J’ai eu le plaisir d’interviewer Fabrice de Ré, 5e dan d’Aikido, référent pôle jeune National au sein de la FFAAA, enseignant sur les tatamis, coach et formateur professionnel, et auteur du livre Itinéraire d’un enseignement agile, sur la pédagogie enfant. Dans cette interview, j’interroge Fabrice sur son parcours, sur le lien entre sa casquette de formateur en entreprise et enseignant d’Aikido, mais également sur la pédagogie enfant pour l’Aikido. Bonne lecture.
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Fabrice, peux-tu présenter ton parcours de Budoka et d’Aïkidoka, ainsi que ton cursus professionnel ?
FDR. : côté Budo – Aïkido je suis entré à l’âge de 24 ans par la porte des sports de combat et par la suite les arts martiaux sont entrés dans ma vie comme une évidence, pour ne plus jamais me quitter. Dans cette trajectoire martiale, j’ai commencé par le Karaté, puis le kick boxing en bifurquant par la boxe Thaï et pour finir par la boxe Française, voilà en ce qui concerne les sports de combat. Au cours de mes pérégrinations dans le domaine des arts martiaux, j’ai pratiqué le Taï chi, le Kobudo -Tonfa, le Systéma.
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A l’époque ne comprenant plus le sens de cette allégorie de la compétition lié aux sports de combat, j’ai découvert l’univers de l’Aïkido en poussant un jour la porte d’un Dojo qui se situait à Bourges. Mais j’ai vraiment pratiqué cet art martial quelques temps après cette première rencontre, en prenant la route du Sud quand de manière déterminante, j’ai fait la connaissance de Micheline Vaillant-Tissier Shihan qui m’a transmis avec passion cet art de la non-violence pendant 10 ans avec une grande générosité, solidifiant les bases fondamentales de ma pratique et de mon enseignement. C’est pendant cette période que j’ai obtenu le diplôme d’état, le DEJEPS, puis commencé à transmettre l’Aïkido dans son club aux enfants et aux adultes.
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Après quelques années passées dans le Var, c’est à Lyon que je me suis posé pour des raisons professionnelles et que j’ai suivi l’enseignement de Dominique Rascle Shihan pendant 14 ans. En parallèle j’ai fondé un club et transmis de nouveau l’Aïkido jeunes et adultes. Pendant cette phase Lyonnaise, j’ai été Co-Responsable de la commission jeunes de la Ligue ARA, membre du CTR, Juge Fédéral en ARA et j’ai co-dirigé des modules du Brevet Fédéral en ARA. Dans ce même temps La commission des grades de l’Union des Fédérations d’Aïkido me décerne le grade de 5ème dan et sur la recommandation de Christian Tissier Shihan le grade De 5ème dan Aïkikaï de Tokyo.
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En parallèle, je me suis spécialisé dans l’enseignement spécifique jeunes et j’ai commencé à créer et diriger des formations destinées à ces enseignants, ainsi que des stages jeunes en France et à l’International. J’ai également écrit deux livres qui ont été approuvé dans ce monde particulier de l’enseignement jeunes. Actuellement je suis le référent pôle jeune National au sein de la FFAAA.
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Mes influences ne se sont pas arrêtées là dans mon parcours, car j’ai le privilège aussi de me former et de suivre régulièrement l’enseignement de Christian Tissier Shihan référent mondialement reconnu, ainsi qu’avec d’autre sources d’inspirations tout au long de ces années d’apprentissages comme Patrick Benezi Shihan, Christian Mouza Shihan, Bruno Gonzalès Senseï, puis aussi les experts japonais comme Seishiro Endo Shihan, Myamoto Tsuruzo Shihan.
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Cela fait maintenant 25 ans de pratique et toujours la même envie, le même goût, la même passion intacte pour l’enseignement et la transmission de l’Aïkido qui s’enrichit de différentes transversalités martiales issues d’autres disciplines comme le Systéma.
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Côté professionnel, je suis passionné par l’humain dans sa dimension holistique, son fonctionnement, son potentiel et par la fascinante complexité des pensées et des relations, je me suis formé au coaching personnel et professionnel (CERFPA), à la cohésion d’équipe et la communication (Institut Paul Pyronnet).
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Intervenant depuis de nombreuses années sur les processus interactifs de la communication verbale et non verbale, je me suis spécialisé sur les sujets de communication lors de situations conflictuelles, voire de violence en associant ces deux entités de la pratique de la neuroscience et des arts martiaux que sont l’Aïkido mais aussi le Systéma.
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Ces deux expériences cognitivo-corporelles m’ont permis d’avoir une connaissance approfondie et ainsi me spécialiser sur les processus de la communication verbale et non verbale dans les situations conflictuelles, dans le contexte de la gestion de la peur, la prévention de la violence, la dissolution du stress dans ces énergies négatives afin de mieux conserver la maîtrise de soi dans des moments de conflit.
