Je reviens d’un séjour de deux semaines au Japon (mon premier). Pendant ce séjour, j’ai alterné visites touristiques et pratique de l’aïkido (à l’Aikikai à Tokyo et chez Yoko Okamoto Sensei à Kyoto). J’ai ainsi pu avoir un aperçu de la pratique nipponne sur les tatamis. Ce court séjour ne me permet pas d’écrire avec beaucoup de recul, néanmoins, on peut tout de même observer des différences entre la pratique française et japonaise de l’aïkido. Voici donc les 7 différences entre l’Aïkido en France et au Japon.
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1/ On ne change pas de partenaire comme de chemise
Dans les trois types de cours auxquels j’ai participé (cours classiques à l’Aikikai, cours pour les femmes à l’Aikikai et cours chez Yoko Okamoto Sensei), le choix des partenaires est encadré : dans les cours classiques de l’Aikikai, on choisit un partenaire en début de cours et on travaille avec lui toute l’heure. Dans les cours pour femme ou chez Yoko Okamoto Sensei, le partenaire change plusieurs fois dans l’heure au signal de l’enseignant.
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2/ Des tatamis plus durs
A l’Aikikai, les tatamis sont particulièrement durs (à titre personnel, j’avais l’impression de chuter sur un tapis de paille), par conséquent, les chutes doivent être réalisées de manière à amortir son corps et éviter les chocs. Et pour cause, les tatamis choisis sont spécifiques à l’aïkido et non multi-disciplines comme dans beaucoup de complexes sportifs en France.
3/ Des entrées et des formes différentes
J’ai été déboussolée par les formes de techniques réalisées au Japon, et notamment les entrées. Beaucoup d’entrées sont les mêmes pour les formes Omote et Ura, et les formes n’étaient pas celles que j’avais l’habitude de voir en France. Par conséquent, il m’était parfois difficile de reproduire ce que je voyais sans me laisser tenter de reproduire ce que je connaissais déjà.
4/ Des chutes arrière plus compactes
La manière de chuter au Japon était différente de ce que je connaissais : plus compactes, elles permettaient de se relever de manière plus rapide. Dans le dojo de Yoko Okamoto sensei, un enseignant nous a également montré comment réaliser une chute arrière dans laquelle il fléchissait ses jambes pour descendre puis se tournait sur le ventre avant de se relever.
5/ Une intensité de pratique condensée en une heure
Les cours auxquels j’ai assistés ne duraient jamais plus d’une heure. En revanche, la pratique était plus intense : les enseignants parlent moins, et les élèves peu également. Ce qui conduit à une pratique plus intense. Attention, je ne dis pas que tout le monde parle en France, cela renverrait une mauvaise image de la pratique française (même si je ne suis pas la plus silencieuse du tatami pour être honnête), mais le respect de l’étiquette à l’Aïkido au Japon est à l’image de la discipline japonaise dans la société nippone.
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6/ Une étiquette méticuleusement respectée
Pour faire écho au point précédent, le respect de l’étiquette est fondamental au Japon. Cela passe par une ponctualité au cours (personne n’arrive en retard) et 5 minutes avant que l’enseignant arrive, les élèves sont assis en seiza, en silence.
Avant d’entrer sur le tatami, les élèves saluent le Fondateur ainsi que l’ensemble des pratiquants (en France également, mais le salut est beaucoup plus protocolaire au Japon).
De même, les élèves parlent peu dans les vestiaires, car ils sont dans une cadre du budo (et non au café comme j’ai pu entendre). L’aïkido n’est pas un vecteur de lien social mais une pratique personnelle.
Autre élément protocolaire : on ne pratique pas en ceinture noire si on oublie son hakama.
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7/ Chaque cours est payant
Au Japon, les cours sont payants même si on est de passage au dojo. On peut payer au mois, à la semaine, ou à la journée. J’avais pu observer ce même système de forfait dans d’autres pays comme le Mexique, la Suède ou le Costa Rica. Pratiquer représente donc un coût, cependant, un pratiquant non régulier saura s’y retrouver en cas d’absence.
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Conclusion
Voici donc 7 différences entre la pratique Française et Japonaise. Bien sûr, mon retour d’expérience personnelle manque de recul, mais permet d’amorcer une réflexion sur notre pratique en France, ce qu’il est bon de garder et ce que nous pourrions ajouter ou enlever.
Cette expérience m’a également permis de démystifier la pratique japonaise : les enseignants donnent des explications et parlent, les élèves peuvent également corriger d’autres élèves moins gradés, et j’ai même assisté à des moments de rire sur les tatamis ! Pour conclure, je dirai que l’expérience a été enrichissante, mais fatigante (rajoutez à cela 10 à 15km de visite touristique quotidienne…). C’est donc plus mon endurance, que ma technique que j’ai pu travailler pendant ces deux semaines. Maintenant que j’ai eu un premier aperçu, je renouvellerai volontier l’expérience, dans un séjour plus “posé”, pour une à deux heures quotidienne maximum 😉
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