelligence artificielle est également disponible pour proposer des contenus visuels mixant l’Aïkido avec l’imaginaire du manga et de la popculture (et que j’ai pu tester et diffuser).
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– En posant un regard neuf sur la discipline. Il est toujours intéressant d’échanger avec des débutants ou des non-pratiquants pour prendre du recul sur l’Aïkido. J’ai eu le plaisir d’échanger avec Laure, jeune photographe et non pratiquante, qui suit son compagnon en stage avec son appareil photo. Son regard neuf et sa connaissance d’autres pratiques sportives lui permettent de voir ce qu’il manque à l’Aïkido pour adopter une communication plus humaine. A travers un projet photo qu’elle dévoilera d’elle même en temps voulu, elle permettra sûrement à l’Aikido d’actualiser sa communication.
Par ailleurs, Aikido-Millenials est également le fruit d’un regard décalé sur l’Aikido, avec d’abord un point de vue de débutante et ensuite (et toujours), un regard de millennials sur la discipline !
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Conclusion
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L’Aïkido a pendant très longtemps adopté une communication figée qui le déconnectait des publics manquants sur les tatamis : les jeunes, les femmes et surtout le renouvellement de ses pratiquants. Aujourd’hui, la communication prend un nouveau tournant, et le défi pour les aikidokas est d’OSER prendre le risque de s’exposer à la critique, pour innover et ainsi pour redonner de l’attrait à la discipline. C’est lorsque les aikidokas se libéreront de la peur du jugement et du perfectionnisme qu’ils pourront adopter une communication impactante, fun et ciblée !
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Fort heureusement, le chemin a déjà été tracé, il n’y a plus qu’à suivre la voie.
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