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J’ai fondé depuis 15 ans l’association Aïki Evolutis Formation qui a pour vocation d’intervenir régulièrement dans des institutions médico-sociales et des entreprises privées assujetties à ces problématiques.
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Côté réalisation : je suis l’auteur de 2 livres sur l’enseignement spécifique jeunes dont j’ai fait ma spécialité en tant qu’enseignant.
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Le premier livre s’intitule « Aïkido entre jeu et technique, l’enseignement pour les 6 – 12 ans » traduit en anglais et en Russe. Vous pouvez le commander sur le site de l’éditeur thebookedition.com.
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Le deuxième livre s’intitule « Itinéraire d’un enseignement agile » édité à compte d’auteur, vous pouvez le commander sur le site aikievolutis.com.
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Et sur le site de la FFAAA qui est partenaire de l’ouvrage par ce lien ;
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Également réalisateur du film « Micheline Vaillant-Tissier Maître d’Aïkido, une vie à étudier », qui relate le parcours de Micheline Vaillant-Tissier Shihan 7ème Dan. Un hommage rendu à toutes les femmes qui luttent au quotidien. Vous pouvez le voir sur ma chaîne Youtube Fabrice De Ré, ce film rassemble actuellement 83 K vues.
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Côté personnel : je me suis formé à différentes pratiques dans le massage bien-être et d’énergie comme le shiatsu, la relaxation coréenne, la polarisation énergétique et le reiki.
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A partir de quel âge est-il intéressant pour un jeune de commencer l’Aïkido ?
C’est un point de vue personnel par lequel seul l’enseignant peut ou veut se déployer. D’aucun prendront dans leur cour des enfants dès l’âge de trois ans (baby Aïkido), d’autres plus tard dès l’âge de 6 ans, d’autres à l’approche de l’adolescence. Pour ma part, mes critères de sélection privilégient les facultés de psychomotricité, de latéralisation et de notion d‘équilibre dans lesquels l’enfant peut se mouvoir en fonction des techniques de déplacement et de gestuel d’Aïkido proposé par mon enseignement.
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Si vous souhaitez en savoir plus sur le contexte des jeunes dans l’Aïkido et la particularité de l’enseignement spécifique jeunes, je vous invite à regarder mes deux interviews sur youtube dont voici les liens :
https://www.youtube.com/watch?v=VS1UJyzQ1-A
https://www.youtube.com/watch?v=ajdOxsSoPqo
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Peux-tu nous raconter la genèse de ton deuxième livre ? Et la différence avec le premier livre que tu as publié ?
FDR. : le contenu du premier livre est une boite à outils de 100 exercices illustrés s’adressant aux enseignants débutants et confirmés de l’enseignement spécifique jeunes dans une fourchette de 6 à 12 ans. Celui-ci permet d’aborder des principes fonctionnels d’apprentissage par les notions d’exercices ludiques.
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Ce deuxième opus, destiné aux enseignants-es débutants-es et / ou confirmés-es, propose des médiations éducatives diversifiées reposant sur des principes basés sur la neuroscience et la neuroception de façon démocratisée.
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Ce livre invite à s’orienter vers de nouvelles approches induisant une philosophie d’être dans son enseignement par sa capacité à se déployer différemment, à se rendre curieux de soi dans sa didactique. Cela suppose évidemment de la part du lecteur enseignant d’être ouvert, de se rendre capable de prendre du recul par rapport à ses propres routines d’enseignement, et, quand cela est nécessaire, d’accepter d’évoluer, de se remettre en cause.
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Cela suggère de prendre rendez-vous avec soi-même, l’enseignant, afin de mieux rencontrer l’autre, le jeune pratiquant, dans sa différence émotionnelle entraînant un enrichissement mutuel.
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Ce tome 2 a donc pour ambition d’intégrer dans l’enseignement spécifique jeunes 6 – 15 ans de nouvelles données d’apprentissage favorisant un échange par le bais d’une communication valorisante et une attitude empathique dite pro-active. Ce manuel montre l’importance de ne pas chercher à convaincre par la forme, la technique rigide, mais de porter à réflexion par le fond, le principe, tant dans la pédagogie que dans le sens du mouvement et du gestuel.
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Riche d’informations, de propositions, d’exercices concrets écrits et visuels, stimulant la manière d’enseigner et de communiquer, l’ouvrage permettra aux enseignants-es d’interroger certaines habitudes inconsciemment installées, et préjudiciables à l’autonomie et au développement du jeune pratiquant.
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C’est donc un ouvrage sur les processus d’évolution dans son enseignabilité, c’est à dire la manière de transmettre et surtout la façon dont on laisse le jeune pratiquant apprendre. Il m’est apparu prégnant de développer un livre sur ces processus insufflant l’aisance relationnelle que cela induit.
