Les démonstrations grand public d’aikido posent un défi pour les pratiquants et les enseignants : comment captiver et éduquer un public varié aux attentes différentes ? L’aikido est un art martial complexe. Pour certains, il représente avant tout une philosophie de vie, basée sur des principes de respect et d’harmonie. D’autres spectateurs sont attirés par l’aspect acrobatique des techniques. Enfin, une part du public s’intéresse à l’aikido pour son potentiel en matière de self-défense, cherchant à y trouver des réponses concrètes face à des situations de danger.
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Réussir à répondre à ces attentes diverses lors d’une démonstration exige une préparation minutieuse et une compréhension profonde de ce que l’aikido peut offrir à chacun. C’est un exercice de communication autant que de technique, où l’on doit réussir à démontrer les multiples facette d’une discipline complexe.
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Les démonstrations sont une porte par laquelle le grand public peut découvrir l’Aikido.
Ces événements comprennent de grands enjeux pour la discipline car ils doivent, en quelques minutes, donner un aperçu global de son potentiel.
En sommes, une démonstration est la projection de ce qu’un pratiquant pourrait arriver à faire avec un niveau avancé.
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C’est pourquoi, il est indispensable d’avoir un regard de néophyte lorsqu’on prépare une démonstration. Il faut en effet garder en tête que le grand public ne connait pas les techniques balayées, il n’est pas en recherche de la perfection du geste et son regard de spectateur ne lui permet pas de voir la différence entre un deuxième et quatrième dan.
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Dans ce cadre, il n’est pas nécessaire d’être le meilleur technicien pour promouvoir l’aikido.
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Les techniciens seront en revanche attendus sur :
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– leur charisme, à travers des postures martiales et affirmées
– leur complicité avec leur partenaire pour obtenir une belle fluidité
– la diversité des pratiques qu’offre la discipline (armes, mains nues, travail en suwari, hanmi handachi et tachi waza)
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Vous voyez Kote Gaeshi avec une entrée Yokomen ?
Le grand public voit un pratiquant voler en un claquement de doigt
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Pour aller plus loin, je dirais même que le meilleur aikidoka dans le cadre d’une démonstration, sera celui qui saura amener le grand public à découvrir la démonstration.
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Il n’échappe à personne que l‘aikido manque cruellement de visibilité médiatique aujourd’hui. Par conséquent, lorsque les pratiquants usent de leur image personnelle et de leurs propres canaux de communication pour attirer un nouveau public, ils rendent un grand service à la discipline.
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Il y a 30 ans, lorsque l’aikido connaissait son âge d’or et que Christian Tissier était invité sur les plateaux TV, il participait à la promotion de la discipline.
Aujourd’hui, Léo Tamaki ou Coralie Camilli, à travers leurs écrits, leur image personnelle mais également les passerelles qu’ils tissent avec d’autres disciplines martiales, développent une visibilité personnelle mais également utile à l’aikido.
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Sont-ils les meilleurs techniciens ? Ce n’est pas la question. Il faut simplement être meilleur que le public à qui l’on démontre ou enseigne.
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Dans un cours d’aikido, un 1er dan pourra largement enseigner à un 4e kyu. Dans une démonstration, un 2e dan pourra largement toucher un néophyte.
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Il est donc essentiel de toujours avoir en tête les objectifs, derrière une action entreprise : dans le cadre d’une démonstration, il s’agit d’emporter l’adhésion du grand public. C’est pourquoi, on n’attend pas d’un aikidoka qu’il soit le meilleur technicien, mais qu’il sache transmettre l’envie de franchir la porte d’un dojo.
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Si la communication ne fait pas partie des prérogatives des professionnels en aikido, elle pourrait le devenir, de manière à ce que chaque technicien qui assure un rôle de représentation en démonstration, puisse servir la visibilité de la discipline.
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Les grandes démonstrations d’arts martiaux : entre diversité et confusion
Il y a deux ans, le Festival des Arts Martiaux se tenait à l’Accor Arena. Cet événement rassemble des professionnels de diverses disciplines martiales réalisant des démonstrations rythmées. Parmi ces disciplines, l’aikido était présent et quadruplement représenté :
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Avec un duo balayant un ensemble de techniques représentatives de la discipline (Coralie Camilli et Arthur Frattini).
