Dans le contexte post-covid, la pratique des sports de contact a pris un coup dur et une grande partie des clubs va très certainement voir ses adhésions chuter à la rentrée. Dans ce contexte, l’aïkido qui était déjà en déficit de visibilité est encore plus mis en difficulté.
Depuis quelques années, des efforts encourageants ont été réalisés, mais il en faudra certainement plus pour renforcer l’attractivité autour d’une discipline non compétitive. C’est pourquoi professionnaliser la communication de l’aïkido devient est un enjeu crucial pour le renouvellement de la discipline, notamment auprès des jeunes générations, plus tournées vers les sports de combats et arts martiaux de compétition.
Pour relever le défi, j’ai rédigé un manifeste pour une communication professionnalisée de l’aïkido, à destination des clubs et des fédérations.
1 – Décliner les protocoles sanitaires en outil de communication accessible pour les clubs
Depuis le 22 juillet 2020, différents protocoles rappelant les mesures sanitaires obligatoires dans le contexte du Covid-19 a été publié par l’Union des Fédérations d’Aïkido (UFA).
Ces protocoles expliquent comment pratiquer tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur.
Je propose que le protocole puisse être décliné en outil de communication accessible pour tous les clubs d’aïkido, en leur fournissant des affiches et supports de communication à diffuser massivement.
Cette opération de communication aura pour objectif de rassurer les adhérents ainsi que les futurs adhérents encore hésitants, de peur de ne pas pouvoir respecter les gestes barrières.
2 – Communiquer, et ce, même dans les périodes difficiles, pour garder du lien entre les adhérents
Pour qu’une communication soit efficace, elle doit être constante. Cela signifie qu’elle doit continuer, même quand l’activité est à l’arrêt (contexte du Covid-19 par exemple ), afin de rester visible mais également de renforcer le lien avec les adhérents des clubs.
L’après confinement a ainsi été l’occasion de montrer une pratique alternative (visioconférences, vidéos pédagogiques, armes en extérieur) et de développer une communication interne pour maintenir le lien entre les adhérents en l’absence d’une pratique normalisée.
3 – Écouter les besoins des futurs pratiquants, et adapter le message à leurs aspirations
Que recherchent les individus dans la pratique d’un art martial ? Pourquoi se tourneraient-ils vers l’aïkido ?
Une bonne communication est une communication adaptée au public que l’on cherche à recruter. Il n’est nulle question de dénaturer la pratique, mais de valoriser certains aspects de la pratique pour séduire un nouveau public.
Aujourd’hui les nouveaux adhérents recherchent :
– Un art martial qui leur permette de ne pas utiliser leur force (clés, déplacements)
– Un art martial qui leur permette de se défendre (clés, armes)
– Un art martial qui leur permette de se détendre (respiration, lâcher-prise)
– Un art martial artistique (chutes claquées)
Adaptons notre communication à ces besoins, en unifiant nos messages.
4 – Proposer des formations régulières en communication aux gérants des clubs
La communication est un métier, c’est pourquoi des formations sont essentielles pour enseigner les bonnes bases aux gérants de clubs d’aïkido.
Une bonne communication permet de recruter de nouveaux adhérents en se rendant visible sur le web et en dehors, grâce à des démonstrations, et des supports de communication écrite. Mais surtout, en déployant une communication dynamique et moderne pour dégager une bonne énergie auprès des futurs adhérents !
Charte graphique, logo, réseaux sociaux professionnalisés, articles de blog, communiqués de presse…de nombreux moyens existent aujourd’hui pour faire connaître l’aïkido de manière professionnalisée auprès du grand public.
La communication est aussi importante que la pratique pour renouveler les membres d’un club.
C’est pourquoi, une personne dédiée à la communication devrait être désignée.
Cela permettra aux clubs de gérer leur communication de manière professionnelle.
5 – Rendre l’aïkido visible sur le web auprès des futurs adhérents
Aujourd’hui, les nouveaux adhérents trouvent leur club en faisant une recherche Google. C’est pourquoi, il est indispensable que le site web du club soit bien référencé sur le moteur de recherche en faisant un travail sur les mots clés à mettre en avant.
Les futurs adhérents vont également regarder les avis Google sur le club avant de cliquer sur le site web. C’est pourquoi il est essentiel de demander des avis aux membres de son club pour valoriser son image auprès du grand public.
Par ailleurs, une fois arrivé sur le site, le visiteur va prêter attention au design, et à l’image générale qu’il en ressort :
– Voit-on des photos des adhérents ? Une vie de club ?
– Des actualités récentes ?
– Une navigation facile ? Une site web moderne dans son design ?
Ces points doivent être traités, c’est pourquoi se former aux bases de la communication digitale est essentiel pour recruter de nouveaux adhérents 3.0.
6 – Rendre la pratique attractive auprès des jeunes et les pousser à continuer jusqu’à l’âge adulte
Recruter parmi les jeunes est un enjeu pour renouveler les générations d’aïkido. Mais faire passer les jeunes aux cours adultes est également un autre enjeu de taille.
En terme de communication interne, des passerelles peuvent être faites, en invitant les jeunes et les adultes à pratiquer ensemble pour des cours inter-générationnels. Un système de mentorat peut également permettre à des adultes de suivre les jeunes pour les familiariser avec le monde de l’aïkido adulte.
Des stages inter-générationnels peuvent également être organisés pour faciliter cette passerelle.
Qu’est-ce qui effraie l’enfant ou l’adolescent aikidoka dans le monde des adultes ?
Qu’apprécie-t-il dans sa pratique actuelle ?
Que peut-il retrouver dans les cours adultes ?
Des questions qui peuvent aider à créer la passerelle entre le monde des enfants et des adultes en aïkido.
7- Faire parler de l’aïkido nationalement et non seulement localement
N’étant pas un art martial compétitif, l’aïkido ne fait pas la une des médias nationaux. On le trouve presque uniquement dans la presse locale, pour faire connaître l’actualité des clubs.
En revanche, si l’aïkido n’est pas un art martial de compétition, ses principes pourraient être mis en pratique dans l’entreprise, ou dans le quotidien des individus.
L’art de retourner la force de l’adversaire contre lui-même, relâcher ses muscles, maintenir une bonne distance…tous ces principes de l’aïkido pourraient faire l’objet de bonnes pratiques et mériteraient d’être médiatisés. Et il n’en tient qu’aux clubs et aux fédérations de proposer des articles à des médias nationaux. C’est de cette manière que l’aïkido pourra être connu et reconnu auprès du grand public mais également de la sphère professionnelle, au même titre que le Yoga, ou la self-défense.
Pour que l’aïkido survive, recrutons de nouveaux adhérents
Pour que l’aïkido attire, adaptons notre message
Pour que l’aïkido rayonne, développons notre communication.
- Ce manifeste n’a pas pour objectif de pointer les lacunes des clubs en terme de communication. Il se veut constructif et permet aux clubs qui le souhaitent d’avoir une ligne directrice en matière de communication, d’adapter les conseils proposés en interne et bien sûr, proposer de nouvelles mesures.
Monsieur, comme vous le savez peut-être,il y a un nouveau protocole sanitaire depuis le 28 août 2020. Or vous faites référence à celui du 22 juillet 20
Merci pour le retour, mais l’article reste d’actualité dans sa globalité 😉
joli travail