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Cet ouvrage donne la part belle à la théorie, n’est-il pas trop austère ? Et qu’y trouve-t-on ?
FDR. : si la partie théorique est importante, elle est aussi nourrie d’exemples concrets, de grilles d’analyse, de 200 illustrations, d’histoires en forme de paraboles éclairantes. Cette déclinaison du processus d’enseignement s’accompagne de documents de référence, de fichiers d’exercices, et de 150 vidéos par QR code de mise en situation propices à la fois à consolider les connaissances du lecteur enseignant et à lui signaler les pistes de progrès qu’il peut entrevoir pour lui-même en lui donnant des clés de résolution.
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On y trouve des solutions lors de difficultés dans l’enseignement jeunes, tant du point de vue de l’enseignant que du point de vue des enfants. On peut ainsi s’y référer pour préparer des interventions ou comprendre, le cas échéant, ce qui a pu ne pas marcher avec tel groupe ou tel pratiquant. Cela suppose évidemment de la part du lecteur enseignant d’être ouvert, j’aborde un sujet complexe en ayant recours à des disciplines diverses comme la psychologie, les neurosciences, les analyses comportementales parfois détaillées au scalpel ! Toutes disciplines que nous mettons en œuvre dans les cours d’Aïkido sans toujours en être conscients !
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Tu as créé Aïki Evolutis, une entreprise qui combine les outils de l’Aïkido et de la neuroscience pour les mettre à profit des institutions et des entreprises : peux-tu expliquer cette démarche ?
FDR. : la méthodologie Aïki Evolutis combine les disciplines et pratiques de la neuroscience et des arts martiaux tel que l’Aïkido et le Systéma au sein de programme spécifique lié à la communication verbale et non verbale dans les situations conflictuelles. La conviction et l’engagement d’Aïki Evolutis est que tout gagne en efficience si elle assure l’équilibre entre le corps et l’esprit, nous travaillons sur la cohésion d’équipe, sur l’énergie des êtres au sein de ces différents systèmes de collaboration en générant de l’empathie dans les comportements de chaque individu, de la connaissance de soi dans les tensions.
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Concrètement, quel type d’institutions et d’entreprise fait appel à ces services ?
FDR. : comme je l’ai souligné ci-dessus, Aïki Evolutis est un parcours de formation fondé depuis 15 ans, c’est un process d’écologie relationnelle qui permet de comprendre son fonctionnement, d’identifier ce que l’on estime être une difficulté, d’accepter ce que l’on est et de définir des zones de changement et de progression. Ce concept formatif éprouvé se focalise sur l’intégration et le développement des capacités mentales et corporelles de la personne pour les appliquer sur le plan professionnel d’institutions et/ou d’entreprises.
Il y a différents organismes qui font appel à nos services comme les institutions de type médico-social ou les institutions carcérales assujetties à des phénomènes conflictuels, voire de violence au niveau des relations des usagers. Nous avons aussi des demandes d’intervention dans les entreprises privées, avec des groupes de manager pour travailler ensemble sur la cohésion d’équipe, la communication, ou bien la formation des personnels sur leur communication et l’accueil de la clientèle d’un service après-vente.
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Te considères-tu comme un professionnel de l’Aïkido ?
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FDR. : si je suis rémunéré dans mes différentes interventions de formation destinées à l’enseignement spécifique jeunes et de direction de stage jeunes que ce soit au niveau national et international, je ne me considère pas complètement comme un professionnel de l’Aïkido. Je ne vis pas que de cet univers, ce qui me fait dire, même si le statut n’existe pas, que je suis plus un « semi-professionnel » de l’Aïkido.
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Où peut-on te retrouver sur les tatamis ?
FDR. : je suis dans les Landes dans le 40, vous pouvez me retrouver sur les tatamis de mon club « Aïkido club Brocas les Forges ». Les horaires sont le lundi et le jeudi de 19h30 à 21h30 cours adultes et pour le cours jeunes le jeudi de 18h15 à 19h15.
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J’animerai également des stages de formation :
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- Le samedi 15 février 2025, formation enseignants et stage jeunes à Besançon.
- Le week-end du 8-9 mars, formation enseignement jeunes à L’isle d’Abeau (Rhône).
- Le samedi 12 avril 2025, formation enseignants et stage jeunes à Meyrins (Suisse).
- Le week-end du 3-4 mai, formation enseignement jeunes à L’isle d’Abeau (Rhône).
- Le week-end du 10-11 mai 2025, formation enseignants et stage jeunes national à Narbonne en collaboration avec Stéphane Ethève.
- Le week-end du 24-25 mai 2025, formation enseignants et stage jeunes national dans la Ligue des Hauts de France (la ville est à définir).
- Le week-end du 28-29 mai, formation enseignement jeunes à L’isle d’Abeau (Rhône).
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Merci Fabrice !