Avec un quatuor représenté par Bruno Gonzales et ses Uke, pour une pratique artistique, technique et théâtralisée mais non moins martiale.
Avec un parallèle entre la pratique dans un dojo et dans la rue, mis en scène par Leo Tamaki.
Avec un aikido axé sur l’efficacité pratique, le real aikido serbe.
La pluralité et la diversité de ces démonstrations aura eu pour mérite de mettre l’aikido à l’honneur à l’occasion de ce grand rendez-vous annuel.
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Mais en parallèle, la question de la lisibilité de l’aikido survient. Ainsi, le grand public peut s’interroger :
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L’aikido est-il un art martial efficace en situation réelle ?L’aikido est-il un art martial non violent comme on l’entend souvent ?L’harmonie et le contact sont-ils au coeur des fondements de la discipline ? Que dois-je venir chercher à l’aikido ?.
Dans ce contexte, la confusion s’instaure.
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L’aikido est un art martial riche de par sa diversité et de par ses déclinaisons.
Aujourd’hui, il est important de savoir à quoi l’aikido est associé dans l’imaginaire collectif, et nous demander si la vision que le grand public s’en fait, est en harmonie avec une vision consensuelle de la discipline.
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L’éternel question qui demeure est donc la suivante : quel est le message commun que l’aikido souhaite transmettre ?
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Les enjeux des démonstrations en Aikido : entre rêve, diversité et identification
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La démonstration est un exercice fréquemment réalisé en Aïkido. Son principal objectif ? Faire connaître la discipline au grand public.
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Toutefois, se plier à une démonstration n’est pas un exercice aisé.
En effet, la démonstration doit répondre à des enjeux divers et parfois peu conciliables.
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Voici donc 3 missions auxquels doit répondre la démonstration et les défis auxquelles elles sont confrontées
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1/ Faire rêver le grand public
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Regarder une démonstration permet au grand public de réaliser les “cascades” qu’il pourrait faire lui-même après quelques années de pratique.
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C’est une manière de se projeter dans la discipline.
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Mais cet objectif est à double tranchant car une démonstration très “sportive” pourrait rebuter les moins téméraires en les effrayant. En revanche, une démonstration mettant en avant des débutants rend la discipline plus accessible, mais perd de sa dimension “rêve”. Il faut donc faire un choix :
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Proposer des démonstrations représentant la pratique de tous les jours (c’était le choix opéré par le Hombu Dojo pour l’événement All Japan, qui a eu lieu à Tokyo en mai dernier).
Proposer des démonstrations acrobatiques avec des pratiquants expérimentés, comme pour le traditionnel show de Bercy.
2/ Montrer la diversité des modes de pratique et des techniques de l’Aïkido
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Réaliser une démonstration permet de donner un aperçu de ce que l’on peut faire au quotidien dans un cours d’Aïkido, à savoir :
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De la pratique à genoux, à des hauteurs différentes et debout De la pratique à main nue ou avec différentes armes Des attaques à une main, deux mains, par derrière mais également des étranglements et des frappes Des projections et des immobilisations.
Montrer une diversité de techniques et de modes de travail en un temps restreint impose de réaliser une sélection tout en travaillant sur la mémorisation, l’enchaînement, voire, la dimension artistique quand le niveau le permet (l’Aïkido reste un art martial)
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3/ Montrer la diversité ethnique et sociale sur les tatamis
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L’aïkido n’est pas l’art martial le plus populaire disons-le franchement. La plupart des stages sont remplis de quinquagénaires blancs, de sexe masculin, gradés, issus d’une CSP plus.
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Pourtant l’Aïkido, c’est aussi plus minoritairement des jeunes, des femmes et des profils ethniques et sociaux divers.
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L’enjeu est alors de représenter la diversité des profils présents sur le tatami pour faciliter l’identification du grand public.
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Conclusion :
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La démonstration n’est pas un exercice facile. Au-delà de la prestation technique, elle répond à des missions de représentation de l’Aïkido dans sa diversité. Pour concilier diverses exigences pas toujours conciliables, il pourrait être intéressant de classer les démonstrations selon des catégories. En rendant la démonstration plurielle, on lui permet de mieux remplir chacune de ses missions sans aucune pression.
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